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Nasser Bourita affirme la solidarité absolue du Royaume avec les EAU lors d’un appel téléphonique avec son homologue émirati

Nasser Bourita s’est entretenu au téléphone avec le Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale, Abdallah ben Zayed Al Nahyane. Le Chef de la diplomatie marocaine a affirmé la ferme condamnation du Royaume de l’attaque terroriste de la milice terroriste Houthi contre les zones et les installations civiles aux EAU.

Nasser Bourita a également réitéré la solidarité absolue de son pays avec les EAU dans toutes ses mesures pour défendre son intégrité territoriale et la sécurité de ses citoyens.

Il a exprimé sa ferme dénonciation du ciblage des civils dans cet acte terroriste, présentant ses condoléances aux EAU pour les victimes, et exprimant ses vœux de prompt rétablissement à tous les blessés.

L’appel de Bourita vient appuyer la condamnation du Royaume par un communiqué officiel de la diplomatie marocaine.

«Le Royaume du Maroc, Roi, gouvernement et peuple, condamne vigoureusement l’attaque odieuse perpétrée par la milice des Houthis et ceux qui les soutiennent contre la région de Musaffah et l’aéroport d’Abou Dhabi aux Émirats Arabes Unis», affirme le communiqué.

https://twitter.com/MarocDiplomatie/status/1483140515109429255

Le Roi Mohammed VI «condamne vigoureusement» l’attaque houthie contre Abu Dhabi

Le Roi Mohammed VI s’est entretenu par téléphone ce lundi 17 janvier avec le Prince Héritier d’Abu Dhabi Mohamed Ben Zayed condamnant vigoureusement l’attaque meurtrière qui a touché Abu Dhabi. Une attaque revendiquée par les rebelles yéménites houthis. Le Souverain a affirmé au cours de cet entretien que le Royaume apportera toutes les formes de soutien à ce pays frère pour la défense de sa sécurité nationale.

Un communiqué du Cabinet Royal publié ce lundi soir, affirme que le le Roi Mohammed VI a eu, ce jour, un entretien téléphonique avec Mohamed Ben Zayed Al Nahyane, Prince Héritier d’Abu Dhabi et Vice-Commandant Suprême des Forces Armées émiraties. Un entretient qui survient à la suite «de l’attaque ignoble perpétrée par la milice houthie et ses soutiens contre le territoire des Emirats Arabes Unis», souligne le communiqué.

Au cours de cet entretien, le Souverain a condamné vigoureusement «cet acte abject», qui a ciblé des innocents et des installations civiles.

Le Chef de l’Etat a présenté, à cette occasion, Ses sincères condoléances aux Autorités et au Peuple émiratis pour les pertes humaines, et Ses souhaits de prompt rétablissement aux blessés.

Le Roi Mohammed VI, affirme le Communiqué, a réitéré «l’appui ferme du Royaume du Maroc à toutes les mesures prises par les Emirats Arabes Unis pour défendre leur territoire et la quiétude de leur population face aux attaques ignobles de la milice houthie et ses soutiens».

Dans le cadre de la tradition de solidarité constante et agissante entre les deux pays frères, le Roi Mohammed VI a assuré MBZ que «le Royaume se tiendra toujours aux côtés des Emirats Arabes Unis et apportera toutes les formes de soutien à ce pays frère pour la défense de sa sécurité nationale et la protection de ses citoyens».

L’agence de presse émiratie WAM affirme pour sa part que Mohamed Ben Zayed a exprimé ses remerciements et sa gratitude pour les sentiments fraternels sincères exprimés par le Roi Mohammed VI envers les EAU et son peuple, demandant à Dieu Tout-Puissant de protéger le Maroc et son peuple de tous les maux.

MBZ a reçu des appels MBS et Abdallah II

MBZ a reçu également les appels du Prince héritier saoudien, Mohammed Ben Salmane et celui du Roi Abdallah II de Jordanie, qui ont tous deux condamné l’attaque terroriste des Houthis contre des installations civiles aux EAU.

