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MoroccoTech

Mehdi Alaoui et Amine Zarouk violent leur droit de réserve, s’en prennent à Moulay Hafid Elalamy et Mohamed Benchaâboun et insultent les sages de l’APEBI

Drôle de stratégie de défense du duo Mehdi Alaoui et Amine Zarouk, empêtrés dans la double polémique de la marque #MoroccoTech et des élections de l’APEBI. Déstabilisés par la Une du quotidien L’Economiste, qui en passant signe leur mort institutionnelle, se sont précipités sur le site d’information LeDesk dans une démarche qui s’apparente à la dernière danse du coq égorgé. Violant leur droit de réserve en tant que Président et Vice-Président de l’APEBI, ils se sont pris, par lâcheté, à des responsables politiques qui ne sont plus aux affaires. En l’occurence, l’un des ministres les plus performants de l’histoire du pays, Moulay Hafid Elalamy et l’homme d’Etat, ancien ministre de l’Economie et des Finances et actuel ambassadeur du Royaume en France, Mohamed Benchaâboun. Mehdi Alaoui et Amine Zarouk accusent les deux anciens ministres d’être derrière le retard et l’échec de la stratégie #MoroccoTech. Ils s’attaqueront également au Conseil des Sages de l’APEBI, le qualifiant «d’arrière-garde en embuscade » et en insultant la mémoire de Feu Kamil Benjelloun, président fondateur de CBI et de l’APEBI.

Amin Rboub, l’un des journalistes économiques les plus respectés de la place, a consacré ce mercredi 26 janvier 2022, la Une du quotidien l’Economiste, au dossier de changement des instances dirigeantes de l’APEBI. Au vu des polémiques qui se sont accentuées, l’article appelle à l’arbitrage du Conseil des Sages. Lequel Conseil est constitué d’anciens présidents de la Fédérations et acteurs reconnus dans les nouvelles technologies.

Illustré par une caricature montrant la locomotive APEBI perdre ses wagons du numérique, l’article est très mal passé auprès de Mehdi Alaoui, candidat à la présidence de la fédération, de son suppléant Amine Zarouk et de leur cour constituée de Zouheir Lakhdissi, Mouhsine Lakhdissi, Oussma Chouabi, et Nasser Kettani, tous membres du Conseil d’administration de l’APEBI. Ils se devaient de réagir au vu de la stature et l’image du quotidien l’Economiste auprès des décideurs économiques marocains.

Le calculateur Mehdi Alaoui envoie au casse-pipe son suppléant Zarouk. Ce dernier réussi à se faire entendre par Ali Amar directeur de publication du site d’information LeDesk. Le résultat est édifiant.

Passant le fait que notre confrère a traité «vulgairement» l’article en Une de L’Economiste, de «version léchée de la mitraille du Le1.ma» et a considéré que les nôtres dévoileraient «ce que d’aucuns définissent comme un putsch en cours», l’article de Ali Amar réussit à révélé au grand jour et pour la première fois l’état d’esprit de la clique au pourvoir à l’APEBI.

https://twitter.com/LeDesk_ma/status/1486340319327277057

La stratégie de défense telle qu’elle nous a été présentée par Ali Amar s’est articulée autours des axes suivants :

  1. MoroccoTech : Moulay Hafid Elalamy et Mohamed Benchaêboun responsables

Amine Zarouk explique au Desk, que tout un travail de fond a été fait par l’APEBI avec l’ADD et la DEN et qu’il ne fallait que la validation du ministre, à l’occasion de l’AG de l’APEBI du 28 juillet 2021. Le narrateur enfonce Moulay Hafid Elalamy en déclarant que sa décision de ne pas «divulguer le contrat-programme» était due du fait qu’il avait «été pris par le temps pour des raisons personnelles» et qu’il «devait syndiquer» le projet avec le ministre de l’Economie et de Finances.

Zarouk avance selon les termes du Desk que le niet de Benchaâboun à son collègue a torpillé le projet.

  1. MoroccoTech : Le lancement de la marque a été fait dans la précipitation, «un réflexe de geek»

Amine Zarouk reconnaît qu’en raison des 100 jours du gouvernement Akhannouch, le lancement de la marque a été fait dans la précipitation.

« La précipitation due à des réflexes de geeks , dit-on, a fait dérailler le train : les telcos ont brillé par leur absence, l’ADD s’est retrouvée absente du maigre manifeste de 6 pages, seul document disponible sur le site web dédié à l’événement » écrit LeDesk.

  1. MoroccoTech : On regrete ne pas avoir été inclusifs

«Avec le recul et par rapport à la vision inclusive de l’initiative Morocco Tech, je regrette sincèrement de ne pas avoir pu suffisamment impliquer d’autres acteurs comme les opérateurs télécom, les communautés de coding comme 1337, Devoxx…  la fédération de l’écosystème des start-ups MSEC, MNC, la CDG-Medz…  », se justifie le président sortant de l’APEBI d’avoir fait la fête sans inviter l’écosystème numérique.

Notons que le terme «vision inclusif» est à mettre à l’actif d’Ahmed Reda Chami. Le Président de la CESE, «un vrai geek», l’avait martelé devant la ministre déléguée Ghita Mezzour, à l’occasion d’une réunion de mise au point au CESE qui a suivi le lancement de la marque #MoroccoTech.

  1. APEBI : Un complot putschiste d’une vielle garde en embuscade

Le texte écrit par Ali Amar est très clair et il n’ y a aucun intérêt à ce qu’il soit reformulé : «Dès leur élection en 2020, les deux têtes de l’Apebi ont cristallisé un conflit intergénérationnel certain, expliquent nos sources au sein de la fédération où l’unanimité en leur faveur a souvent fait défaut. L’arrière-garde est encore en embuscade dans ce combat d’égos, assure-t-on, citant ceux qui font référence à la stature de Feu Kamil Benjelloun (CBI) qui a fondé cette fédération et l’a portée à bouts de bras des années durant jusqu’à sa consécration.»

  1. APEBI : victimisation et lutte des classes

Le storytelling concocté par LeDesk, évoquant un «conflit intergenrationnel» puis un «complot d’une arrière-garde en embuscade», vire vers le mélodramatique quand Amine Zarouk aurait dit, pas selon les mots de l’article, «qu’on le bassine à tout va avec Kamil Benjelloun, l’aristocrate, car on le traitait, lui, de provincial n’ayant jamais quitté Fès ». Pour faire couler la larmichette sur nos joues, Le Desk insiste sur l’origine modeste de son invité, ce «fils d’un guide touristique et d’une institutrice». Un storytelling qui n’aurait, d’ailleurs pas beaucoup fonctionné avec le meneur de toute cette affaire, le candidat à la présidence de l’APEBI, My El Mehdi Aalaoui Hasani.

