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L’ASEAN envisage d’abandonner le dollar américain, l’euro, le yen et la livre sterling

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Une réunion officielle des ministres des finances et des gouverneurs des banques centrales de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) s’est tenue ce mardi 28 mars en Indonésie. A l’ordre du jour ont figuré les discussions visant à réduire la dépendance des transactions financières à l’égard du dollar américain, de l’euro, du yen et de la livre sterling et à passer à des règlements en monnaie locale. L’Indonésie a demandé également l’abandon progressif des cartes Visa et Mastercard.

Du 28 au 31 mars dernier se sont réunis à Bali en Indonésie, pour la première fois, les ministres des finances et des gouverneurs des banques centrales de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE).

Les représentants des banques centrales de neuf États membres ont participé à la réunion : l’Autorité monétaire de Singapour (MAS), la Banque centrale de Malaisie (CBM), la Banque de Thaïlande (BOT), la Bangko Sentral ng Pilipinas (BSP) des Philippines, la Banque du Laos (BOL), la Banque centrale de Brunei Darussalam (CBDB), la Banque nationale du Cambodge (NBC) et la Banque d’État du Viêt Nam (SBCV),

L’Indonésie hôte de cette rencontre a plaidé pour la coordination des politiques entre les banques centrales régionales pour soutenir la reprise, promouvoir la croissance économique et renforcer la stabilité financière.

Perry Warjiyo, gouverneur de la Banque d’Indonésie.

Le gouverneur de la banque centrale indonésienne, Perry Warjiyo, a fixé trois axes stratégiques pour l’ASEAN:

  1. Relance et reconstruction : Reconstruire la croissance régionale grâce à des marchés connectés et à une nouvelle compétitivité ;
  2. Économie numérique : Accélérer la transformation et la participation à l’économie numérique inclusive ;
  3. Durabilité : Promouvoir une croissance économique durable pour un avenir résilient.

En tête de l’ordre du jour, les organisateurs ont placé la réduction de la dépendance à l’égard des principales devises ( euro, yen, livre sterling), par le biais du système de transactions en monnaie locale (TML).

Quatre axes ont été débattus pour cela :

  1. la diversification des devises en explorant l’utilisation des transactions en monnaie locale (LCT);
  2. le développement de la connectivité régionale des paiements (RPC) pour renforcer la connectivité des paiements transfrontaliers et soutenir une croissance inclusive ;
  3. le renforcement de la résilience macrofinancière grâce à la mise en œuvre synchrone des politiques.
  4. la promotion de l’intégration financière dans la région d’ici 2025.

Cela signifie qu’un système de paiement numérique transfrontalier de l’ANASE serait élargi et permettrait aux États de l’ANASE d’utiliser des monnaies locales pour leurs échanges commerciaux.

Un accord sur cette coopération a été conclu entre l’Indonésie, la Malaisie, Singapour, les Philippines et la Thaïlande en novembre 2022. Le régulateur bancaire indonésien a déclaré le 27 mars que la Banque d’Indonésie se préparait à introduire son propre système de paiement national.

«Avec l’utilisation de monnaies locales dans les transactions à travers la région, nous serons en mesure de renforcer notre capacité à soutenir le commerce et les investissements transfrontaliers régionaux, qui dépendent encore aujourd’hui des principales monnaies internationales», a déclaré M. Warjiyo, cité par l’agence de presse chinoise Xinhua.

Abandon progressif des cartes Visa et Mastercard

Le président indonésien Joko Widodo a exhorté les administrations régionales à commencer à utiliser des cartes de crédit émises par des banques locales et à cesser progressivement d’utiliser des systèmes de paiement étrangers. Il a affirmé que l’Indonésie devait se protéger des perturbations géopolitiques, citant les sanctions prises par les États-Unis, l’Union européenne et leurs alliés à l’encontre du secteur financier russe en raison du conflit en Ukraine.

S’éloigner des systèmes de paiement occidentaux est nécessaire pour protéger les transactions des «éventuelles répercussions géopolitiques», a déclaré M. Widodo.

Parmi les pays de l’ANASE, seul Singapour a appliqué des sanctions à l’encontre de la Russie, tandis que tous les autres pays de l’ANASE ont maintenu leur échanges commerciaux avec Poutine.

Certains se sont inquiétés d’être pris dans les sanctions secondaires imposées par les États-Unis, car elles risquent d’avoir un impact sur les pays d’Asie centrale et du Sud impliqués dans la fabrication du coton, une industrie majeure dans la région, qui emploie des millions de personnes.

Les investisseurs étrangers en Asie peuvent souhaiter examiner le montant des dollars américains, des euros et des yens détenus sur leurs comptes à la lumière d’une décision imminente de l’ANASE sur l’échange des devises. Tout transfert de fonds d’une entreprise vers d’autres monnaies doit faire l’objet d’un accord préalable.

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