Le dépêche de l’agence de presse WAM précise que MBS et MBZ ont affirmé au cours de leur entretien, que ces attaques terroristes qui visent le Royaume d’Arabie saoudite et les EAU renforcent la détermination des deux nations à s’opposer conjointement à ces actes d’agression.

Ils ont ajouté que ces attaques terroristes confirment la nécessité pour la communauté internationale de faire face à ces violations flagrantes des lois et des normes internationales et de condamner ces crimes terroristes qui menacent la paix et la sécurité régionales et internationales.

Les Nations-Unis, Etats-unis et la France condamnent les attaques

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a condamné l’attaque de la milice Houthi, qui a visé des installations civiles aux EAU et fait un certain nombre de morts et de blessés.

Le porte-parole de l’ONU a déclaré lors du briefing quotidien d’aujourd’hui que de telles attaques sont interdites par le droit humanitaire international.

Par ailleurs, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale émirati, Abdullah ben Zayed Al Nahyan,, a reçu un appel téléphonique du Secrétaire d’État américain, Antony Blinken.

Au cours de cet appel téléphonique, Blinken a affirmé la condamnation et la dénonciation par les États-Unis de l’attaque terroriste de la milice terroriste Houthi contre des zones et des installations civiles aux Émirats arabes unis.

Il a également exprimé ses condoléances aux EAU pour les victimes de cet acte terroriste et a souhaité un prompt rétablissement aux blessés.

La France a condamné «avec la plus grande fermeté» l’attaque de la milice terroriste Houthi contre des installations civiles aux Émirats arabes unis, qui a fait des morts et des blessés parmi les civils.

«Ces attaques menacent la sécurité des Émirats arabes unis et la stabilité régionale», a déclaré le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian.

«La France exprime son soutien aux EAU face à ces attaques», a-t-il ajouté.

La secrétaire d’État britannique aux affaires étrangères, au Commonwealth et au développement, Liz Truss, a condamné lundi les attaques terroristes menées par les Houthis contre des installations et des zones civiles aux Émirats arabes unis.

«Je condamne dans les termes les plus forts les attaques terroristes menées par les Houthis contre les Émirats arabes unis», a tweeté Liz Truss.

Ci-après les pays et les organisations qui ont condamné les attaques des Houtis :

  1. Le Bahrein
  2. Le Koweit
  3. La ligue Arabe
  4. Sultanat d’Oman
  5. Organisation de Coopération Islamique
  6. Le Qatar
  7. L’Iraq
  8. Le parlement arabe
  9. Conseil Mondial de la Tolérance et la Paix
  10. Fédération internationale des syndicats d’Asie et d’Afrique pour les droits de l’Homme
  11. L’Egypte
  12. Soudan
  13. Mauritanie
  14. Grèce

Les E.A.U demandent aux États-Unis de remettre les Houthis sur la liste des organisations terroristes

Les Émirats arabes unis vont demander aux États-Unis de remettre les Houthis sur leur liste des organisations terroristes, après qu’une attaque de drone sur la capitale émiratie a tué trois personnes, a déclaré lundi à Bloomberg un proche d’Abu Dhabi.

Selon Bloomberg, Abu Dhabi s’apprête à demander à l’administration Biden de remettre les rebelles Houthis, soutenus par l’Iran, sur la liste des organisations terroristes. La source de l’agence de presse affirme que MBZ devrait pousser son pays à faire pression sur le Conseil de sécurité des Nations unies au sujet de cette attaque meurtrière ainsi que l’acte de piraterie de ce début du mois, visant un navire émirati au large des côtes du Yémen.

Il n’est pas clair, pour la dépêche Bloomberg, comment Washington répondrait à une telle demande étant donné les frictions croissantes dans les relations entre les deux alliés sur des questions allant de l’Iran à l’influence croissante de la Chine dans le golfe. Une tension qui ne va pas s’apaiser de sitôt suite à cette attaque contre Abu Dhabi.