L’évènement du lancement de #MoroccoTech a coûté 5 millions de dirhams au contribuable marocain

Ali Amar un artiste de la confection haute couture d’articles à 10 bandes, a truffé son papier par quelques informations croustillantes, que le pauvre Zarouk, n’y a vu que du feu.

Si Ali Amar semble être en phase avec l’ancien président de l’APEBI sur la piste MHE/Benchaâboun et voir avec suspicion toute cette sauce soudaine montée autour de la fédération de Mehdi Alaoui, il est toutefois convaincu de l’échec du lancement de la marque #MoroccoTech. Ménageant Aziz Akhannouch et sa ministre de la transition numérique, il a toutefois révélé une information de taille, le coût de cette opération foireuse.

«La bonne nouvelle à retenir est que Aziz Akhannouch, qui ne s’est pourtant pas déplacé à la journée de lancement du 14 janvier, dont le show a coûté pas moins de 5 millions de dirhams, a tenu à inscrire l’initiative Morocco Tech à l’ordre du jour du conseil de gouvernement qui a suivi».

Comment ces 5 millions ont été dépensés et qui en a profité ? Le mystère n’est pas totalement dévoilé.

#MoroccoTechGate : Ghita Mezzour #BeBold et #Dégage

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Il est dur ce titre Madame la ministre déléguée, n’est-ce pas? Vous vous sentez insultée et vous le prenez personnellement sur vous, c’est ça ? Savez-vous que nous nous sommes aussi sentis insultés par votre attitude et votre marque à la noix ? Vous avez insulté, Madame la ministre déléguée notre intelligence, insulté notre patriotisme, insulté celles et ceux qui ont durement et avec coeur pensé et élaboré notre nouveau modèle de l’espoir.

Nous nous voulions pas en arriver à cela. Nous voulions vous laisser le bénéfice du doute. Vous laissez le temps pour y voir plus clair. Et vous avez tout ruiné par votre bêtise devenue chronique. Vous avez choisi la fuite en avant et la piste du mensonge. Votre prise de parole hier sur les colonnes de notre confrère Médias24 a confirmé nos doutes et nos craintes. Vous êtes officiellement complice de My El Mehdi Aalaoui Hasani, Vice-Président de l’APEBI et usurpateur de la marque «La Factory», qui a tenté d’influencer une politique publique à des fins mercantiles et de détourner une marque nationale.

Notre déception et notre colère sont immenses à la hauteur de notre amour pour notre pays et l’estime que nous portant pour notre Roi.

Nous avons cru en votre nomination, voulu le changement et espéré une dynamique nouvelle.

Qu’avons nous eu en retour : de l’incompétence, du copinage, du cosmétique, de la condescendance, de l’opportunisme et du mensonge.

Le serment que vous avez prêté devant Mohammed VI n’est pas seulement un simple rituel cérémonial, il est l’expression solennelle de votre engagement de servir avec honneur le pays. Vous avez trahi votre serment et par conséquent trahi notre Dieu, notre Roi et notre Patrie. Vous avez déshonoré votre fonction. Vous devez en assumez les conséquences.

C’est dit. On ne peut plus clair, direct et assumé.

L’Apebi est devenue aujourd’hui une mascarade, une association sans âme, tombée entre les mains d’un escroc notoire. Ses fondateurs n’y peuvent plus rien. Ils sont blasés et sont dépassés par l’ère digital. Ils sont d’un autre siècle où le Maroc avait besoin d’ordinateurs, de serveurs et de licences. Nous réitérons notre appel à dissoudre l’Apebi, mais cette fois-ci nous appelons à l’émergence d’une nouvelle alliance fédératrice qui regroupe les industriels du digital qui bâtissent avec humilité et dans la discrétion le Maroc numérique d’aujourd’hui et de Demain.

Ci-après Madame la Ministre le détail de vos méfaits :

  1. Vous avez été prises Madame la ministre la main dans le sac quand nous avons révélé que le manifeste de votre initiative #MoroccoDigital n’était pas le produit de votre génie mais un copier-coller du label français #FrenchTech lancé par François Hollande en 2013. Un manifeste rédigé par Hatim Benjelloun, le prestataire des relations presse de l’APEBI.
  2. Vous avez été prises la main dans le sac quand nous avons fustigé le fait que #MoroccoTech ne reprenait aucun point du nouveau modèle de développement.
  3. Vous avez été prises la main dans le sac quand nous avons révélé que vous n’avez pas pris la peine de vérifier le dépôt de la marque et la disponibilité de l’extension souveraine .ma et que MoroccoTech.ma était la propriété d’une société de droit publique marocaine.
  4. Vous avez été prises la mains dans le sac quand nous avons révélé que le nom de domaine MoroccoTech.org était la propriété de la société Media Mobility appartenant au Vice-Président de l’APEBI My El Mehdi Aaloui Hasani. Une société fantôme qui doit au fisc 585.211 dirhams.
  5. Vous avez été prises la main dans le sac quand nos confrères de LeDesk ont révélé que l‘APEBI a tenté de déposer la marque #MoroccoTech auprès de l’OMPIC. Laquelle demande a été refusée.
  6. Vous avez été prises la main dans le sac quand nous avons révélé qu’après l’éclatement de ce scandal, vous avez fait pression sur l’Ompic pour couvrir les traces de votre incompétence. Vous avez obligé l’Office à remplacer sa décision de refus, déposée par l’Apebi par une décision «En cours d’examen» et en remplaçant l’APEBI par votre ministère. Pour votre défense, vous avez opté pour le mensonge par omission, affirmant que la marque MoroccoTech était «bel est bien déposée au nom du ministère», que «vous n’allez pas utiliser le .ma» et que vous comptez héberger au Maroc un nouveau site en cours développement.
  7. Vous avez été prises la main dans le sac quand nous avons révélé que Mehdi Alaoui vous tenait en otage, vous-même et votre prétendue marque. Considérant que #MoroccoTech était son idée, que la «stratégie» était écrite par son ami qui le paye de la caisse de l’APEBI et que l’évènement qui vous a permis de «briller» n’aurait jamais eu lieu sans «lui» et que c’est «lui» qui a fait déplacer les invités qui sont venus pour «lui». Il vous tient en otage car jusqu’au jour d’aujourd’hui MoroccoTech.Org est la propriété de l’Apebi.
  8. Vous avez été prises la main dans le sac quand vous avez défendu ceux qui vous ont entrainé dans ce marécage boueux et nauséabond d’arnaques et de mensonges. Vous avez défendu un malfrat, condamné par la justice pour usurpation de la marque LaFactory.

Ce qui suit ne vous concerne pas madame la ministre. Ce qui suit est adressé à l’écosystème numérique marocain. Un écosystème qui bouillonne d’énergie, d’intelligence, d’innovation, d’espoir et de patriotisme. Tout ce qui vous manque.

