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Ursula von der Leyen

L’UE signe l’accord post-Brexit, à la veille du divorce historique

A la veille de la sortie du Royaume-Uni du marché unique européen, les dirigeants de l’UE ont signé mercredi l’accord post-Brexit conclu avec Londres pour encadrer la rupture historique, et les députés britanniques entamé leurs débats pour ouvrir la voie à son application.

Lors d’une brève cérémonie à Bruxelles, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et son homologue du Conseil (institution représentant les Etats membres) Charles Michel, tout sourire, ont signé ces documents, contenus dans des classeurs bleus, qui devaient ensuite être acheminés à Londres par avion de la Royal Air Force.

https://twitter.com/eucopresident/status/1344202420667219969

«Cela a été un long chemin. Il est temps désormais de laisser le Brexit derrière nous. Notre avenir se construit en Europe», a commenté la cheffe de l’exécutif européen sur Twitter. Charles Michel a salué «un accord juste et équilibré» et s’est félicité de «l’unité sans précédent» démontrée par les Vingt-Sept dans les négociations.

Le texte de 1.246 pages, conclu la veille de Noël pour éviter le chaos d’un «no deal», doit également être examiné par le Parlement britannique, où son adoption ne fait guère de doute vu la majorité dont dispose le gouvernement du Premier ministre conservateur à la Chambre des Communes.

Un voisin amical, le meilleur ami et allié

Boris Johnson pourra ensuite le parapher, permettant à l’accord d’entrer en vigueur jeudi à 23H00, à Londres et GMT (minuit à Bruxelles). Une application toutefois provisoire, en attendant le vote des eurodéputés – dont l’approbation est nécessaire à la ratification – qui n’interviendra qu’au premier trimestre 2021.

Boris Johnson a assuré mercredi, en ouvrant les débats, que son pays resterait «un voisin amical, le meilleur ami et allié» de l’Union européenne, après en avoir été un « membre peu convaincu, parfois obstructif».

Le dirigeant conservateur a aussi espéré que cet accord «mette fin à une partie de la rancune et des récriminations que nous avons eues ces dernières années» et permette aux Britanniques de «passer à autre chose».

Après 47 ans d’intégration européenne et quatre ans et demi de déchirements suivant le référendum du Brexit, le Royaume-Uni, sorti formellement de l’UE le 31 janvier dernier, va cesser d’appliquer les règles européennes. Il quittera le marché unique européen, l’union douanière et le programme d’échanges d’étudiants Erasmus.

Les députés britanniques qui ont interrompu leurs vacances pour siéger n’ont que quelques heures pour échanger sur le texte avant un vote en début d’après-midi. Ce sera ensuite au tour des Lords, à la chambre haute, de se prononcer.

Keir Starmer, le chef de l’opposition travailliste, a appelé ses troupes à approuver l’accord, malgré le rejet d’une partie du Labour. Jugeant «mince» l’accord obtenu, M. Starmer l’a jugé cependant « mieux que pas d’accord du tout ».

Dans le camp conservateur, les plus fervents partisans du Brexit de l’European Research Group sont rentrés dans le rang, estimant que l’accord «préserve la souveraineté britannique».

Parmi les opposants au texte le petit parti unioniste nord-irlandais DUP, favorable au Brexit mais opposé aux contrôles douaniers entre la province britannique et le reste du Royaume-Uni, ainsi que les europhiles du parti libéral démocrate et de la formation indépendantiste écossaise SNP.

Unité menacée

En arrivant à un accord de libre-échange, Londres et Bruxelles évitent le choc d’un «no deal» avec des barrières commerciales qui auraient coûté cher à leurs économies déjà affaiblies par la pandémie.

Boris Johnson n’a pas besoin d’une nouvelle crise, à l’heure où les hôpitaux britanniques se trouvent au bord de la rupture face à l’accélération des contaminations malgré le reconfinement d’une grande partie de la population.

Avec cet accord conclu après des mois de négociations acharnées, l’UE offre à Londres un accès sans droits de douane ni quotas à son marché de 450 millions de consommateurs, mais prévoit pour éviter tout dumping des sanctions et mesures compensatoires en cas de non respect de ses règles en matière d’aides d’État, d’environnement, de droit du travail et de fiscalité.

La fin de la période de transition marque cependant un bouleversement majeur: les contrôles douaniers aux frontières viendront alourdir les échanges et la libre-circulation s’arrête pour les Britanniques et les citoyens de l’UE sur leurs territoires respectifs.