Il y a un an, l’une des premières décisions de l’administration Biden nouvellement installée, décidé de retirer le groupe rebelle yéménite houthis de la liste noire des États-Unis des groupes soutenant le terrorisme. Une démarche qui s’inscrit dans le cadre des efforts déployés par le successeur de Trump pour mettre fin à leur guerre contre le gouvernement yéménite soutenu par l’Arabie saoudite, qui a contribué à l’une des pires crises humanitaires au monde.

Les efforts des États-Unis pour négocier un accord de paix ont toutefois échoué, les Houthis étant peu enclins à accepter une trêve.

Abu Dhabi attaquée par les Houthis

Le mouvement rebelle yéménite Houthi a déclaré lundi avoir mené une attaque militaire contre les Émirats arabes unis. Les autorités de la capitale Abu Dhabi ont annoncé plus tôt dans la journée que des frappes de drones avaient visé une zone industrielle et l’aéroport, tuant trois personnes et blessant six autres.

Avec Agences

L’agence de presse nationale des Émirats arabes unis, citant la police d’Abu Dhabi, a affirmé ce lundi 17 janvier qu’un incendie s’est déclaré dans la matinée, entraînant l’explosion de trois camions-citernes de pétrole dans ICAD 3, Mussafah, près des réservoirs de stockage d’ADNOC.

L’incident a fait trois morts, rapporte la même source. Il s’agit d’un Pakistanais et deux Indiens. Par ailleurs, un «incendie mineur» s’est produit dans une zone de construction de l’aéroport international d’Abu Dhabi, a indiqué le communiqué, ajoutant qu’une enquête préliminaire a permis de découvrir des objets qui pourraient être des drones dans ces deux endroits.

Les autorités compétentes ont lancé une enquête approfondie sur la cause de l’incendie et les circonstances qui l’entourent. Toutefois, les deux accidents n’ont pas causé de dommages importants, précise le communiqué.

Les rebelles yéménites houthis revendiquent l’attaque

L’attaque a été revendiquée par les rebelles yéménites houthis plus tard dans la soirée.

«Les forces armées (des Houthis) ont mené une opération militaire qualitative et réussie dans le cadre d’une opération baptisée Ouragan du Yémen», a affirmé leur porte-parole, Yahya Saree, dans un communiqué diffusé sur leur chaîne, Al-Massira. «Nombre de sites et installations émiraties importantes et sensibles» ont été ciblés à l’aide de missiles balistiques et de drones, d’après lui.

Les Houthis, soutenus par l’Iran, avaient à plusieurs reprises revendiqué des attaques de missiles et de drones au-delà de la frontière du Yémen, visant principalement des régions d’Arabie saoudite mais aussi des Émirats arabes unis, ce que les autorités émiraties ont précédemment démenti.

Anwar Gargash, un haut diplomate émirati, a condamné ce qu’il a appelé «l’attaque pécheresse des Houthis» dans un message lundi sur Twitter, dans une rare reconnaissance émiratie d’une attaque des Houthis contre le pays.

En septembre 2019, des frappes de drones revendiquées par les Houthis ont gravement endommagé des installations pétrolières saoudiennes d’Aramco, interrompant la moitié de la production du royaume pendant plusieurs jours.

Une coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite a déclaré lundi avoir intercepté plusieurs drones lancés vers l’Arabie saoudite après les attaques contre les EAU.

Les attaques de lundi – menées à près de 1.300 km du territoire contrôlé par les Houthis – sont le dernier signe en date de la manière dont la guerre, qui a tué des dizaines de milliers de personnes depuis son début il y a sept ans et provoqué l’une des pires crises humanitaires au monde, continue de déstabiliser la région du golfe. Elle a également montré que les Houthis maîtrisent de mieux en mieux les drones armés, dont on pense qu’ils sont fournis par l’Iran, écrit le Washington Post.

Le conflit au Yémen a commencé en 2014 après que les Houthis ont pris la capitale et évincé le gouvernement, et la violence s’est aggravée après l’intervention de la coalition dirigée par l’Arabie saoudite, dont font partie les Émirats arabes unis, dans les combats. La guerre a pris des éléments d’une bataille par procuration entre Téhéran et ses adversaires dans le Golfe, reflétant les tensions géopolitiques et sectaires de longue date entre l’Iran, une théocratie musulmane chiite, et les monarchies musulmanes sunnites à son ouest. Au cours des derniers mois, l’Iran a toutefois tenté d’améliorer ses relations avec des puissances régionales telles que l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, ce qui soulève des questions quant à cette attaque contre Abu Dhabi.