Tout ce vacarme, ces polémiques et ses révélations ont du bon. Nous avons pu nous même nous rendre compte de par les divers réactions et interactions de nos révélations de l’écart abyssale entre ce que propose le gouvernement et ce que pense et réalise l’écosystème digital marocain.

Le scandal #MoroccoTech a eu le seul et unique mérite de grossir les handicaps qui freinent l’émergence d’une économie numérique efficiente et le rayonnement de nos compétences et nos talents.

Nous regroupons ces handicaps en trois axes :

1) Vision et feuille de route

2) Numérique et développement de l’entrepreneuriat-jeunes

3) Gouvernance.

1. Vision et feuille de route

Le gouvernement Aziz Akhannouch a donné de mauvais signaux quand à sa vision du numérique marocain. Il nous a démontré qu’il a tout sauf une vision claire, réfléchie, inclusive et souveraine sur le sujet.

Pourtant, le gouvernement dispose d’une base de travail remarquable qui s’appelle le nouveau modèle de développement. Et puis, il a à porté de main, des professionnels du numérique de facture internationale.

Pour expliquer à nos chers lecteurs peu familiers avec le mots savants et techniques du digital, que le monde a entamé depuis au moins cinq années sa révolution industrielle 4.0. C’est l’équivalent des révolutions industrielles du 19ème siècle. Hier nous avions besoin de routes, d’autoroutes, d’infrastructures portuaires, d’énergie, de systèmes d’assainissement, d’usines etc. Aujourd’hui, nous avons les mêmes besoins pour le nouveau monde digital.

Loin de nous, les discussions de café inutiles autour de l’intelligence artificielle du machine Learning, etc. A ce titre, l’exemple français est intéressant. Le gouvernement ne s’est investit dans ce qu’on appel communément le «DeepTeh» qu’après avoir mis en place, entre autres, tous les préalables cités ci-dessous.

Nous sommes certes bien dotés d’infrastructures de télécommunications très performantes mais nous restons très dépendants de l’international. Pour l’exemple, aucun data center marocain ne peut assurer un fonctionnement sans failles d’une super application mondiale. Les opérateurs qui traitent des millions de données par jours sont obligés de faire appel aux géants comme Amazon. Une situation qui se complique avec la démocratisation du Cloud. Rares sont les systèmes et applications cloud utilisées par nos entreprises et nos établissements publics, hébergés au Maroc.

La souveraineté de nos données ne concernent pas uniquement le soucis de les protéger mais surtout de les exploiter à notre profit. L’émergence du Big Data fait de nos données une ressource nationale. Tel le pétrole, il s’agit d’une ressource brute à affiner.

Une des décisions phares que le Maroc devrait prendre serait de bâtir le TangerMed du numérique, ce projet que le Roi Mohammed VI a eu le génie et la clairvoyance de lancer au bon moment. Avoir le plus grand service cloud d’Afrique est un chantier qui pourrait transformer notre pays et démultiplier son attractivité et son influence numérique.

Le Bahreïn l’a fait en 2019 et les E.A.U tentent de le rattraper. Le gouvernement de Manama a vu grand, très grand. Il sont fait appel au géant américain Amazon (AWS) pour fournir à la région, Arabie saoudite, Emirats, Qatar et Koweit des technologies cloud avancées avec une faible latence.

L’absence de l’expression «innovation» dans le lexique de l’offre actuelle du gouvernement est révélatrice de la complexité de la transformation de ce mot en actions. Le cas d’Israël est à suivre. Ce pays qui a été le premier dans le monde à inventer la notion de «Strat-up Nation » assimile le numérique à l’innovation.

Chez nous, le numérique est un outil que nous exploitons et des services que nous consommons. Dès qu’on touche à l’innovation, d’autres problèmes surgissent, l’éducation, la recherche, la R&D et le financement.

Le seul moyen d’y arriver est à notre sens la spécialisation. Trois secteurs dans lesquels nous sommes bien positionnés peuvent constituer le premier socle de nos signatures souveraines d’innovation technologique : l’AgriTech, la BioTech et la FinTech.

Nous sommes le premier exportateur mondiale des phosphates et leader africain des engrais le choix est évident.

Ismail Douiri, haut dirigeant d’Attijariwafa bank, l’un des plus grands groupes financiers panafricains, s’est exprimé à l’occasion du lancement du #MoroccoTech et a évoqué les menaces et les opportunités de la FinTech. Prendre le leadership africain sur le sujet trouve tout son sens, surtout avec la déférante des cryptomonnaies.

La très stratégique et opérationnelle décision du Roi Mohammed VI d’engager le Maroc dans la Biotech est un «Game Changer». La pandémie a accéléré la rupture avec la pharmacie chimique et l’émergence de la Biotech. Toute notre industrie pharmaceutique nationale, héritée du colonialisme français, est appelée à disparaitre. L’émergence d’un champion national dans la production de vaccins devrait être le noyau dur d’un écosystème d’innovation dans les métiers de santé.

Le dernier point important que nous traitons dans cet axe «Vision et feuille de route» est la cybersécurité et la cyberdéfense. Le sujet est pris très, très au sérieux, au niveau de nos Forces Armées et de nos divers agences souveraines de sécurités. A contrario, au niveau gouvernemental et au niveau des acteurs économiques il règne un tel niveau d’ignorance des risques, que d’après les spécialistes tous nos systèmes exposées à internet sont de véritables passoires. «Si les hackers chinois savaient qu’il y avait Internet au Maroc, nous n’aurions aucun système qui fonctionne» ironise un expert non sans dépit.

2. Numérique et développement de l’entrepreneuriat-jeunes

A la relecture des discours royaux depuis au moins six années, le conviction que le numérique ouvrait des portes à entrepreneuriat-jeunes était forte et le mot d’ordre était clair : « Aidez les jeunes auto-entrepreneurs et les TPE, ouvrez leur les vannes de financement».

Attijariwafa bank a été le premier établissement bancaire à répondre à l’appel du souverain. Rien qu’en 2016 la banque alloue 20 milliards de dirhams à la TPME. Depuis, on ne compte plus les milliards injectés annuellement dans le tissus de la toute petite entreprises.

En 2017, le CCG lance le fonds «Innovation Invest» et en 2019, le Roi lance la troisième phase de l’INDH. Un petit tour sur les réseaux sociaux, Facebook et Intsagram vous donnera une idée sur l’impact de la volonté royale, qui a mis en branle une machine qui s’investit dans l’autonomisation social-économique des jeunes.

Le gouvernement Aziz Akhannouch, contrairement à ses prédécesseur qui ont dû faire face au printemps arabe et aux mouvements sociaux d’Al Hoceima et de Jerrada, hérite sur un plateau d’or de mécanismes multiples qui ne faut que structurer, optimiser, contrôler et orienter.