Le gouvernement britannique voit par ailleurs l’unité du Royaume se fissurer. En Écosse, qui a voté à 62% contre le Brexit en 2016, les sondages montrent une majorité de la population favorable à l’indépendance, pourtant rejetée par un premier référendum en 2015.

UE / Royaume-Uni, divorce acté

L’Union européenne et le Royaume-Uni ont conclu jeudi un accord in extremis sur leurs futures relations commerciales à seulement une semaine du Brexit effectif, éloignant ainsi la perspective d’un divorce chaotique au terme d’un feuilleton qui a porté un rude coup au projet d’unité européenne né sur les ruines de la Deuxième Guerre mondiale.

Reuters

Si le Royaume-Uni a formellement quitté l’UE le 31 janvier dernier, il est resté depuis lors intégré au marché unique et soumis aux normes européennes dans le cadre d’une période de transition courant jusqu’à la fin de cette année.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le Premier ministre britannique, Boris Johnson, ont annoncé chacun de leur côté la conclusion de cet accord arraché une semaine seulement avant la sortie effective de la Grande-Bretagne de l’UE.

«Le chemin a été long et difficile. Mais nous avons un bon accord (…). C’est un accord juste, équilibré et c’est la chose juste et responsable à faire de la part des deux parties», a dit la présidente de la Commission.

«(Cet accord) va poser les bases solides pour un nouveau départ avec un ami de longue date. Et il signifie que nous pouvons enfin laisser le Brexit derrière nous et l’Europe continue d’avancer», a-t-elle ajouté.

«Je suis très heureux de vous dire cet après-midi que nous avons conclu le plus grand accord commercial à ce jour, représentant 660 milliards de livres par an, un accord global de libre-échange sur le modèle canadien entre le Royaume-Uni et l’UE», a déclaré pour sa part Boris Johnson au cours d’une conférence de presse.

«L’unité et la fermeté européennes ont payé», a quant à lui réagi Emmanuel Macron, jugeant cet accord «essentiel pour protéger (les) citoyens, (les) pêcheurs et (les) producteurs français».

«Nous nous assurerons que c’est bien le cas», a ajouté le président français.

L’enjeu politique de la politique de la pêche

Dans la matinée, la conclusion d’un accord avait encore achoppé sur l’épineuse question de la pêche, un enjeu plus politique que véritablement économique lors des longues négociations entre Londres et Bruxelles.

Selon le ministre irlandais des Affaires étrangères, environ un quart des prises de pêche européennes dans les eaux britanniques seront restituées au Royaume-Uni et l’accès à ces eaux pour les pêcheurs européens est garanti cinq ans et demi.

La conclusion de cet accord de libre-échange, sans droits de douane ni quotas, doit permettre de préserver près de 1.000 milliards d’euros d’échanges commerciaux annuels.

«Aujourd’hui est un jour de soulagement», a déclaré Michel Barnier, le négociateur de l’UE. «Mais teinté d’une certaine tristesse, quand on compare ce qu’il y avait avant et ce qui nous attend désormais.»

https://twitter.com/MichelBarnier/status/1342146794915049474

Les ambassadeurs des 27 pays de l’Union européenne se réuniront vendredi à 10h30 pour commencer à examiner l’accord.

Le président du Parlement européen, David Sassoli, a déploré pour sa part que cet accord n’ait pu être conclu qu’in extremis, repoussant ainsi à «la nouvelle année» son examen par les parlementaires.

Même avec un accord post-Brexit, des perturbations sont toutefois à attendre à compter du 1er janvier 2021, lorsque le Royaume-Uni tournera véritablement le dos à 48 ans de vie communautaire, quittant le marché unique et l’union douanière.

Quand, de manière inattendue, les Britanniques se sont majoritairement prononcés en faveur du Brexit en juin 2016, nombreux étaient ceux en Europe à espérer que le Royaume-Uni puisse rester aligné sur les normes européennes. Le virage sera bien plus important.

Boris Johnson, figure des «Brexiters» en 2016, a toujours affiché sa volonté de rompre avec les normes du marché unique et de l’union douanière, pour que le Royaume-Uni «reprenne le contrôle» de sa souveraineté.

L’accord officialisé ce jeudi ne concerne pas les services financiers, qui font de Londres la seule place à rivaliser avec New York. Le secteur des services représente 80% de l’économie britannique.