Nasraddin Amer, vice-ministre de l’information à Sanaa, la capitale yéménite, contrôlée par les Houthis, a confirmé que les forces rebelles avaient mené une attaque et a déclaré qu’elle avait été lancée en réponse à «l’escalade des EAU» à Shabwa et Marib, deux provinces contestées du Yémen. Les Émirats arabes unis ont soutenu les factions anti-Houthi dans cette guerre.

Volonté de négociation des Houthis ou démonstration de force des iraniens ?

Depuis un an, les combats se concentrent essentiellement dans la province centrale de Marib, qui abrite des infrastructures pétrolières et gazières essentielles contrôlées par le gouvernement internationalement reconnu, écrit le Washington post. L’avancée des Houthis sur Marib a provoqué une crise de de migrants et entravé les efforts internationaux visant à mettre fin à la guerre.

Plus récemment, les combats ont repris dans la province voisine de Shabwa. La semaine dernière, la brigade Giants, une force yéménite soutenue par les Émirats arabes unis, aurait annoncé qu’elle avait arraché le contrôle de Shabwa aux Houthis.

Dans ce contexte explosif, croit le Washington post, l’attaque conter Abu Dhabi constituerait un «signal» ou une «volonté de négociation» de la part des Houthis, citant Abdulghani al-Iryani, chercheur principal au Centre d’études stratégiques de Sanaa.

La réaction des Emiratis déterminera si cela entraînera une escalade majeure dans la guerre, ajoute la même source. Mais il est certain que MBZ ripostera par de lourdes frappes aériennes sur Sanaa.

Toutefois, le policy Director du think tank «United Against Nuclear Iran», Jason Brodsky, nous informe que cette attaque a une dimension locale et internationale. Locale, car elle intervient suite à la percée d’Abu Dhabi dans les localités de Marib-Shabwa et Internationale car elle profite à Téhéran, qui démontre ainsi son influence sur les centres économiques régionaux au moment que les négociations de Vienne se poursuivent.

Pour illustrer ses propos, Brodsky a retweeté une caricature menaçante, publiée dimanche par les Corps des Gardiens de la révolution islamique, montrant un compte à rebours d’un projectile vers Abu Dhabi.

Bombardement de la plus grande installation de traitement du pétrole au monde

Les rebelles houthis du Yémen ont lancé, ce samedi, une attaque par drones sur la plus grande installation de traitement du pétrole au monde et un des plus importants gisements pétroliers exploité par Saudi Aramco, provoquant un énorme incendie dans un centre de traitement crucial pour l’approvisionnement énergétique mondial.


Avec l’appel à la prière du matin, la cité pétrolière d’Aramco à Buqyaq, située à environ 330 km au nord-est de la capitale saoudienne, Riyad, s’est réveillée avec le bruit des explosions des installations du champ pétrolifère de Khurais. Dans des vidéos amateurs partagés sur twitter, on entend des bruits de coups de feu et d’explosion en arrière-plan. Tandis que des colonnes de fumés et des flammes rougeoyantes s’élevaient dans le ciel. Des images que la télévision publique saoudienne a diffusé quelques heures après.

Le ministère de l’Intérieur saoudien a confirmé l’attaque de drones sur ce site pétrolier stratégique et a annoncé avoir lancé une enquête.

Dans une courte allocution diffusée par la chaîne de télévision satellitaire des Houthi, Al-Masirah, le porte-parole de l’armée, Yahia Sarie, a déclaré que les rebelles avaient lancé 10 drones dans une attaque coordonnée sur le champ Buqyaq. Il a averti que les attaques des rebelles ne pourraient qu’empirer si la guerre en Yémen se poursuivait.

