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Charlie Hebdo

Caricatures: L’ambassadeur de France convoqué par les autorités pakistanaises

Les autorités pakistanaises ont convoqué lundi l’ambassadeur de France au Pakistan au lendemain des propos du Premier ministre pakistanais Imran Khan qui a accusé la France d’avoir conduit une «attaque contre l’Islam».

Un porte-parole de la diplomatie pakistanaise a confirmé auprès de Reuters cette convocation et diffusé un communiqué selon lequel «le Pakistan condamne la campagne islamophobe systématique conduite sous le prétexte de la défense de la liberté d’expression».

Le chef de l’Etat a présenté vendredi aux Mureaux (Yvelines) un plan de lutte contre «l’islamisme radical», qui passera par la rédaction d’un projet de loi à l’intention de ceux qui veulent «nier les lois de la République» au nom de la religion.

Ce plan de lutte a été interprété comme une attaque menée contre les musulmans par plusieurs pays dont certains ont lancé une campagne de boycott des produits français dénoncée par Paris.

Erdogan appelle les Turcs à boycotter les produits français

 Le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé lundi ses compatriotes à cesser d’acheter des produits français, une nouvelle étape dans la montée de la tension entre Ankara et Paris au sujet de la lutte contre l’islamisme en France.

Plus généralement, les propos d’Emmanuel Macron défendant le droit à la caricature, y compris du prophète Mohammad , en France après l’assassinat du professeur d’histoire Samuel Paty, suscitent des critiques voire de la colère dans une partie du monde musulman.

Au Bangladesh, des manifestants ont brandi lundi des pancartes avec une caricature du président français et la légende «Macron est l’ennemi de la paix». Le Pakistan a pour sa part convoqué l’ambassadeur de France à Islamabad pour émettre une protestation officielle.

C’est néanmoins de Recep Tayyip Erdogan que viennent les critiques les plus virulentes contre Emmanuel Macron alors que la France et la Turquie, pourtant toutes deux membres de l’Otan, s’opposent déjà vivement sur la situation en Libye, sur les souverainetés maritimes en Méditerranée orientale ou encore sur le conflit au Haut-Karabakh.

Le chef de l’Etat turc a ainsi répété lundi pour une troisième journée consécutive que son homologue français devrait se faire soigner, une affirmation qui a déjà conduit ce week-end la France à rappeler son ambassadeur en Turquie.

«De la même manière qu’ils disent en France ‘n’achetez pas des produits de marques turques’, j’appelle tous mes concitoyens à ne pas aider les marques françaises ou à en acheter», a dit Recep Tayyip Erdogan.

Selon l’institut statistique turc, la France est la dixième source d’importations en Turquie et elle est la septième destination des produits turcs. Les automobiles françaises notamment sont très populaires dans le pays.

Erdogan compare le traitement des musulmans en Europe à celui des juifs avant la Deuxième Guerre mondiale

Reuters & AFP

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a comparé aujourd’hui le traitement des musulmans en Europe à celui des juifs avant la Deuxième Guerre mondiale, accusant certains dirigeants européens de « fascisme » et de « nazisme » a rapporté l’AFP.

«Une campagne de lynchage semblable à celle contre les Juifs d’Europe avant la Deuxième Guerre mondiale est en train d’être menée contre les musulmans», a déclaré Erdogan dans un discours à Ankara.

Soutiens européens

Pour Recep Tayyip Erdogan, les dirigeants européens doivent se hâter de «mettre fin aux projets anti-islam et à la campagne de haine» du président français.

Emmanuel Macron a reçu le soutien de plusieurs pays européens, comme l’Italie ou les Pays-Bas qui ont jugé les propos du président turc «inacceptables». Le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, et le porte parole d’Angela Merkel ont eux aussi dénoncé les attaques personnelles contre le président français.

Appels au boycott de produits français

Cet appel au boycott de produits français ne se résume toutefois pas à la Turquie.

A Koweït, un supermarché a décidé de retirer les produits du groupe de cosmétiques L’Oréal de ses rayons tandis qu’en Arabie saoudite, des appels à ne plus se rendre dans les magasins Carrefour circulent sur les réseaux sociaux, même s’ils ne semblent pas suivis comme l’ont constaté des journalistes de Reuters lundi à Ryad.

Interrogé sur le sujet, le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, a déclaré lundi sur RMC qu’il n’était «pas question de céder au chantage». «On doit faire passer nos principes avant la possibilité de développer nos affaires», a dit le représentant du patronat français.

La France a déjà réclamé dimanche l’arrêt des appels au boycott de ses produits et Emmanuel Macron a écrit sur Twitter: «Rien ne nous fera reculer, jamais».

Le suspect de l’attaque de Paris voulait viser Charlie Hebdo, selon une source policière

L’auteur présumé de l’attaque à l’arme blanche survenue vendredi devant les anciens locaux de Charlie Hebdo est passé aux aveux et a déclaré avoir voulu viser le journal satirique, a indiqué à Reuters une source policière.

Selon cette source, l’assaillant a dit avoir délibérément visé Charlie Hebdo en raison de la republication par le journal de caricatures du prophète Mahomet.

Une source judiciaire a en outre indiqué que la garde à vue du suspect, qui pourrait être suivie d’une mise en examen, avait été prolongée samedi matin.

Un homme qui avait dans un premier temps été suspecté d’être le complice du suspect a par ailleurs été relâché tandis qu’un proche de l’auteur présumé, qui pourrait avoir été son colocataire dans un hôtel du Nord de Paris, a été arrêté.

Samedi à la mi-journée, sept personnes étaient en garde à vue dans le cadre de cette affaire, dont l’auteur présumé de l’attaque.

Deux personnes ont été blessées vendredi dans cette attaque à l’arme blanche devant les anciens locaux de Charlie Hebdo, alors que se tient dans la capitale le procès de l’attentat de 2015 contre l’hebdomadaire.

L’agression est «manifestement un acte de terrorisme islamiste», a déclaré vendredi soir le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin sur France 2. Le parquet national antiterroriste (PNAT) s’est saisi de l’enquête.

L’auteur principal de l’attaque a été arrêté moins d’une heure après les faits, ainsi que le suspect dont la garde à vue a finalement été levée.

Dans la soirée, cinq autres hommes ont été interpellés et placés en garde à vue lors d’une perquisition à Pantin, en banlieue nord-est de Paris, au domicile supposé de l’auteur présumé de l’attaque, a dit à Reuters une source judiciaire vendredi.

Les deux victimes sont des employés de l’agence Premières lignes, une société de production visuelle toujours installée dans le XIe arrondissement près des anciens locaux du journal satirique, qui a dû quitter les lieux après la tuerie de 2015.

Sur France 2, Gérald Darmanin a déclaré que le principal suspect était arrivé sur le sol national il y a trois ans, qu’il avait le statut de mineur isolé et qu’il venait du Pakistan. Son identité n’a pas encore été établie, a-t-il précisé.