Nous avons mis la lumière dans un autre article sur les graves pratiques qui se sont installées au fil des mois concernant l’accompagnement et le financement de l’entrepreneuriat-jeunes. Des pratiques que tout le monde savait et que personne ne pouvait ou ne voulait les décrier.

Le cas ci-après est interessant, car il met en lumière les difficultés qu’ont les structures publiques à éviter les éventuels écarts de leur démarche. Le caractère social et urgent de leur mission leur impose une forme d’agilité et de prise de risque que des esprits malveillants utilisent pour détourner les fonds publiques.

Nous avons dénoncé le cas de La Factory, que la Caisse Centrale de Garantie a labellisé en 2017 pour accompagner les jeunes porteurs de projet à bénéficier de financement de son fonds «Innov Invest».

Première inattention de la CCG est d’avoir participer sans qu’elle le sache à la volonté intentionnée de My El Mehdi Aalaoui Vice-Président de l’APEBI à l’usurpation de la marque «La Factory». Pourtant un jugement a été prononcé contre l’accusé. La CCG a même cofinancé une émission de télévision proposée par La Factory, lui donnant une audience nationale. Malheureusement, ma marque usurpée en question, trône toujours sur le site de la CCG.

Deuxième inattention de la Caisse est de n’avoir pas mis de garde-fous ni de procédures de contrôle pour qualifier et auditer ses partenaires. Une inattention qui a laissé s’installer une pratique mafieuse, une extorsion en règle : «le jeune qui souhaite que son dossier soit financer par la CCG doit verser une part conséquente de son finalement à La Factory ou lui donner 30% du capital».

Une témoignage reçu sur twitter affirme qu’une autre société labellisée CCG a installé un système tarifaire connu de tous. Pour 500 Kdh de financement, elle exigerait 180 Kdh de commissions !

Le gouvernement Akhannouch a démontré son ignorance totale de ce sui se passe sur le terrain du numérique. Il ne s’est pas rendu compte que sa précipitation et l’incompétence de sa ministre l’a conduit à tomber dans les filets d’un usurpateur et d’un escroc. Aziz Akhannouch allait donner davantage de puissance à une sangsue qui pompe, à dose homéopathique, le sang de la fine fleur de notre société.

Aujourd’hui, nous avons une volonté royale affichée, des mécanismes de financement multiples et des jeunes nés dans le «digital age» qui ne jurent et ne rêvent que du numérique et ne cherchent qu’à libérer leur potentiels.

3. La gouvernance

Le #MoroccoTechGate relance le débat sur la gouvernance du numérique au Maroc. Nous sommes tous d’accord que Aziz Akhannouch s’est trompé de manière magistrale sur le profil du responsable de la transition numérique de son gouvernement.

La décision de son remplacement dépend de qui est de droit, nous n’avons rien à y faire pour le moment.

Par contre, la transition numérique n’est pas l’apanage d’une femme ou d’un homme providentiels. C’est d’abord l’affaire de tous les acteurs de l’écosystème numérique qui doivent défendre leur bout de pain.

Les acteurs historiques du secteur des NTIC ont été le ministère de l’Industrie et du Commerce- MICNT, l’APEBI et l’AUSIM.

Avant l’ère digital, l’APEBI représentait les acteurs qui ont accompagné le Maroc dans la construction des premières infrastructures technologiques de télécommunications, équipé les administrations, les banques et les entreprises privés de réseaux informatiques et de logiciels de gestion. L’APEBI a toujours été discrète mais influente. Ses présidents l’étaient également.

Le digital déferle sans crier garde et les sages de l’APEBI se muent dans un silence total, au vu du droit de réserve que leur imposent leurs nouveaux statuts à chacun, laissant la porte ouverte au premier escroc venu.

Le 14 septembre 2017, le duo Moulay Hafid Elalamy et Othman El Ferdaous créent l’Agence de Développement du Digital (ADD). L’attente était forte et l’optimisme au rendez-vous :«enfin on va s’occuper du digital». L’écosystème va vite se désenchanter, de télescopage politique à un autre, il se décide de nommer un DG neutre et équidistant de toutes les influences. Puis il ne se passe plus rien.

Avec la nouvelle configuration gouvernementale, la gouvernance du numérique va se compliquer, l’ancien MICNT ce retrouve pour la première fois de son histoire sans département nouvelles technologies.

Résumons la situation : 1) Ministère de la transition numérique : déboussolé; 2) Ministère de l’industrie et du Commerce : hors jeu; 3) ADD : sans cap ni orientation stratégique ; 4)APEBI : dépassée et vidée; 5) AUSIM : observe et s’adapte.

Si la situation est tellement confuse, qui alors développe et commercialise tous ces systèmes numériques que nous consommons ? Ces applications mobiles que nous utilisons chaque jour pour consulter un compte bancaire ou payer une facture téléphonique ?

La réponse à cette interrogation nous ramène à notre appel à la dissolution de l’Apebi. Hormis les hackatons de Mehdi Alaoui et son émission sur 2M, rares sont les membres de la fédération qui arrivent encore à influencer notre quotidien.

Les chefs de chantiers de la transformation digitale du pays sont des acteurs peu connus du grand public. Il travaillent dans la discrétion la plus totale et se nomment Algo, Devoteam, Netopia et MedTech.

Si vous achetez un billet de train ou un ticket de tram, se sont eux. Si vous recevez vos SMS de vaccination, se sont eux. Si vous payez aussi agréablement et facilement vos factures Maroc Telecom, se sont eux.

S’ajoute à ces vaisseaux amiraux du digital, des acteurs insoupçonnés, qu’on croyait toujours occupés de pondre des powerpoint de stratégies sectorielles. Ils sont les grands cabinets conseils tel que McKinsey, BCG et EY. Et ils sont bien présents au Maroc et connaissent bien Aziz Akhannouch, car l’un de ces trois cabinets a travaillé sur la transformation numérique du groupe Akwa.

Quelques ESN multinationales sont également très actives sur le marché, il s’agit de Inetum (exGFI), Cap Gemini et Atos. Et pour compléter la cartographie du secteur, se sont des milliers d’autres entreprises marocaines qui survivent tant bien que mal dans un environnement très concurrentiel.

Tout ce beau monde n’est représenté nulle part. Et on se demande pourquoi la transition numérique du pays ne décolle pas.

Nous appelons à l’émergence d’une nouvelle alliance de la transformation numérique qui va porter la voix de tout cet écosystème encore éparpillé. Une alliance qui aura la légitimité, la capacité et l’influence nécessaire pour conseiller et aider les acteurs politiques à prendre les bons choix stratégique du pays.