L’accès au marché européen des banques et assureurs basés à Londres est une question traitée en parallèle des négociations sur cet accord commercial.

Macron contaminé : Brigitte Macron, Charles Michel, Pedro Sanchez, s’isolent, Ursula von der Leyen refuse de se confiner

Le Covid de Macron a poussé plusieurs personnes de son entourage mais également des dirigeants européens ayant été à proximité du président français ces derniers jours, à observer des jours d’isolement. Seule la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré refuser de se confiner.

Avec Reuters

A l’occasion du 60e anniversaire de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), Emmanuel Macron a rencontré jeudi dernier plusieurs dirigeants européens, notamment, le président du gouvernement espagnol Pedro Sanchez, le président du Conseil européen, Charles Michel et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

L’annonce, aujourd’hui du test COVID-19 positif du président français, a poussé ces responsables à déclarer leur intention de se placer en isolement. Seule, Ursula von der Leyen, a jugé bon de ne pas se confiner évoquant le message rassurant des autorités françaises qui ont estimé que leur rencontre ne constituait pas un risque de contamination.

«Cher Emmanuel Macron, je vous souhaite un prompt rétablissement. Je suis de tout coeur avec vous», a-t-elle de son côté écrit en français sur Twitter. «Cette pandémie, nous allons la vaincre ensemble. Nous continuerons à travailler main dans la main pour vacciner et protéger nos citoyens.»

Le président du Conseil européen, Charles Michel qui a été reçu à déjeuner par le président français, en compagnie du président du gouvernement espagnol Pedro Sanchez et du secrétaire général de l’organisation, Angel Gurria, testé négatif ce mardi, s’est mis en isolement par mesure de précaution.

Brigitte Macron à l’isolement

Brigitte Macron, l’épouse du président français, s’est placée quant à elle ce jeudi à l’isolement mais ne présente pas de symptôme, annonce son secrétariat à la suite de l’annonce du test COVID-19 positif d’Emmanuel Macron.

«Elle est cas contact sans symptôme. Elle devra s’isoler mais continue son activité par visio conférence», précise-t-on.

La première dame a été testée mardi avant une visite à l’hôpital Saint-Louis, rappelle-t-on à son secrétariat.

Le premier ministre français testé négatif au coronavirus

Le Premier ministre français, Jean Castex, a été testé jeudi négatif au coronavirus après l’annonce de la contamination d’Emmanuel Macron, annonce Matignon.

«Par mesure de précaution, le Premier ministre a réalisé un test PCR dès ce matin (jeudi). Le résultat est négatif. Un nouveau test sera réalisé à J+7 conformément au protocole sanitaire», précisent ses services.

L’UE va discuter de sa future relation avec les États-Unis

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Les représentants des 27 pays membres de l’Union européenne (UE) entameront ce lundi des discussions sur la meilleure façon d’améliorer les relations transatlantiques après le départ du président américain Donald Trump, ont déclaré des responsables européens.

Reuters

Cinq grands domaines d’action seront ainsi à l’étude : la santé, notamment la lutte contre la pandémie de COVID-19, la relance économique, la lutte contre le changement climatique, la promotion de la paix et de la sécurité, ainsi que la défense de valeurs communes, dont l’attachement aux règles multilatérales.

Il s’agit, selon les responsables, des domaines qui offrent le plus de possibilités de coopération avec le président élu Joe Biden, après quatre années difficiles avec Trump.

Les dirigeants européens devraient discuter de la future relation transatlantique lors du prochain sommet européen organisé les 10 et 11 décembre.

Charles Michel, le président du Conseil européen, a invité Joe Biden à un sommet en présentiel organisé au cours du premier semestre 2021, et à un sommet virtuel, probablement peu après sa prise de fonction.

Ursula von der Leyen : «C’est le moment pour l’Europe d’ouvrir la voie menant de la fragilité à une nouvelle vitalité»

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a brossé mercredi dans son discours annuel sur l’état de l’Union un tableau sans éclat de l’Europe, confronté à la crise du coronavirus et à la pire récession de son histoire, mais elle s’est aussi voulue rassurante en fixant de nouveaux objectifs ambitieux pour le bloc soit plus solide et plus uni face aux prochaines crises.