«La seule option pour le gouvernement saoudien est de cesser de nous attaquer» a déclaré le porte parole des Houthi.

L’installation Buqyaq a déjà été prise pour cible par des attaques kamikazes ratées, revendiquées par Al-Qaida en février 2006.

Une image satellite fournie par la NASA Worldview montre des incendies à la suite de rebelles houthis au Yémen, revendiquant une attaque par drone sur deux installations pétrolières majeures dans l’est de l’Arabie saoudite.L’île montrée dans l’image est Bahreïn, tandis que la péninsule dans l’image est le Qatar.

Abqaiq la plus grande usine de stabilisation du pétrole brut au monde

Abqaïq est l’un des principaux gisements pétroliers de l’Arabie saoudite. Saudi Aramco qui exploite ces gisement décrit les installation à Buqyaq comme «la plus grande usine de stabilisation du pétrole brut au monde».

L’installation traite du pétrole brut acide en brut doux, puis est ensuite acheminée vers des points de transbordement dans le golfe Persique et la mer Rouge. Les estimations suggèrent qu’il peut traiter jusqu’à 7 millions de barils de pétrole brut par jour.

Le champ pétrolier de Khurais produit plus d’un million de barils de pétrole brut par jour. Elle aurait des réserves estimées à plus de 20 milliards de barils de pétrole, selon Aramco.

Les prix mondiaux du pétrole n’ont pas eu d’impact immédiat, car les marchés sont fermés ce week-end. Le Brent de référence se négociait à un peu plus de 60 dollars le baril.

Avec AP

Au Yémen, cette autre guerre du Golfe où Ryadh est embourbé

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La guerre du Yémen qui dure depuis trois ans et demi entre d’une part l’armée régulière du gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hédi, soutenu par la coalition arabe conduite par l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis contre la rébellion chiite houthie épaulée par l’Iran a connu son paroxysme cette semaine avec la bataille qui fait rage autour du port stratégique de la ville de Hodeïda sur la mer rouge. La bataille pour s’emparer de la cité a fait des dizaines de morts dans les deux camps belligérants et les dernières informations font état de la chute de l’hôpital du 22 mai entre les mains de la coalition et de véritables combats de rue s’y déroulent accompagnés de frappes aériennes de l’aviation de la Coalition.

Les Etats-Unis, en accord avec l’Arabie saoudite, ont décidé de cesser de ravitailler en carburant en vol l’aviation de la coalition. Riyad est allé jusqu’à affirmer qu’elle avait «accru sa capacité à mener de manière indépendante le ravitaillement en vol » et a donc « demandé la cessation de l’aide au ravitaillement en vol pour ses opérations au Yémen ». Toutefois médias américains et observateurs internationaux nuancent les affirmations saoudiennes par plusieurs faits.

Cyniquement, la liquidation du journaliste saoudien Jamal Khashoggi dans le consulat de son pays à Istanbul le 2 octobre dernier, dont le corps a été vraisemblablement dissous, a poussé la presse internationale, américaine, britannique et Al Jazeera en particulier à braquer les projecteurs sur Ryadh et à rappeler la communauté internationale le drame et les ravages de la guerre au Yémen dans lequel l’Arabie Saoudite est partie prenante surtout avec la publication par le New York Times d’un reportage poignant en date du 26 octobre dernier avec une photo à la Une d’ Amal Hussain, 7 ans, en train de dépérir de la faim en soulignant que « La guerre menée par les Saoudiens au Yémen a poussé des millions de personnes au bord de la famine ». Reportage qui a soulevé un tollé aux Etats-Unis au sein de l’opinion publique et au Congrès qui a menacé de prendre des mesures contre les ravitaillements américains et porter même des plaintes pour crimes contre l’humanité à l’encontre des parties en conflits.

