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Vacance de pouvoir en Algérie

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L’Algérie vit une paralysie totale depuis l’hospitalisation de l’homme fort du pays le général Chengriha, soigné lui aussi à l’étranger et plus précisément en Suisse. Ce mardi, alors que des rumeurs affirment que le président Tebboune serait entre la vie et la mort dans un hôpital allemand, où il se soigne du Coronavirus, la situation chez le voisin algérien semble être encore plus grave que durant la période Bouteflika.

C’est du déjà-vu pour le peuple algérien. Un chef de l’Etat, hospitalisé à l’étranger, des «messages» du président lus au JT et des rumeurs alarmantes sur le pronostic vital de l’homme de «l’Algérie nouvelle» pullulent sur les réseaux sociaux.

Mais la situation est encore plus compliquée que du temps de Bouteflika. Certes les rues ne sont pas occupées par les manifestants, mais la crise sanitaire est passée par là, l’économie est au point mort, la réforme constitutionnelle prend de la poussière et l’homme fort qui a succédé à Gaid Salah, le chef d’Etat major, le général major Said Chengriha, se fait soigné lui aussi à l’étranger, apportant son lot de questionnement sur le fonctionnement des institutions de l’Etat.

«Le président du Sénat, Salah Goujil, qui est supposé assumer la période transitoire en cas de vacance du pouvoir, a déja du mal à occuper sa fonction à plein temps compte tenu de sa santé vacillante et de son grand äge. L’horloge biologique des hauts responsables algériens les met à nu face à la pression populaire du Hirak.», ironise Mondafrique dans un article qui décrit avec précision la vacance du pouvoir chez le voisin algérien.

Les Turcs font chanter les militaires algériens

Selon Mondafrique, les services truques se seraient emparés des archives de l’adjudant-chef Guermit Bounouira, l’homme à tout faire du Général Gaïd Salah mort en décembre 2019. Des documents sensibles par lesquels, l’armée turque ferait chanter une partie du personnel militaire algérien.

D’ailleurs, nous informe la même source que les services algériens auraient tourné le dos à Paris pour Ankara. Les Turcs moins intrusifs que les Européens, sont perçus par la toute nouvelle DSS, comme une opportunité à saisir.

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«Le rapport de confiance entre Alger et Ankara s’est renforcé par des négociations sur l’obtention par l’Algérie des drones Turcs Bayrektar TB2 qui ont fait leurs preuves dans les conflits syrien, Libyenne, et tout récemment encore dans le Haut Karabakh.» croit savoir Mondafrique.

Le Sahara marocain et la dégradation des relations avec Abou Dhabi, mettent un pression insoutenable sur ce qui reste du régime algérien

La vacance du pouvoir en Algérie a ouvert la porte à une course entre des clans au sein de l’armée pour combler le vide. Elle a également mis le front du Polisario, appendice de cette même armée, dans un désarroi et une panique extrêmes.

La gestion parfaite du Royaume du Maroc de le crise du passage frontalier de Guerguerat, en impliquant la communauté internationale et les Nations Unis tout en montrant une fermeté et une retenue exemplaires a mis à nu les manouvres l’armée et les services de renseignement algériens, accentuant la crise interne qui gangrène le pays.

A cela s’ajoute, les avertissements à répétition des Emirats Arabes Unis, très remontés suite au rapprochement militaire et sécuritaire entre Tebboune et Erdogan. L’ouverture d’un consulat émirati à Laâyoune au Sahara marocain a fini par plonger les responsables algériens dans un marasme et une fébrilité chroniques.

Après la paralysie, l’effondrement ?

Toute la presse spécialisée qui a écrit abondamment sur le régime algérien ces dernières semaines, évoque la gravité de la situation dans un pays qui n’a pas réussi à se reconstruire après la chute de Bouteflika, le démantèlement de la DRS et la série des purges qui ont déstabilisé l’armée.

La sortie médiatique peu innocente de Macron sur Jeune Afrique concernant la situation politique en Algérie, en dit long sur la fragilité du régime de Tebboune.

« Je ferai tout ce qui est en mon possible pour aider le président Tebboune dans cette période de transition. Il est courageux (…) On ne change pas un pays, des institutions et des structures de pouvoir en quelques mois. » a déclaré le président français.

Avant d’ajouter : « Il y a eu un mouvement révolutionnaire, qui est toujours là, sous une forme différente. Il y a aussi une volonté de stabilité, en particulier dans la part la plus rurale de l’Algérie. Il faut tout faire pour que cette transition réussisse. Mais il y a un facteur temps important. »

Des déclarations qui ont été considérées en Algérie comme une ingérence néocolonialiste.

« La France post-coloniale est une partie de notre problème » scande une partie de l’opposition algérienne. Ces nouveaux éléments de langage ne passent pas.

« (Emmanuel Macron) s’autorise à délivrer une attestation de confiance au chef de l’État. Il affirme être prêt à l’aider dans cette période qu’il qualifie de transition. Ceci n’est pas une simple ingérence mais la révélation que la France est aux manettes d’une feuille de route pour notre pays », a déclaré entre autres Mohcine Belabbas, président du Rassemblement pour la culture et la démocratie.

Mohand Tamgout de Mondafrique résume bien ce climat de fin de règne qui étouffe l’Algérie :

«L’instabilité politique est d’autant plus grande qu’aucun compromis n’a été conclu avec la société civile issue de la pression populaire du Hirak. Outre la mauvaise volonté du pouvoir, l’absence de leadership au sein des mobilisations populaires rend l’exercice plus difficile encore. L’incapacité des oppositions au régime à se structurer s’explique par la crainte de révéler des fractures souterraines (régionalisme, islamisme…) qui menaceraient l’unité du peuple. Il existe en Algérie une peur diffuse d’un effondrement de cette Nation qui a vécu les drames du colonialisme, la violence d’une guerre d’indépendance et les 150000 morts des années noires de 1992 à 1998.»

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