Avec Reuters

«C’est le moment pour l’Europe, le moment pour l’Europe d’ouvrir la voie menant de la fragilité à une nouvelle vitalité», a déclaré Ursula Von der Leyen. «Je dis cela parce qu’au cours des derniers mois, nous avons redécouvert la valeur de ce que nous avons en commun (…) Nous avons transformé la peur et la division entre les Etats membres en confiance dans notre Union», a-t-elle ajouté.

https://twitter.com/vonderleyen/status/1306131653413294080
https://twitter.com/EU_Commission/status/1306152462366257153

S’exprimant devant les députés européens réunis à Bruxelles, Ursula von der Leyen a déclaré que le bloc devrait se fixer comme objectif de réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 55% d’ici 2030 par rapport au niveau de 1990, contre un objectif actuel de réduction de 40%. La présidente allemande de la Commission s’est également engagée à recourir aux obligations “vertes” pour financer les objectifs climatiques.

«Aucune accélération n’est plus urgente que dans le domaine de l’avenir de notre planète fragile», a-t-elle noté.

«Alors qu’une grande partie de l’activité mondiale a été suspendue pendant les confinements et les fermetures, la planète a continué à se réchauffer dangereusement», a-t-elle ajouté.

Ursula von der Leyen a également plaidé pour davantage d’investissements dans les nouvelles technologies afin que l’Europe soit plus compétitive face à la Chine et aux Etats-Unis. Elle a indiqué que l’UE consacrerait 20% du montant du fonds de relance de 750 milliards d’euros adopté en juillet à des projets dans le numérique.

Loin de revenir sur les projets qu’elle avait présentés au début de son mandat en décembre alors que l’Union fait désormais face à la crise du coronavirus, la présidente de la Commission européenne estime qu’ils seront essentiels à la survie économique et politique à long terme du bloc, expliquent des responsables à Bruxelles.

L’Union européenne a traversé au cours des dernières années plusieurs crises: la crise financière de 2008, la crise migratoire, le Brexit et l’actuelle crise sanitaire. Sur chacun de ces dossiers, elle a souvent affiché ses divisions.

Au début de la pandémie, la solidarité entre les Vingt-Sept a volé en éclats lorsque certains pays ont refusé de partager leurs ressources médicales avec les nations les plus touchées et ont pris la décision unilatérale de fermer leurs frontières.

Les dirigeants du bloc ont également rejeté pendant des mois un plan commun de relance avant de finir par se mettre d’accord en juillet dans le cadre d’un accord jugé historique, l’UE acceptant d’émettre de la dette commune pour la première fois.

https://twitter.com/vonderleyen/status/1306152593161441281

Les chances d’un accord post-brexit se réduisent

Abordant la question du Brexit, Ursula Von der Leyen a estimé que chaque jour qui passait réduisait les chances de conclure un accord avec Londres sur la future relation entre le Royaume-Uni et l’Union européenne.

La présidente de la Commission européenne a rappelé que l’accord de Brexit qui définit les modalités du divorce a été négocié et ratifié par les deux entités.

Cet accord, a-t-elle dit, «ne peut pas être modifié, négligé ou écarté unilatéralement».

«C’est une question de droit, de confiance et de bonne foi (…) La confiance est le fondement de tout partenariat solide», a-t-elle insisté.

Sur la situation en Biélorussie, où le président Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis 26 ans, fait face à une contestation sans précédent, Ursula Von der Leyen a déclaré que les Etats membres de l’UE devraient être plus réactifs dans leur décision de politique étrangère afin soutenir les manifestations en faveur de la démocratie en Biélorussie ou pour s’opposer à la Russie et à la Turquie.

«Pourquoi de simples déclarations sur les valeurs de l’UE sont-elles reportées, édulcorées ou bloquées pour d’autres motifs?» s’est-elle interrogée.

«Lorsque les Etats membres disent que l’Europe est trop lente, je leur dis d’être courageux et de passer enfin au vote à la majorité qualifiée», a-t-elle déclaré, faisant référence aux blocages liés à la recherche de l’unanimité au sein des Vingt-Sept.

Concernant les Etats-Unis, la présidente de la Commission a déclaré que le bloc était prêt à élaborer un nouveau programme transatlantique sur des dossiers allant du commerce aux nouvelles technologies en passant par la fiscalité avec le vainqueur, quel qu’il soit, a-t-elle dit, de l’élection présidentielle américaine du 3 novembre entre Donald Trump et Joe Biden.