Une alliance qui devrait aisément faire adhérer à sa structure des géants mondiaux comme Salesforce, Amazon, OVH, Ali Baba, Google et Meta qui préfèrent s’installer en Egypte ou à Dubaï.

L’autre niveau de la gouvernance du numérique au Maroc serait celui en charge de l’écosystème Start-up. Nous avons aujourd’hui de très belles signatures : Technopark et le 1337, auxquelles doivent s’arrimer l’INDH et la CCG.

Nés avec l’avènement de l’ère numérique et acteurs clés du changement, les jeunes marocains de moins de 35% représentent un tiers de la population. Le digital est une chance pour le pays, un accélérateur de l’histoire et un créateur de nouvelles opportunités de développement. Il n’est pas trop tard de s’arrimer au mouvement mondial et d’éviter la fracture numérique qui risque d’être lourde de conséquences.

#MoroccoTechGate, #APEBIGate, #LaFactoryGate : My El Mehdi AALAOUI HASANI, serial usurpateur

Le #MoroccoTechGate, le plus grand scandal de l’histoire de la Fédération Marocaine des Technologies de l’Information APEBI, que nous avons révélé à l’opinion publique cette semaine, nous a réservé encore bien d’autres surprises. Mehdi Alaoui, tête pensante de la manoeuvre de maquignonnage, n’était pas à son premier coup d’usurpation. Nous avons pu retrouver les traces, entre autres, celle d’une tentative d’appropriation de la marque LaFactory, appartenant à une Start-up installée à Marrakech. Une tentative que la vigilance de l’OMPIC rendit inutile. Mais la plus grande arnaque par laquelle, il a réussi à rouler tout le Maroc dans la farine, y compris la Caisse Centrale de Garantie, c’est son statut d’étendard de l’écosystème des Start-ups. Telle une sangsue, pompe, à dose homéopathique, le sang de la fine fleur de notre société, celui de nos jeunes qui ont cru aux messages creux de nos politiques et au mirage du digital marocain.

Comme tous les prédateurs qui savent comment approcher leurs victimes en gagnant leur confiance, Mehdi Alaoui candidat à la présidence de la l’APEBI 2022-2024 a su s’imposer à coups d’arnaques, comme l’interlocuteur principal et privilégié de l’écosystème Start-up marocain auprès de plusieurs institutions du pays.

Durant des années, Mehdi Alaoui a caché son esprit torturé de serial arnaqueur derrière une façade de normalité construite avec soin.

La longue et pompeuse biographie qu’il arbore sur son profil Linkedin de : «Serial Tech Entrepreneur, Startup Evangelist, Investor & Expert on : Mobile App, Advertising, Innovation, Startups», est dans les fait est à résumer en une seule description : «Serial Usurpateur». Vous allez comprendre pourquoi.

#Arnaque N°1 : Media Mobility

En 2007, Mehdi Alaoui, de son vrai nom My El Mehdi Aalaoui Hasani, crée Media Mobility France, une société par action simplifiée, dotée d’un capital de 37000€ . Il l’a domicilie virtuellement chez la société de domiciliation ABCLIV, à une adresse qui ne s’invente pas «23 rue du départ».

Associé unique, il nomme comme président de la société une dame au foyer, Mme Abdelkaoui Latifa. Une expérience que cette dernière a oublié de mentionner sur son profil Linkedin. La période allant du 3 août 2007 au 02 février 2011 date de sa sortie des statuts en tant que mandataire de Media Mobility France, Mme Abdelakaoui, la qualifie de «Je suis dispo»!

Février 2011, Mehdi Alaoui se nomme président de Media Mobility France et change la domiciliation de sa société à la même adresse de son logement parisien. Une année après, 22 février 2012, il met la clé sous la porte est ferme la société.

Et curieusement, à l’image de sa prétendue présidente, il efface lui aussi toute trace de Media Mobility France, de toutes ses bios. Pourtant, c’est cette entreprise qui va lui permettre de percer l’écosystème numérique marocain.

Statuts de Media Mobility France en date du 17/01/2012

Le bilan de Media Mobility France est peu reluisant. En six années d’exercice, deux bilans ont été déposés, celui de 2008 et de 2010. Le dernier chiffre d’affaire déclaré par la société est de 86 187 € avec aucun salarié dans cette structure.

Par ailleurs, My El Mehdi Aalaoui Hasani, de son vrai nom, déclare sur son CV, qu’avant la création de Media Mobility France, il a occupé, du mois d’avril 2003 à Juin 2006, le poste d’ingénieur mobile dans l’une des plus grandes agences web internationales sur Paris, Avance Multimédia. Il affirme que cette agence a été rachetée par le groupe Publicis.

Nous avons cherché et nous n’avons trouvé aucune trace de cette supposée agence internationale. Aucun article, aucune archive de ses réalisations.

Les incohérences de son parcours se multipliaient au fur et à mesure que nous décortiquions le CV.

Dans cette supposée agence internationale, Avance Multimédia, qu’il présente comme étant spécialisée dans les services web et la publicité de luxe, il affirme qu’il avait comme mission de concevoir et développer un prototype réseau social mobile pour les rencontres, nommé «Play&Meet».

Et rajoute curieusement, avoir créé concomitamment, une société de rencontre sur réseaux mobile qui lui aurait donné le même nom du prototype sur lequel il travaillait chez son employeur à savoir «Meet & Play», .

Sachant que durant cette période, Facebook venait de voir le jour, la notion de réseaux sociaux était un concept non encore démocratisé et le plus important de tout cela c’est que le monde était encore connecté en 2G et l’Iphone qui allait révolutionner les smartphones quelques années pus tard, n’était pas encore commercialisé. Comment donc Mehdi Alaoui peut se targuer d’avoir travailler sur un réseaux social de rencontre ?!

Deux choses l’une, soit il a menti sur son CV, soit il dit vrai et dans ce cas, c’est encore plus grave. Travailler sur un prototype d’un client, puis se l’approprier illégalement, ça s’appelle de la malhonnêteté, du vol et de l’usurpation de marque.

Nous n’étions pas au bout de nos surprises ! Car en cherchant vainement ce fameux réseau mobile de rencontre «Meet & Play», nous sommes tombés sur l’unique CV disponible sur Internet de notre homme.

Le candidat à la présidence de l’APEBI, inscrit comme Freelance sur la plateforme ProgOnline, a déclaré des informations bien différentes que celles qu’on trouve dans la biographie destinée à la consommation marocaine.

Sur la page de son profil qu’il vient de consulter le 19/11/2021, on découvre que «Play & Meet» devient «PlayMeet» et que «Avance Multimedia» devient «AV Mobility (5 personnes)» filiale de «Avence».

Que cherche-t-il à dissimuler ?

Au Maroc il créé mi-2006 la société Media Mobility de droit marocain sous le RC 153593, soit une année avant Media Mobility France, le 03 Août 2007.

