Ahmed Charaï, membre du Conseil d’administration du prestigieux Think tank américain Atlantic Council, a publié lundi dernier une note sur la revue «The National Interest» analysant l’impact du Coronavirus sur le continent africain. M. Charaï a exprimé ses inquiétudes quant à l’apparente immunité de l’Afrique face au Covid-19 et l’impact de la pandémie sur les pays fortement dépendants de la Chine.
«Dans les capitales africaines, les interrogations sur la Chine se multiplient. Est-elle honnête avec ses partenaires commerciaux africains ?» s’est-il interrogé. L’éditorialiste estime que les mesures de quarantaine ainsi que les perturbations commerciales en Chine sont entrain de ralentir durablement la croissance économique de l’Afrique. Une situation qui conduira inévitablement les africains à chercher de nouer de nouvelles formes de relations aussi bien avec les États-Unis qu’avec l'Union européenne, prédit M. Charaï.
«La question la plus terrifiante et mystérieuse sur le coronavirus est la suivante: Pourquoi l'Afrique, qui abrite 1,3 milliard de personnes, n'a signalé qu’une dizaine de cas?» s’est interrogé d’emblée Ahmed Charaï.
« Qu’est-ce qui rend donc l'Afrique différente?» «La réponse révèle malheureusement des réalités tragiques sur les dispositifs de sonos et de santé en Afrique et des réalités politiques douloureuses sur les relations de la Chine avec son peuple d’une part et avec les Africains d’autre part» a-t-il poursuivit.
Ahmed Charai s’est appuyé sur les différentes études dont l’OMS qui ont étudié posent l’immunité apparente de l’Afrique face au coronavirus. Selon ces études, il n'y aurait aucune raison génétique, climatique ou autre explication scientifique pour que les africains soient à l'abri du pathogène. «Il est probable que les hôpitaux africains surmenés ne parviennent pas à faire la distinction entre Covid-19 et la grippe» s’est alarmé M. Charaï.
Objectif de la quarantaine de la région de Wuhan, terre de la révolution de 1911 : Contenir une contagion politique autant que virale
Pour Ahmed Charaï, la crise du coronavirus révèle au monde entier les faiblesses de la Chine. Il estime que les responsables chinois craignent une révolte politique qui partirait de la région de Wuhan. En effet, le souvenir de la révolution de 1911, qui a mis fin à des siècles de règne de la dynastie Qing et qui avait éclaté de Wuhan est toujours présent dans la mémoire des dirigeants chinois. M. Charaï estime que ces derniers ont mis en quarantaine cette région par crainte d’une contagion politique autant que virale. D’ailleurs, la persécution des médecins de Wuhan, orchestrée par le gouvernement pour avoir partagé des informations sur le virus avec leurs collègues début décembre, confirme la fragilité politique du pays. De plus il s’est avéré que la coopération de Pékin avec les organisations internationales de santé n’a pas non plus inspirée confiance et ce en raison de l’embargo sur l’information et sur la gestion approximative des quarantaines et de la traçabilités des marché des animaux vivants.
L’économie africaine en sursis
L’irruption de la Chine sur la scène africaine avait été positivement accueillie. Ainsi, contre matière première, Pékin promettait de l’infrastructure commerciale, de transport, de logistique et d’instances de santé publique, suscitant beaucoup d’espoir aux quatre coins du continent. Aujourd’hui, avec cette crise sanitaire majeure qui a frappé de plein fouet la deuxième puissance mondiale, les interrogations sur la dépendance des économies africaines à la Chine se multiplient et l’enthousiasme se dissipe progressivement cédant la place à la désillusion.
M. Charaï considère que le Covid-19 pourrait perturber les relations commerciales et d'investissement nombreuses de la Chine à travers le continent africain. La Chine elle-même devrait subir une perte de 62 milliards de dollars, a-t-il précisé. Sachant que les investissements, l'expertise en ingénierie et les programmes de formation chinois stimulent la productivité d'une grande partie de l’Afrique, les mesures de quarantaine et les perturbations commerciales aura inévitablement un impact négatif majeur sur la croissance économique de l’Afrique.
«L’économie du continent ralentira, voire cessera. Cela conduira inévitablement les pays Africains à rechercher de nouvelles relations avec les États-Unis et l'Union européenne», prédit Ahmed Charaï.
Les États-Unis investissent depuis longtemps dans la construction d’établissements de soins de santé en Afrique, notamment le budget à plusieurs milliards de dollars alloué par le président George W. Bush pour lutter contre le sida dans ces pays, rappelle l’éditorialiste. Plus important encore, les États-Unis ont dépensé 900 millions de dollars pour des installations de contrôles médicaux dans quarante pays africains. Ces laboratoires de test pourraient désormais être utilisés pour détecter et vaincre Covid-19, propose M. Charaï.
Le président Donald Trump devrait se tenir aux côtés des dirigeants africains et bâtir des partenariats basés sur le partage de l’expertise et de la data en plus de financement, conseille l’éditorialiste. Cela constituerait un contraste frappant avec les Chinois hégémoniques, qui refusent trop souvent de permettre à leurs médecins de parler librement ou à leurs départements de santé et de partager leurs données. Les Africains remarqueront certainement la différence, a conclut Ahmed Charaï.
M. Ahmed Charai est éditorialiste et éditeur de presse, Administrateur de Plusieurs Think tank à Washington – Membre du Conseil d’Administration du “Center for Strategic and International Studies” à Washington, – – Membre du Directoire de l’ONG “Search for Common Ground” à Washington, – Membre du Conseil du Directoire de ” The Atlantic Council of United States” à Washington – Membre du Conseil Editorial Consultatif de “The National Interest’s Magazine” à Washington. – Membre du Conseil d’Administration du “The Foreign Policy Research Institute” à Philadelphia– Membre du Conseil d’Administration du International Crisis Group. Mr Charai est aussi membre du conseil Consultatif de Gatestone Institute à New York. Mr Charai, s’exprime souvent dans de grands journaux et médias américains dont le Wall Street Journal, New York Times, Le Monde, Fox News, National Interest Magazine, Huffington Post.
Toujours à lécher les américains.