«Nous ne sommes peut-être pas toujours d’accord avec les décisions récentes de la Maison blanche. Mais nous chérirons toujours l’alliance transatlantique, basée sur des valeurs et une histoire partagées, et un lien indéfectible entre nos peuples», a-t-elle déclaré.

«Donc, quoi qu’il arrive dans le courant de cette année, nous sommes prêts à construire un nouvel agenda transatlantique, pour renforcer notre partenariat bilatéral, que ce soit sur le commerce, la technologie ou la fiscalité.»

Pour sa première visite hors UE, la toute nouvelle présidente de la commission européenne, Ursula von der Leyen, s’envole pour Ethiopie

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La présidente de la commission européenne, Ursula von der Leyen, a assuré l’Afrique du ferme soutien de l’Europe samedi à Addis Abeba, pour son premier déplacement hors de l’UE depuis sa prise de fonctions, consacré notamment aux questions migratoires et sécuritaires.

«J’espère que ma présence à l’Union africaine pourra envoyer un fort message politique, parce que le continent africain et l’Union africaine comptent pour l’Union européenne et la Commission européenne», a déclaré Mme von der Leyen, après avoir rencontré le président de la commission de l’UA, le Tchadien Moussa Faki Mahamat.

«Pour nous, pour l’Union européenne (UE), vous êtes plus qu’un voisin», a ajouté l’ancienne ministre allemande de la Défense, en poste depuis le 1er décembre, à l’issue de cette rencontre au siège de l’UA.

La nouvelle présidente de la commission européenne, qui veut faire de l’Europe le premier continent neutre sur le plan climatique d’ici à 2050 et doit présenter le 11 décembre un « Pacte vert », a estimé que l’Afrique et l’Europe pourraient collaborer à la lutte contre le réchauffement.

«Vous ici, sur le continent africain, comprenez mieux que quiconque le changement climatique», a-t-elle déclaré.

Les deux dirigeants ont évoqué les questions migratoires et sécuritaires. «Je ne suis pas là pour présenter un quelconque grand plan pour l’Afrique. Je suis là avant tout pour écouter», a cependant souligné von der Leyen.

«Honnêtement, je n’ai pas toutes les réponses à ces défis, mais je suis convaincue qu’ensemble nous pouvons trouver les réponses», a-t-elle ajouté, pendant que le président de la commission de l’UA appelait à une mobilisation internationale accrue pour contrer les menaces sécuritaires, notamment le terrorisme.

Abiy Ahmed, chouchou de la communauté internationale

La présidente de la commission européenne devait ensuite s’entretenir avec le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, qui doit recevoir mardi à Oslo le prix Nobel de la paix.

Ils devaient discuter du soutien que peut apporter Bruxelles à l’Éthiopie, qui se prépare à des élections générales en mai 2020 décisives pour son avenir.

La journée devait également permettre la signature d’accords d’aide financière de l’UE à l’Éthiopie portant sur 170 millions d’euros, a indiqué à l’AFP une source européenne.

Sur ce total, 100 MEUR seraient consacrés à soutenir le budget du pays, 50 MEUR au secteur de la santé, 10 MEUR aux élections et 10 autres MEUR à la création d’emplois.

L’UE est le principal partenaire commercial de l’Afrique, et sa première source d’investissement et d’aide au développement.

Mais les responsables européens ont regardé avec circonspection la Chine étendre son influence dernièrement dans de nombreux pays africains, dont l’Éthiopie.

Migrants africains : le cauchemar de l’Europe

L’Europe et l’Afrique ont éprouvé des difficultés ces dernières années à limiter le nombre de migrants africains qui ont pris la route de l’Europe en utilisant les périlleuses routes maritimes.

Rien que cette semaine, au moins 62 migrants africains sont morts noyés au large de la Mauritanie en tentant de gagner l’Europe, dans le pire naufrage en 2019 sur la route des migrations longeant la côte Atlantique.

Alors que plusieurs pays africains réclament que l’Europe ouvre ses portes à plus de migrants, les dirigeants européens s’activent à trouver des solutions aux causes profondes de l’immigration, comme la pauvreté et l’insécurité.

D’ailleurs, le mécanisme de soutien à la paix pour l’Afrique établi en 2004 a permis d’allouer 2,7 milliards d’euros pour les opérations de paix et de sécurité sur le continent, destinés à 14 interventions sous mandat africain dans 18 pays.

Toutefois, l’Europe a fait savoir qu’elle souhaitait arrêter de payer les salaires des troupes africaines en certains endroits comme la Somalie, où l’UE est le principal partenaire financier de la mission de l’UA sur place, l’Amisom.