La dates de la création de cette société collent cette fois-ci avec son CV. Notre ingénieur mobile, ainsi se présentait-il, débarque au Maroc durant l’été 2006, il fait le tour du marché et se rend compte que se déclarer filiale d’une entreprise française allait lui ouvrir plus facilement des portes et surtout de facturer eu euro.

Il lance comme cité ci-dessus sa boite française et il l’a fait référencer sur plusieurs sites notamment dans le répertoire de l’incubateur «Telecom ParisTech».

Le stratagème marche. La présidente au foyer Mme Latifa Abdelkaoui assure la crédibilité de l’arnaque et Media Mobility accède à des clients comme Maroc Telecom, Méditel et Menara. Un coup chacun et puis il disparait.

Mais le marché va subitement se retourner. L’arrivée des smartphones, de l’iOS, de l’Android, de l’AppStore puis du Google Play Store va transformer l’ingénierie mobile. Mehdi Alaoui va tenter de s’y mettre lui aussi mais va très vite déchanter.

L’une des expériences clients qui vont détruire son image sur le marché et le pousser à effacer toute trace de Media Mobility de la mémoire collective est celle avec 2M.

Il s’agit de la toute première application mobile de la chaine de télévision 2M. Le jour de la mise en ligne de l’appli, le management de 2M se tire les cheveux tellement le résultat était médiocre et lui demande de revoir sa copie. Mehdi Alaoui montre à ce moment là son vrai visage et passe en mode menaces.

2M décide de faire appel à un autre prestataire pour corriger le tir.

L’individu se rend compte qu’il ne pourrait jamais assurer le développement mobile sur mesure et multiplateformes et de plus il traine des arriérés d’impôts de 585 211 dhs . Il décide de se lancer dans une nouvelle arnaque à laquelle il donnera le nom de ScreenDy. Un véritable escroc.

Feuille d’impôt de Media Mobility accrochée au Technopark

#Arnaque N°2 : ScreenDy

Du jour au lendemain, Media Mobility disparait du Maroc et de la France. Et comme sa situation fiscale à Paris n’est pas nette, il décide de se concentrer sur le pays où il est trop facile de tourner au bourriquet le premier venu surtout quand on arrive à placer deux phrases de suite en français parisien.

Le serial arnaqueur va flairer un filon qui a fait de lui ce qu’il est aujourd’hui : l’écosystème naissant des start-ups.

Comme le développement sur mesure d’applications mobile était trop compliqué, nécessitant des compétences plus poussées que l’envoi de SMS, il se lance dans un nouveau projet, ScreenDy, une application web qui permet de transformer un site web WordPress on une application mobile.

Pourquoi uniquement WordPress, cet CMS plutôt utilisé par les TPE ? Pourquoi se priver d’autres plateformes ? Tout simplement il n’avait aucune intention de le faire marcher. Démonstration.

Armé d’une présentation powerpoint, il commence à pitcher un peu partout. Il se rend compte que sans aucun effort, ni aucune innovation, ni aucun produit ou service qui fonctionne, il pouvait avoir des prix, du financement à fonds perdus, des voyages et l’accès à tous les médias.

Mehdi Alaoui fera la une des journaux et représentera la Strat-up marocaine à la Silicone Valley avec un produit qui n’a jamais fonctionné. Personne n’a jamais eu l’idée d’essayer de se connecter sur ScreenDay et tester payer le service en dollars. Il a empoché des centaines de milliers de dirhams entre prix et aides avec une page web statique.

ScreenDy n’a pas de statut juridique. Un nom de domaine et une page bidon. La seule société connue de Mehdi Alaoui est Media Mobility qui n’a déposé qu’un seul bilan à ce jour et dont le site pointe depuis 2015 vers celui de ScreenDy.

Après avoir épuisé tout ce qu’il pouvait tirer de ScreenDay en tant que «Startupper», il réalise que l’organisation d’évènements autour du digital commençait à lui rapporter plus. Les hackathons et les digital factories devenant à la mode, il décide de s’y mettre exclusivement. C’est comme ça que lui vint l’idée de «LaFactory».

#Aranque N°3 : La Factory

Passé le printemps arabe et la peur viscérale des décideurs marocains des réseaux sociaux et du numérique, nos valeureux managers quinqua, sexa et septua ne pouvaient espérer mieux que Mehdi Alaoui pour leur vulgariser le digital.

De 2017 à 2020, Mehdi Alaoui est devenu la coqueluche du digital. Tout le Maroc se l’arrachait pour organiser un hackathon ou pour monter une digital factory.

Comme il n’est pas à une arnaque près, son ambition passe subitement de consultant en la mise en place des digital factories à la Factory des factories du Royaume, «LaFactory by ScreenDy».

Le «by ScreenDy» n’est pas anodin. Il applique le même procédé qu’avec Media Mobility. Il garde momentanément l’ancienne marque, le temps que les abrutis des médias et des décideurs marocains assimilent la nouvelle.

Qui retient aujourd’hui ScreenDy et les chimères de l’application à 1 milliards de dollars ? Personne!

L’écosystème n’a d’yeux que pour LaFactory de Moulay El Mehdi.

L’autre intérêt du «by ScreenDy», est d’éviter de créer une nouvelle structure juridique. LaFactory by ScreenDy, elle même by Media Mobility.

Mais il y a «un os dans le fromage». Notre individu se rend compte que la marque Lafactory est déjà prise. Il s’agit d’une société marocaine bien installée à Marrakech depuis 2013, spécialisée dans le conseil pédagogique. Une structure qui a bien pris la peine de réserver le nom de domaine LaFactory.ma et de déposer la marque à l’OMPIC en 2015.

My El Mehdi Aalaoui Hasani, de son vrai nom, estimant que LaFactory.ma de Marrakech était loin des yeux et loin de l’axe Casablanca-Rabat, va tout simplement tenter de mettre la main sur la marque. Et il va réussir à se l’approprier virtuellement, grâce à son tapage médiatique, la saturation des réseaux sociaux, sa présence au coeur du Technopark et la complicité douteuse de la Caisse Centrale de Garantie, la CCG. Aujourd’hui LaFactory c’est Mehdi Alaoui.

Nos amis de Marrakech vont s’énerver et vont le menacer à plusieurs reprises de l’attaquer en justice, surtout après qu’il ait obtenu la labélisation de la CCG.

Cette labélisation, douteuse, va propulser LaFactory en haut de la pyramide de l’écosystème à coups de communications, d’évènement et de budgets. Le succès est tel que Mehdi Alaoui décide encore une fois de réorienter sa trajectoire. Son nouvel filon : «le roi des Startuppers».

