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Trump Vs. Congrès, un bras de fer qui risque de s’éterniser

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Paralysées faute de fonds de roulement, plusieurs administrations américaines sont en situation de shutdown. Archives nationales, musées, organismes fédéraux, mais aussi des entreprises comme Apple ou Microsoft sont concernées. Depuis plus de douze jours, le congrès refuse de financer les activités gouvernementales alors que Donald Trump, le Président américain, reste intraitable sur la question. Un bras de fer qui a commencé suite à l’entrée en vigueur le 22 décembre dernier de la paralysie budgétaire, après que les démocrates soient devenus majoritaires à la Chambre des représentants à l’issue des élections à mi-mandat de novembre 2018 et qu’ils aient refusé de voter le budget fédéral. Divisé, le Congrès pourrait être la source de bien des tracas pour Donald Trump. Voyant son désir de construire un mur à la frontière mexicaine s’effilocher, ses administrations paralysées, il durcit sa position et promet de faire durer le Shutdown.

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Trump veut «son» mur coûte que coûte. Pour cela, il a besoin de 5 milliards de dollars. Face au refus du Congrès, et en réponse du berger à la bergère, Donald Trump a refusé de signer les lois de financement temporaire que les démocrates veulent faire passer sous la conduite de la nouvelle présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi. Résultat de ce bras de fer : 800 000 fonctionnaires sont affectés notamment au niveau du paiement de leurs salaires. Actuellement, 380 000 fonctionnaires sont en congé forcé sans solde et 420 000 autres assurent leurs fonctions sans être certains de percevoir leurs émoluments à la fin du mois.

Le dernier shutdown aux Etats-Unis remonte à 2013 et avait duré 16 jours sous le mandat de Barak Obama. Celui-ci « pourrait durer longtemps » prévient Donald Trump, qui tient à construire le mur pour tenir sa promesse électorale et garder la confiance de ses électeurs.

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Le mur, pomme de discorde

Le Congrès reste divisé entre une chambre basse dominée par les démocrates et un Sénat aux mains des républicains. Sa rentrée s’effectue sur fond d’enquête fédérale sur une éventuelle collusion entre l’équipe électorale de Donald Trump et la Russie et une éventuelle destitution « Impeachment » de Donald Trump par le Congrès. Ce qui est certain, c’est que la fin de mandat sera difficile pour Trump. A peine rentrée, la Chambre des représentants pour surmonter le shutdown a voté le jeudi soir un plan de financement visant à mettre fin à la fermeture partielle des administrations fédérales. Selon toute vraisemblance, ce plan ne passera pas le cap du Sénat, majoritairement républicain. La Maison Blanche ne veut pas en entendre parler tant qu’il ne contiendra pas les fonds nécessaires à l’édification du mur à la frontière mexicaine pour lutter contre l’immigration clandestine. Tendant la perche aux républicains, les démocrates prévoient de financer le budget de la sécurité intérieure jusqu’au 8 février seulement et celui des autres administrations fédérales jusqu’au 30 septembre. Les deux parties arriveront-elles à trouver un compromis d’ici février ? Rien n’est moins sûr.

Pas de destitution en vue

Jugeant « inefficace » la construction d’un mur à la frontière mexicaine, les démocrates devraient aussi demander à Donald Trump des comptes. Ayant la main sur les commissions parlementaires aux pouvoirs étendus, ces derniers pourraient bien diligenter des enquêtes sur Donald Trump et son entourage. Ils prévoient de demander au Président de présenter ses déclarations d’impôts, après le refus historique de ce dernier de se livrer à cet exercice. Pour autant, l’éventualité d’une destitution reste lointaine. Selon Nancy Pelosi, « si nous devons le faire, nous ne nous détournerons pas de nos responsabilités. Mais je ne pousse pas en ce sens ». Et d’ajouter : « Nous ne ferons pas de mur. Cela n’a rien à voir avec la politique ; un mur entre deux pays est immoral. Il s’agit d’une vieille façon de penser. Ce n’est pas rentable ». Le bras de fer s’annonce titanesque et pourrait bien durer jusqu’à la fin du mandat de Trump.

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