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Le F.B.I. monte un dossier de crimes de guerre contre de hauts responsables syriens

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Alors que le ministre saoudien des affaires étrangères arrive en Syrie, le New York Times révèle l’intention de Washington de poursuivre de hauts responsables syriens de crimes de guerre. Le F.B.I chargé de l’enquête estime que ces responsables syriens sont considérés comme les principaux architectes d’un système brutal de détention et de torture qui a prospéré sous le régime du président Bachar el-Assad.

Le ministère de la Justice américain enquête discrètement, depuis cinq ans, sous la direction du procureur général de Chicago, sur l’assassinat d’une ressortissante américaine Layla Shweikani.

Âgée de 26 ans, la jeune travailleuse humanitaire a été brutalement torturé, durant des mois par les gardiens d’une prison syrienne avant d’être exécutée fin 2016 à l’issue d’un procès qui n’aurait duré que quelques minutes.

Des agents du FBI se sont rendus en Europe et au Moyen-Orient pour recueillir des tonnes de preuves et interroger des témoins potentiels, notamment l’homme qui pourrait avoir enterré Layla Shweikani. Les procureurs fédéraux ont convoqué un grand jury, qui a entendu des témoignages

Layla Shweikani a été détenue le 19 février 2016, avec son père et son fiancé.

Selon le New York Times, l’enquête de la justice américaine, qui n’a pas fait l’objet de rapports antérieurs, vise à demander des comptes à de hauts responsables syriens considérés comme les principaux architectes d’un système impitoyable de détention et de torture qui a prospéré sous le président Bachar el-Assad : Jamil Hassan, chef de la direction du renseignement de l’armée de l’air lorsque Mme Shweikani a disparu, et Ali Mamlouk, alors chef du service de renseignement du Bureau de la sécurité nationale de la Syrie.

Jamil Hassan et Ali Mamlouk accusés de crimes de guerre en Syrie

Une inculpation fédérale accusant ces hommes de crimes de guerre serait la première fois que les États-Unis accusent pénalement de hauts responsables syriens des violations des droits de l’homme que Bachar al-Assad a longtemps nié utiliser pour faire taire les dissidents.

Bien qu’il soit peu probable que ces hommes soient appréhendés, un acte d’accusation indiquerait que les États-Unis entendent tenir le gouvernement syrien pour responsable. Les États-Unis ont déjà imposé des sanctions à al-Assad et à son cercle rapproché, y compris les dénommés Mamlouk et Hassan, en raison d’abus tels que des violences contre des civils.

Les défenseurs des droits de l’homme et plusieurs responsables politiques ont été scandalisés par le silence du gouvernement américain sur la mort de la jeune Layla Shweikani.

Son cas n’a jamais reçu la même attention que ceux d’autres citoyens américains capturés à l’étranger, notamment Austin Tice, un journaliste indépendant couvrant la guerre en Syrie qui a été enlevé à l’extérieur de Damas en 2012 ; Jason Rezaian, un correspondant du Washington Post, qui a décrit avoir été soumis à des abus psychologiques et à des privations de sommeil après avoir été libéré d’une prison iranienne en 2016 ; et Brittney Griner, une star du basket-ball professionnel qui a été emprisonnée pendant près d’un an en Russie.

Les efforts internationaux visant à traduire en justice les hauts responsables syriens pour les crimes de guerre commis au cours de plus d’une décennie de conflit ont été extrêmement limités. Peu d’auteurs ont été poursuivis, ce qui augmente les enjeux d’une éventuelle inculpation et met à l’épreuve les relations diplomatiques.

Une éventuelle inculpation «personnaliserait le mal de ce régime et montrerait clairement qu’il est impossible de faire des affaires avec Assad», a déclaré l’ancien ambassadeur James F. Jeffrey, représentant spécial de l’administration Trump pour l’engagement en faveur de la Syrie.

Le père de la victime, Mohamed Shweikani, a déclaré au New York Times : «Je ne veux rien avoir à faire avec votre article ou avec le F.B.I.».

Enfant, Mme Shweikani se rendait en Syrie pour voir sa famille, et elle a obtenu un diplôme d’informatique en 2012 à l’Arab International University, selon son compte LinkedIn. Après avoir travaillé quelques années en tant qu’ingénieur logiciel, elle a quitté la banlieue de Chicago pour s’installer à Damas en 2015 afin de rejoindre un réseau local de travailleurs humanitaires.

Notons que l’Arabie saoudite en froid avec l’administration Biden cherche depuis quelques semaines à ramener officiellement le président syrien Bachar el-Assad à la ligue arabe. Ce qui constituerait une victoire pour l’Iran et la Russie et un défi aux avertissements des États-Unis après plus d’une décennie de conflit.

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