Il décide alors de remplacer LaFactory par un nouvelle arnaque «La Startup Factory». Et tenez-vous bien, pour ne plus être menacé par la société de Marrakech, il dépose auprès de l’Ompic, le 8 novembre 2019, une demande «intuitu personae» de propriété industrielle de cette nouvelle appellation. L’Organisme a flairé le pot aux roses et a signifié son opposition à cette demande.

C’est ce refus qui va le pousser deux ans plus tard à passer via l’APEBI pour mettre la main sur le fameux label digital national #MoroccoTech.

Fort de l’argent de la CCG et de ses sujets otages (porteurs de projet qu’il gère pour la CCG), le nouveau roi des Startuppers se met dans la tête d’envahir la citadelle APEBI.

#Arnaque N°4 : APEBI

Avec LaFactory, Mehdi Alaoui est passé en seulement deux ans, du porteur de projet qui mendie les prix et les subventions à la référence nationale de l’écosystème Startup. L’Apebi vieillissante, blasée et en déficit chronique de visibilité laisse entrer le loup dans la bergerie.

Saloua Karkri Belkeziz préparait sa sortie et ne pouvait ignorer ce phénomène du digital. L’Agence de Développement du Digital, ADD était en cours de lancement et elle ne devrait surtout pas se retrouver hors jeu.

Mehdi Alaoui ne lui a pas offert que des occasions de selfies, il lui a donné en offrande la liste des jeunes entrepreneurs qu’il tient en laisse via LaFactory. Il les fait adhérer à l’Apebi puis se met à guetter patiemment son heure.

Un mandat à l’Apebi ça passe très vite. Début janvier 2020, il se présente et gagne les élections du bureau de la fédération en tant que vice-président et place comme président une marionnette, manipulable à souhait, un inconnu du bataillon, Amine Zarouk.

Comme tout arnaqueur et opportuniste, Mehdi Alaoui n’a plus de limite. Il signe une convention de partenariat entre l’APEBI et «sa Factory» tout en sachant que quand on est membre statutaire c’est plutôt interdit par la loi.

Deux ans plus tard, l’Apebi touche le fond. Le poids du Zarouk/AAlaoui et leur gestion calamiteuse profitera au secteur de l’offshoring qui décide de sortir de l’Apebi. Ce secteur pèse 14 milliards de dirhams de chiffre d’affaire et reçoit annuellement 5 millions dhs de subvention de l’Etat.

La pilule ne passe pas. Mehdi Alaoui et son acolyte, seuls maitres à bord, font la sourde oreille et maintiennent le terme Offshoring dans la dénomination de la fédération. Et ce malgré la cooptation annoncée par la CGEM le 22 février 2021 du secteur et le lancement de sa propre fédération : «la Fédération Marocaine de l’Externalisation des Services».

Le mandat du bureau de l’Apebi arrivant à son terme ce janvier 2022, le duo décide de rempiler. Mehdi Alaoui prend le contrôle publiquement cette fois-ci et organise une OPA sur les élections.

Il annonce l’ouverture des candidatures pour le renouvellement du bureau dans un email envoyé exclusivement à ses soutiens. Ne laissant que moins de quatre jours pour les membres intéressés de postuler, résultat des courses, aucune candidature n’a été envoyée. Peu avant le deadline qui s’est lui même fixé, il dépose sa candidature pour le poste de président de l’Apebi.

Mehdi Alaoui, n’aurait jamais oser une telle manoeuvre s’il n’avait pas assurer ses arrières. C’est là où rentre en scène sa nouvelle arnaque, #MoroccoTech.

#Arnaque N°5 : #MoroccoTech

Ce qui est devenu connu sous le nom de #MoroccoTechGate est digne de la très célèbre série à succès « La casa de papel».

L’histoire remonte à 2019. Moulay Hafid Elalamy reçoit un projet de la création d’un label digital national qui porterait toute la stratégie numérique du pays, #MoroccoTech.

Un projet que l’ancien puissant ministre va refuser. Les raisons sont multiples :

  1. Le nouveau modèle de développement était en cours d’élaboration et toute éventuelle stratégie numérique du pays devait tenir compte des recommandations de la Commission Spéciale sur le Modèle de Développement.
  2. La création de l’Agence de Développement du Digital, ADD, a compliqué la gouvernance du numérique. Les appétits se sont singulièrement accrus et les luttes d’influence en sein de son Conseil d’administration ont ralenti tout le processus voulu par le ministre.
  3. MHE a pris probablement en compte l’idée persistance de la mise en place d’un ministère en charge du numérique avec un champ d’action transversal. Une perpective qui selon nos sources hantait quelques responsables du ministère qui tenaient aux 400 millions dh du budget de l’ADD.
  4. Le projet MoroccoTech étant une copie conforme du label français #FrenchTech lancé en 2013, n’apportait aucune réponse au contexte national.

Arrive décembre 2021. La pression sur le Chef du Gouvernement est à son paroxysme. Le bilan de ses 100 jours est très maigre et les critiques et les impatiences se multiplient. Il secoue ses ministres et leur demandent de se bouger le derrière.

Ghita Mezzour, qui ne connait du digital que ce que lui a raconté Mehdi Alaoui, décide de présenter le fameux projet du label #Moroccotech que notre Raspoutine lui a déterré et lui présenté comme étant l’idée du siècle.

Aux abois, Aziz Akhannouch qui ne connait du digital qu’Instagram et Kenz’up, approuve illico presto. Combien ça va couter ? aurait-il demandé, selon la légende urbaine.

L’instinct prédateur de Mehdi Alaoui se réveil. Les meilleurs arnaques se font qu’on a en face, un pigeon qui a le feu aux ailes. Et dans le cas d’espèce il en avait une volée bien cramée.

L’opportunité est belle pour la rater, #MoroccoTech une «Casa de papel» au bout des doigts. Les rôles sont vites distribués : Mehdi Alaoui, le cerveau, s’attribut le rôle du « Professeur», Amine Zarouk celui de « Berlin » et Ghita Mezzour, «Lisbonne» qui comme dans la série passe d’agent de l’autorité à complice.

Chronologie des méfaits :

  1. Mehdi Alaoui se précipite pour acheter le nom de domaine MoroccoTech.org au nom de son entreprise fantôme Media Mobility,
  2. Vu ses antécédents avec l’Ompic, il charge une salarié de l’Apebi pour déposer la marque #MoroccoTech au nom de la fédération,
  3. Il développe un site jetable, une simple template d’évènement, et l’héberge sur un serveur OVH en France,
  4. Il finance par l’argent des cotisations des membre un studio d’enregistrement de l’évènement. Entre AAlaoui et Mezzour c’est du donnant-donnant,
  5. Il devient le partenaire officiel et privilégié du label #MoroccoTech.

Tout cela sans en informer les membres de l’Apebi. Il sont tous découverts de la presse.

