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Israël : Netanyahu limoge son ministre de la défense

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Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a limogé ce dimanche soir son ministre de la Défense Yoav Gallant, qui avait critiqué ouvertement le plan très controversé de son gouvernement visant à réformer le système judiciaire israélien.

Le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé ce dimanche démettre le ministre de La Défense de ses fonctions, sans en donner la raison, alors que la coalition s’apprête à légiférer pour modifier radicalement le système judiciaire.

Le ministre de la défense, Yoav Gallant, avait fait samedi soir une déclaration tonitruante appelant le Premier ministre Benjamin Netanyahu à interrompre la réforme judiciaire suffisamment longtemps pour s’engager plus profondément dans des négociations avec d’autres parties afin de parvenir à un compromis.

Gallant avait déclaré : «La dissension de la nation a touché profondément Tsahal et l’establishment de la défense – il s’agit d’une menace claire et majeure pour la sécurité d’Israël… Je ne le permettrai pas».

«Les changements nationaux significatifs se font par le dialogue et le dialogue» a-t-il souligné, et a appelé à l’arrêt de la législation jusqu’à la fin de la Journée de l’Indépendance.

Il a également demandé à l’opposition de mettre fin aux grèves des réservistes de Tsahal et aux manifestations contre le gouvernement pendant toute nouvelle négociation.

En effet, les réservistes militaires ont menacé de ne plus se présenter au travail si Israël poursuivait ses réformes judiciaires.

La législation proposée réduit le pouvoir de l’appareil judiciaire et donne au parlement le pouvoir de nommer les juges. Dans le passé, la Cour suprême a, en de rares occasions, annulé des lois promulguées par le Parlement. Une clause controversée de la nouvelle loi permettrait à la Knesset d’annuler une telle décision de la Cour suprême à la majorité simple.

Les critiques s’inquiètent de l’érosion des normes démocratiques et de la concentration du pouvoir au sein du gouvernement.

Netanyahu «aussi aveugle que Golda»

Réagissant à l’annonce du limogeage du ministre de la Défense, le journaliste israélien Barak Ravid, proche de la communauté des renseignements a déclaré dans un tweet que Netanyahu a fait la même erreur que son prédécesseur Golda Meir en lingeant le chef du Mossad à la veille de la guerre de Kippour.

«Ce que Netanyahou a fait ce soir est comparable au fait que Golda a non seulement ignoré mais aussi renvoyé le chef du Mossad, Zvi Zamir, lorsqu’il a lancé l’avertissement de la guerre en octobre 1973» a tweeté le journaliste.

M. Barak a par Ala suite révélé que Netanyahu a sermonné Gallant avant de le limoger.

«D’après des fonctionnaires du bureau du Premier ministre, Netanyahu a convoqué le ministre Gallant dans son bureau et lui a dit qu’il n’avait plus confiance en lui après qu’il ait agi contre le gouvernement et la coalition alors que le Premier ministre était en visite politique à l’étranger» a-t-il écrit sur Twitter.

La même source explique que Netanyahu n’aurait pas apprécié le fait que son ministre Défense n’avait pas cordonné ses propos avec lui à l’avance, sabotant ainsi les efforts visant à trouver une solution.

Réaction du Ministre de la Défense limogé : «la sécurité de l’État d’Israël est la mission de ma vie»

En réaction à la décision de son limogeage, le ministre de La Défense israélien a écrit sur Twitter : «La sécurité de l’État d’Israël a toujours été et restera toujours la mission de ma vie.»

«La sécurité de l’État d’Israël est la mission de ma vie. Tout au long de ma vie d’adulte, je m’en occupe jour et nuit, dans le cadre de la mission de l’État d’Israël, sous l’uniforme de Tsahal, j’ai risqué ma vie des dizaines de fois et même aujourd’hui, pour le bien de l’État d’Israël, je suis prêt à prendre des risques et à en payer le prix», a déclaré Yoav Gallant.

«Ces dernières semaines, il ne s’est rien passé. Je rencontre les commandants et les combattants lors de la préparation des opérations, lors des patrouilles, dans les zones d’entraînement et les salles de briefing. J’entends les voix qui viennent de la région et je suis inquiet».

Gallant a ajouté que «les événements qui se déroulent dans la société israélienne n’échappent pas à l’armée israélienne. Des sentiments de colère, de douleur et de déception surgissent de toutes parts avec une intensité que je n’ai jamais connue auparavant. Je vois comment la source de notre force s’érode. En tant que ministre de la défense de l’État d’Israël, je le dis de la manière la plus claire, le fossé qui se creuse dans la société pénètre Tsahal et les organes de sécurité. Il s’agit d’un danger clair, immédiat et tangible pour la sécurité de l’État. Je ne me laisserai pas faire. Je suis un homme de droite, membre du Likoud, je crois en ses principes et je suis attaché à ses valeurs, qui placent mon pays d’Israël au-dessus de tout. Nous avons besoin d’un changement dans le système judiciaire. Le tissu des relations entre le pouvoir judiciaire, le gouvernement et la Knesset doit être équilibré, ce qui renforcera la démocratie et la confiance du public. Toutefois, c’est par le dialogue et le discours que l’on obtient des changements significatifs à l’échelle nationale».


«Au cours des derniers jours et des dernières semaines, lors de conversations et de discussions en coulisses, j’ai présenté la situation en matière de sécurité. J’ai posé des questions, j’ai raisonné et j’ai clarifié. En ce moment, nous devons arrêter le processus afin de pouvoir nous asseoir et discuter. Mais maintenant, je le dis à voix haute, publiquement. Pour la sécurité d’Israël, pour nos filles et nos fils. Nous devons arrêter le processus législatif pour le moment, permettre au peuple d’Israël de célébrer ensemble la Pâque et le jour de l’indépendance, et de pleurer ensemble le jour du souvenir et le jour de l’Holocauste. Ce sont des jours sacrés pour nous. Le processus législatif est en cours, ce qui mine la force de Tsahal et nuit au système de sécurité. Pour le bien de notre sécurité, pour le bien de notre unité, il est de notre devoir de revenir à l’arène du dialogue et de nous rappeler que nous sommes un peuple frère» s’est-il alarmé.

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