Pour désamorcer tant soit peu la réaction du Congrès, le secrétaire d’Etat, Mike Pompeo, a publié le 30 octobre un long communiqué dans lequel il a renvoyé dos à dos les belligérants tout en les appelant à cesser les hostilités et à se remettre à table pour négocier et mettre un terme à ce conflit :  » Les États-Unis appellent toutes les parties à soutenir l’envoyé spécial des Nations Unies, Martin Griffiths, dans la recherche d’une solution pacifique au conflit au Yémen sur la base des références convenues.  »

Le moment est maintenant venu pour la cessation des hostilités, notamment des frappes de missiles et les drones depuis les zones contrôlées par les Houthies vers le Royaume d’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis. Par la suite, les frappes aériennes de la coalition doivent cesser dans toutes les zones peuplées du Yémen.

Des consultations de fond dans le cadre de l’envoyé spécial des Nations unies doivent commencer en novembre dans un pays tiers pour mettre en œuvre des mesures de renforcement de la confiance afin de résoudre les problèmes sous-jacents du conflit, la démilitarisation des frontières et la concentration de toutes les armes de grande taille soumises à une surveillance internationale.

La cessation des hostilités et la reprise vigoureuse de la voie politique contribueront également à atténuer la crise humanitaire.

Le même appel à la cessation du conflit par le ministre britannique des affaires étrangères, Jeremy Hunt, et par le secrétaire américain à la Défense, Jim Matis, à la suite des critiques formulées à l’encontre de la campagne de bombardement au Yémen et l’assassinat de Jamal Khashoggi.

Autre fait, des analystes estiment que par leur décision de ne plus ravitailler les avions de la coalition, les américains cherchent à faire baisser la pression sur leurs alliés saoudiens en l’inscrivant comme étant une forme de sanction surtout que le président Donald Trump a brandi des menaces plus d’une fois.

Le 29e Sommet arabe dominé par l’Iran

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Le Sommet de la Ligue des Etats arabes, réuni en sa 29e édition, se tient, ce dimanche, dans la ville saoudienne de Dhahran sur fond de tensions régionales, et au lendemain des frappes aériennes de la coalition tripartie occidentale (Etats-Unis, France, Royaume uni) contre la Syrie.

Selon Hossam Zaki, Secrétaire général adjoint de la ligue arabe chargé de l’information, 17 chefs d’Etat ou de gouvernement participeront à cette réunion. Le Qatar, qui est en brouille depuis dix mois avec l’Arabie saoudite, sera représenté par son représentant permanent auprès de la ligue au Caire.

A l’ordre du jour, pas moins de 18 questions seront examinées, allant de la question palestinienne, cette grande oubliée, et la décision du président américain Donald Trump de transférer son ambassade de Tel-Aviv à Al-Qods occupée, la guerre au Yémen, le dossier libyen, le dossier syrien en l’absence de Bashar Assad et dont le pays a été suspendu depuis 2011, et le soutien à la candidature du Maroc pour abriter la Coupe du Monde 2026 de football.

Mais selon les observateurs, ce sommet sous emprise saoudienne, sera surtout dominé par l’Iran et les menaces qu’il fait planer sur la stabilité et la sécurité dans le Golfe à travers l’armement des milices houties et les tirs à répétition de missiles balistiques contre le territoire saoudien. Il sera également question du retour à la souveraineté émiratie des trois îles d’Abou Moussa, Petite et Grande Tomb, envahies et occupées par l’Iran depuis le 30 novembre 1971.


Le différend opposant le Qatar à l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis ne sera pas discuté. Il a été évacué sur le Conseil de coopération du Golfe mais sera à coup sûr réglé sur intervention de Donald Trump.

Parmi les chefs d’Etat arrivés samedi soir, figurent le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, le président tunisien Béji Caïd Essebssi, le président libanais Michel Aoun accompagné du premier ministre Saad Hariri. Le roi Mohammed VI est représenté par le prince Moulay Rachid.

Et comme les sommets arabes nous ont habitués à des résolutions sans lendemain à l’image du plan arabe de paix adopté à Fès le 9 septembre 1982,  à telle enseigne que par ses « Sommets », le monde arabe est devenu la région la plus montagneuse du globe et à chaque fois pour accoucher d’un chamelon !

En fait, la véritable question est à quoi sert cette Ligue arabe ? Une institution budgétivore qui ne fait pratiquement que ruminer et réactualiser les mêmes communiqués à des variantes près. Rien que son site en dit long !!