Le scandal éclate quand nous même dans cette rédaction avons démontré la supercherie. La crise prend une nouvelle tournure quand nos confrères du LeDesk révèlent a décision de l’Ompic de refuser le dépôt de la marque #MoroccoTech par l’Apebi.

Comment a réagi notre Raspoutine durant les 24 heures qui ont suivi le plus grand scandal de l’histoire de la Fédération Marocaine des Technologies de l’Information ?

  1. Le déni : Il passe le vendredi à répéter à qui veut l’entendre que tout ceci était un coup tordu des losers qui envient son succès.
  2. Effacement des traces :
    • Première action, vendredi : Il conseille à Ghita Mezzour de faire pression sur l’Ompic pour changer le statut du dépôt de la marque. Le demandeur (APEBI ndlr) a été remplacé par le Ministère de la Transition Numérique et de la Réforme de l’Administration
    • Deuxième action, samedi : il change le propriétaire du nom de domaine de Media Mobility à APEBI ( il le fait faire par le développeur de l’APEBI. Il l’a mouillé comme ce qu’il a fait avec la directrice de la fédération.
    • Trosième action, samedi : Bien préciser sur le footer du site web MoroccoTech.org que les droits de marque ont été déposés. Ce qui est une supercherie.

Deux question nous taraudaient l’esprit en faisant nos recherches. De quoi vivait-il avant 2015 sachant que ses affaires tournaient au cauchemar ? Quel est le business modèle de LaFactory qui allait lui donner tout cet aura ?

Deux interrogations, deux arnaques.

#Arnaque N°6 : Pub Online

Pub Online est l’une des premières régies publicitaires web et mobile du pays. Lancée par une passionnée du digital, Sophia Assad en 2007, elle sera rachetée huit années plus tard par Régie3.

Mehdi Alaoui se présentera à Sophi Assad comme un spécialiste des «Ad Severs» (serveur publicitaires) et le recrute en tant que DSI. Pour l’intéresser, elle lui donne des parts de la société sans qu’il ne verse le moindre dirham.

Sophia Assad se rend compte des limites de son DSI qui de plus se montrait très occupé avec ses propres affaires. Le ton monte, les relations se dégradent et sa présence dans le capital devenait un véritable problème pour le développement de l’entreprise.

Le jour où elle va lui signifier qu’il devait quitter Pubonline et céder ses parts, Mehdi Alaoui sort encore une fois son vrai visage. Menaces et extorsions ont été le quotidien de Assad durant des mois.

Elle arrive tant bien que mal de se débarrasser de lui. Grillé sur le marché, il ne peut plus jamais mettre le petit doigt dans secteur de la pub en ligne.

#Arnaque N°7 : La Caisse Centrale de Garantie ( neo Tamwilcom )

En 2017, la Caisse Centrale de Garantie (CCG) et à travers son fonds «Innov Invest» labélise curieusement LaFactory, au même titre que la très sérieuse et respectable association internationale «Réseaux Entreprendre».

Une structure labellisée par la CCG est une structure qui reçoit de l’argent public de la Caisse pour accompagner les porteurs de projets avec un objectif annuel de vingt projets financés.

Sans références, sans expérience aucune, comment une application web «ScreenDy» pouvait être considérée comme incubateur de Start-ups? Mystère !!

Comment la CCG a pu faire confiance à une marque usurpée, LaFactory !!!?

Comme il n’y a pas de crime parfait, un sois-disant lobyyeur va révéler l’existence d’une réserve de la CCG au sujet de la structure LaFactory.

En effet, dans un article paru en octobre 2018 sur Economie & Entreprises on lit le passage suivant : «Quant à LaFactory, fondée par Mehdi Alaoui courant 2017, elle s’est adaptée en moins de 4 mois aux exigences d’Innov Invest. La jeune structure connaît à présent une affluence bien plus importante grâce à la campagne de communication de la CCG. L’avantage que nous avons avec la CCG, c’est que chaque structure labellisée est libre d’implémenter le programme à sa manière, explique Mehdi Alaoui, fondateur et président de LaFactory».

Cet article douteux a été placé par Hatim Benjelloun, à qui Hassan Alaoui directeur de publication de Economie & Entreprises a cédé sa société de relations publiques Pass. Notons que Hatim Benjelloun qui s’est lié d’amitié avec Mehdi Alaoui, l’a accompagné en RP durant les élections APEBI 2020, et sera récompensé après leur victoire en devenant l’agence de relations publique de la fédération.

Au delà des doutes sur les conditions de l’octroi de cette labélisation, Mehdi Alaoui va installer des pratiques qui vont devenir légion dans l’écosystème.

Le mot d’ordre pour pouvoir décrocher un financement CCG auprès certaines structures labélisées serait l’obligation d’accepter de donner en contrepartie une part de son capital. Les plus connus dans secteur pour ces pratiques frauduleuses sont H-Seven et LaFactory : 30% du capital, ou pas de financement .

A l’image des membres de l’Apebi, de la ministre Ghita Mezzour, les dirigeants de la CCG sont responsables de la dégradation exponentielle que connait l’écosystème du numérique. Les meilleurs talents et les meilleurs potentiels, quittent le pays, dégoutés de voir des bandes de malfrat faire barrage à leur évolution.

Comment la CCG a pu faire confiance à une société qui traine 585.211 dhs d’impôts impayés et lui donner de surcroît de l’argent à distribuer aux jeunes entrepreneurs ? A-t-elle des complices au sein de la CCG ?

Sur quelle base le prédécesseur du nouveau Directeur général de la CCG M Hicham Zanati Serghini, a osé mettre sur le même piédestal, une structure fantôme et une marque usurpé, Lafactory, et une organisation internationale «Réseaux Entreprendre» où des Top managers de tout secteurs confondus donnent de leur temps et de leur expérience bénévolement aux jeunes ?

M. Zanati Serghini devrait savoir que cet individu utilise l’argent de la CCG pour tenir en laisse les jeunes entrepreneurs. Une communauté qu’il utilise tantôt pour les élections de l’APEBI tantôt comme menace. Une rame qui va utiliser contre la Directrice Générale du Technopark Lamiae Benmakhlouf. Pour ne pas payer ses arriérés de loyers qui s’accumulait il va «ordonner» oui ordonner à ces jeunes de se constituer en groupement pour arrêter de payer les leurs. Puis il a utilisé sa casquette de VP APEBI pour s’exprimer dans la presse et prendre la défense des pauvres Startuppers, lui inclus.

Nous nous garderons bien de nous prononcer sur le chemin que pourrait emprunter ces révélations. Par contre, nous refusons de participer, par un silence complice ou collaboration active, à la propagation de ce cancer qu’est l’opportunisme, la malhonnêteté et la l’improbité qui rongent notre pays.