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Russie : Des équipements ont été subtilisés d’un avion militaire russe dit du «Jugement Dernier»

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La police russe et le Kremlin ont annoncé mercredi l’ouverture d’une enquête après le vol d’équipements se trouvant à bord d’un avion militaire prévu pour servir de poste de commandement en cas de conflit atomique.

Avec agences

En cas de guerre nucléaire, l’US Air Force dispose de quatre Boeing E-4B NOAC [National Operations Airborne Center] équipés de tout le matériel nécessaire pour permettre au président des États-Unis de continuer à envoyer ses directives en toute autonomie. En Russie, un dispositif identique est prévu pour faire faire à une telle situation, mais avec quatre Iliouchine Il-80 [code Otan : Maxdome].

Conçu sur la base du Il-86 dans les années 1980, à l’époque soviétique, le Il-80 doit servir de centre de commandement volant et de refuge pour les hauts responsables, dont le président, en cas de guerre nucléaire.

Censé pouvoir résister à une onde de choc atomique, l’appareil est dépourvu de hublots et ne compte de vitres que dans son cockpit.

Selon plusieurs médias, la Russie possède seulement quatre de ces appareils. Surnommés «avions du Jugement Dernier», ils ont comme équivalents aux Etats-Unis le E-4B Nightwatch, construit par Boeing.

E-4B Nightwatch, l’avion de l’US Air Force chargé de transporter le Président des États-Unis pendant les situations d’urgence, et plus précisément en cas de guerre nucléaire.

Dans un communiqué, le ministère de l’Intérieur de la région de Rostov-sur-le-Don (sud) a confirmé avoir reçu un signalement pour vol sur un aérodrome d’une entreprise de la ville de Taganrog. Plus d’un million de roubles de matériel a été volé dans un appareil Iliouchine Il-80, sans plus de précisions sur la nature de l’équipement dérobé, selon la même source.

« Le ministère russe de l’Intérieur et l’entreprise publique Beriev a signalé qu’une trappe de chargement avait été ouverte lors de l’inspection de l’avion », a indiqué une source policière à Interfax, confirmant ainsi une information révélée par l’agence Ria Novosti.

Des sources médiatiques évoquent le vol de près de 40 équipements de radio qui se trouvaient à bord de l’un de ces Il-80, en maintenance sur le site de l’industriel Beriev à Taganrog, situé un environ 60 km à l’ouest de Rostov-sur-le-Don [Caucase du Nord].

Des têtes vont tomber

La chaîne russe REN-TV a affirmé mardi que 12 personnes ont été interrogées par la police, ajoutant que les voleurs avaient laissé derrière eux des empreintes de doigts et de chaussures.

L’expert militaire russe Pavel Felgenhauer estime que la recherche de métaux précieux contenus dans ces équipements serait «le motif le plus probable» du vol.

«Il y a toute une économie souterraine d’extraction d’or et d’argent de vieux équipements soviétiques», pointe-t-il auprès de l’AFP, affirmant «ne pas être sûr» que cet appareil puisse être utilisé à nouveau, étant donné son ancienneté.

Un autre expert, Mikhaïl Khodarenok, a affirmé lui sur le site d’information Gazeta.ru que cet incident pourrait être dangereux car il constitue «une fuite d’informations hautement confidentielles».

Spécialiste des questions militaires à l’Ecole des hautes études en sciences économiques de Moscou, Vassili Kachine soutient pour sa part que «des têtes vont tomber» après ce vol, mais qu’il ne faut pas exagérer la disparition de «vieilles ferrailles soviétiques».

Le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a quant à lui qualifié l’incident de «situation d’urgence» et réclamé des mesures «pour que cela ne se répète pas».

En octobre, une source dans l’industrie aéronautique avait indiqué à l’agence TASS qu’il était prévu que les Il-80 soient remplacés prochainement par des Il-96-400M du même constructeur.

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