La mort de Ali Abdallah Saleh fragilise l’axe MBS/MBZ

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Moins de quarante-huit heures après l’annonce de son ralliement à l’Arabie saoudite et la rupture avec les rebelles houthis, l’ex-président yéménite a été tué ce lundi dans une attaque de son convoi blindé qui le transportait à la ville de Ma’rib. En tendant la main à Ryad, Ali Abdallah Saleh a payé cash ce que ses opposants et alliés de la veille appellent une «félonie».

Depuis samedi, jour où l’ex-président yéménite a proposé à la Coalition arabe, qu’il combattait depuis plus de deux ans aux côtés des houthis, de «tourner la page», l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis sont euphoriques, jubilant pour cette «grande prise». Pour Riyad et Abu Dhabi, le ralliement de Ali Abdallah Saleh signifiait un coup dur pour les rebelles houthis et leur supposé allié iranien.

Les saoudiens et émiratis avaient ouvert ces derniers mois plusieurs canaux de discussion avec le président déchu notamment à travers son propre fils, Ahmed Ali Abdallah Saleh. Ce dernier, ambassadeur du Yémen aux Emirats arabes unis de 2013 à 2015, avait été limogé par Abdrabbo Mansour Hadi, homme des saoudiens et nouveau président de la République du Yémen.

Ambitieux, Ahmed Ali Abdallah Saleh, 43 ans, qui réside toujours à Abu Dhabi, comptait sur le ralliement de son père à la Coalition arabe pour retrouver la tête de la Garde républicaine yéménite qu’il dirigeait d’une main de fer avant le déclenchement de la Guerre civile dans son pays.

Avec la mort de Ali Abdallah Salah, c’est toute la chaîne de commandement de la faction des Salah, emmenée par le Congrès général du peuple, qui est aujourd’hui réduite à néant. Car tout reposait sur le défunt président de 75 ans.

Mais qui avait intérêt à voir le président déchu éliminé de la scène d’une manière aussi violente ? Il y a tout d’abord les houthis qu’il a trahis quarante-huit heures auparavant. Il y a aussi ses propres combattants dont une large frange ne veut pas s’allier à l’Arabie saoudite et aux Emirats arabes unis. Mais il y a également une partie du pouvoir saoudien qui ne désirait nullement voir ressusciter les démons d’un Ali Abdallah Saleh qui n’en savait que trop sur les Al-Saoud. Le crime profite donc à plusieurs acteurs mais il est certain qu’il mènera la région vers l’inconnu.

L’axe composé des hommes forts d’Arabie saoudite et des Emirats arabes unis, Mohammed Ben Salmane Ben Abdelaziz et Mohammed Ben Zayd Al-Nahyane, qui cherche à gagner la guerre au Yémen par le K.O. se trouve aujourd’hui dans une impasse : 1) Les Nations unies et plusieurs puissances mondiales les incitent à trouver une issue au drame humanitaire qui se déroule au Yémen au vu et au su de la Communauté internationale ; 2) Ils viennent de perdre en Ali Abdallah Saleh l’acteur central qui allait renforcer considérablement le front de la Coalition arabe ; 3) A la veille du sommet du CCG prévu au Koweït, et que Riyad et Abu Dhabi considéraient comme une formalité avec l’éventualité de le boycotter à cause de la présence confirmée du Qatar, MBZ et MBS sont tenus aujourd’hui de revoir leurs cartes au risque de voir Doha, appuyée par l’Iran, reprendre de l’influence dans le dossier yéménite.

La tentative des houthis de frapper Abu Dhabi par un missile balistique Cruise, après celle, le mois dernier, d’atteindre Riyad, qui avait réellement secoué les capitales arabes et les chancelleries occidentales qui y sont représentées, vient profondément reconsidérer l’équilibre militaire et géopolitique et le jeu des alliances de toute la région. Il y va certainement aussi de l’avenir même de la Coalition arabe dont la mission et les objectifs sont voués à être repensés de fond en comble.