«L’UE a le sentiment qu’elle devrait s’écarter du type de financement dont bénéficie l’Amisom (…) Elle est plus intéressée à financer la prévention et la résolution des conflits, ainsi que les mécanismes d’alerte et de médiation», a expliqué à l’AFP Elissa Jobson, membre de l’International Crisis Group (ICG).

L’UA, de son côté, peine à obtenir de ses États membres le versement d’une taxe de 0,2% sur les importations censée permettre d’assurer son indépendance financière, une initiative là encore soutenue par l’UE.

Après ses rencontres avec Faki et Abiy, von der Leyen, la première femme à prendre la tête de l’UE, devait rencontrer la présidente éthiopienne, Sahle-Worke Zewde, qui est également la première femme à occuper ces fonctions.

Avec AFP

Dans son mot d’adieu, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, fustige Emmanuel Macron

Dans son dernier briefing avec la presse européenne, Jean-Claude Juncker, n’a pas failli à sa réputation d’esprit libre et mordant jeudi avec une dernière conférence de presse au siège de la Commission européenne ponctuée de piques, d’anecdotes, de traits d’esprit et de moments d’émotion.

«J’ai faim!» a été le mot de la fin d’une courte séance de questions-réponses au cours de laquelle il a critiqué la mise à mort par Emmanuel Macron du système des spitzenkandidat instauré en 2014 pour désigner le président de la Commission, affirmé que le Brexit avait rendu l’UE plus populaire que jamais et livré une savoureuse anecdote sur l’écoute de son téléphone portable par les services des présidents américain Bill Clinton et français Jacques Chirac en 1997.

Critique directe à Emmanuel Macron

«L’idée de ne pas répéter le spitzenkandidat en 2019 a été une faute», a-t-il déclaré. «C’était une petite avancée démocratique et on l’a supprimée pour des raisons obscures», a-t-il ajouté. «J’aurai été le seul élu avec ce système, je n’aurai pas eu de successeur», a-t-il ironisé.

La critique était directement adressée au président français, adversaire déclaré de ce système instauré par les groupes politiques du Parlement européen pour désigner le président de la Commission.

J’ai souvent dit que l’euro et moi, nous étions les seuls survivants du Traité de Maastricht. L’euro sera seul.


Jean-Claude Juncker
Président sortant de la Commission européenne

Emmanuel Macron a refusé ce système en 2019 et récusé Manfred Weber, le candidat désigné par le Parti Populaire européen (PPE-droite pro-européenne) arrivé en tête au Parlement lors des élections européennes.

Deux sommets européens auront été nécessaires pour désigner l’ancienne ministre allemande de la Défense Ursula von der Leyen, élue ensuite de justesse au Parlement européen avec une majorité de 9 voix.

Quand Clinton et Chirac pistaient son Nokia

Jean-Claude Juncker a ensuite livré une savoureuse anecdote sur son téléphone portable. «Mon Nokia est aujourdhui protégé, mais à l’époque il était écoutable», a-t-il expliqué.

Venu en 1997 à Paris pour un sommet européen sur l’emploi, il a été contraint de changer d’hôtel. «Dans la nuit, Bill Clinton m’a appelé pour me parler d’un problème entre Airbus et Boeing. J’ai été très surpris parce qu’il m’a appelé sur la ligne fixe de mon nouvel hôtel alors que ma délégation ne savait pas que j’avais changé. Et j’ai été très surpris d’entendre le lendemain Jacques Chirac me dire, lorsqu’il m’a accueilli à l’Elysée: «la façon dont tu as parlé à Clinton, c’est la façon dont l’Europe doit parler aux Américains», a-t-il raconté.

Président de la Commission européenne est le métier le plus difficile au monde

Jean-Claude Juncker s’est dit «heureux» de quitter son poste. «Parce qu’être président de la Commission, ce n’est pas facile. Quelqu’un m’a offert un livre il y a deux ans, qui s’intitule: les métiers les plus difficiles au monde. Je me suis dit « voilà, c’est le poste de secrétaire de l’ONU ». Et puis en feuilletant, j’ai découvert que c’était le poste de président de la Commission.»

Mais voilà, Jean-Claude Juncker ne souhaite pas être «l’homme des adieux»: «Il m’arrive de pleurer, j’ai même déjà beaucoup pleuré… Et ça suffit!»