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Quatrième transformation digitale: Mark Zuckerberg chef de chantier du nouveau monde

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Alors que la transformation digitale, telle qu’elle a émergé il y a dix années, est aujourd’hui au stade de la réflexion et, au mieux, d’expérimentation chez quelques grands opérateurs économiques et quelques organismes publics nationaux, sous d’autres cieux, la dynamique est autre et la vision est plus claire et plus précise : 2017 serait comme l’an Zéro de la Quatrième transformation digitale.

Shell Isreal et Robert Scoble les prophètes de la «Quatrième Transformation»

Dix années après la révolution de la technologie “Touch” et l’avènement de l’iPhone, deux gourous du digital se sont lancés dès 2013 dans un travail de prospective sur les évolutions post “iPhone et Social média”. Les deux amis, Shell Israël et Robert Scoble, ont fait le tour de tous les grands laboratoires R&D de la planète : les GAFA, constructeurs automobile (Tesla, BMW), Datacenters gouvernementaux entre autres. Ils ont également reçu et interviewé un nombre important de startups évoluant dans plusieurs écosystèmes technologiques : Silicone valley, Israël, Allemagne et Inde.
Après ces 4 années d’immersion, les deux complices décident de dévoiler le fruit de leur recherche dans un livre qu’ils ont intitulé “The Fourth Transformation”, un livre prémonitoire annonçant une très proche transformation digitale majeure encore plus puissante que l’avènement du PC ou de l’iPhone.

La Quatrième Transformation concerne la Réalité virtuelle, augmentée et mixte et l’apprentissage machine

«Aujourd’hui, le barycentre de nos vies numériques est passé du bureau aux petits appareils que nous transportons. Il n’y a eu ni migration brusque du réel au virtuel, ni migration massive d’un périphérique à l’autre: par contre, nous passons simultanément d’un univers à un autre et surtout nous avons commencé à envoyer moins de mails et plus de messages», a précisé Shell Israël lors de la présentation de son livre.

Le verdict est sans équivoque: Nous sommes à l’aube de la Quatrième Transformation. Une transformation majeure qui déplacera la technologie de ce que nous portons à ce que nous portons. L’interface utilisateur passera d’un écran qu’on touche à des images générées par ordinateur qu’on peut toucher et sentir. Au lieu de taper avec nos doigts sur les claviers physiques, nous tapoterons plus vite avec nos yeux sur des claviers virtuels. Dans les transformations précédentes, il s’agissait de l’interface entre la technologie et les gens: Aujourd’hui, il s’agit de l’expérience – et cela change presque tout.

D’un point de vue technologique, la Quatrième Transformation concerne la Réalité virtuelle, augmentée et mixte ainsi que l’Intelligence artificielle ou, plus précisément, l’apprentissage machine. Les lunettes de réalité mixtes contrôleront les voitures autodidactes, les drones, les robots et l’Internet des objets [IoT], mais ils vont faire beaucoup plus que cela : ils vont brouiller les lignes entre ce qui est réel et l’illusion générée par un ordinateur. Maintenant, au lieu de rester assis et de regarder des choses sur des écrans, nous serons immergés et entourés, errant librement dans et autour d’elle.

D’un point de vue commercial, cette transformation concerne un meilleur ciblage, une plus grande productivité, efficacité et sécurité dans l’entreprise : une manière entièrement nouvelle de communication entre les entreprises et leurs clients.

Au niveau social, ça serait un meilleur moyen d’apprendre, de diffuser des nouvelles, de rencontrer de nouvelles personnes, de communiquer visuellement afin que tout le monde comprenne, plutôt que seulement ceux qui parlent en une langue particulière.

La Quatrième Transformation serait une transformation fondamentale et globale.

La “Mixed Reality”, l’avenir assumé de Mark Zuckerberg … et de Mélenchon

Pour donner raison aux deux prophètes de la Quatrième Transformation, 2 évènements majeurs et pas les moindres se sont produits pas plus loin qu’en ce mois de février 2017.

Pour la première fois, et à l’occasion de son 13ème anniversaire, Mark Zuckerberg a accompagné l’annonce des résultats 2016 de Facebook par la publication de 4 objectifs chiffrés sur 5 ans et 10 ans et a dévoilé ainsi ses 4 engagements technologiques stratégiques :
• WhatsApp
• Facebook Messenger
• Internet pour tous
• Réalité virtuelle

Mark Zuckerberg ne s’est pas arrêté à cette annonce. 48 heures après, il publie pour la première fois des photos de l’intérieur d’une de ses filiales laboratoires, Oculus Research lab à Washington, dévoilant ainsi quelques chantiers les plus avancés de son nouveau monde, son monde, sa communauté de 2 milliards de citoyens virtuels où il veut régner en maître.

Les prophéties de Shell Israël et de Robert Scoble semblent être en phase avec la stratégie de développement du maître du Digital, Facebook : Davantage de messages privés [IM] et explosion de la réalité virtuelle.

A des années lumières de cet objet céleste qu’est Facebook et du système économico-technologico-virtuel où il gravite, un miracle s’est produit et pas loin de chez-nous : Jean-Luc Mélenchon, Monsieur grognon de la scène politique française, le maosite-communiste et porte drapeau européen de l’anti-globalisation, a opté pour une projection holographique pour son premier meeting de sa campagne présidentielle !

«En chair et en os devant 12 000 personnes à Lyon, il est apparu d’un claquement de doigts sous forme d’hologramme au même moment près de Paris. 6 000 personnes s’étaient déplacées pour voir la silhouette en 3D du candidat», a rapporté LeMonde.fr.

L’hologramme, c’est de la préhistoire pour la réalité virtuelle actuellement en production dans les laboratoires de la silicone Valley. D’ailleurs le premier homme politique ayant utilisé ce système n’est autre que Recep Tayyip Erdoğan, lors des élections présidentielles turques de 2013.

Cependant, il s’agit tout de même d’une révolution culturelle majeure, initiée par le camp politico-social qu’on attendait le moins sur ce registre.
Si en 2017 l’objectif du candidat Mélenchon de l’utilisation d’une réalité virtuelle même archaïque, était de la communication et de l’image, en 2021 l’utilisation de la réalité virtuelle dans l’ère de la Quatrième Transformation aurait d’autres desseins et d’autres objectifs plus ambitieux :

Placez-vous donc en 2021, les élections présidentielles américaines battent leurs pleins. Mark Zuckerberg candidat démocrate contre Donald Trump (s’il achève son mandat) annonce son meeting … sur Facebook.

1,8 milliards d’utilisateurs reçoivent une notification dans toutes les langues: Zuckergerg live dans 5 minutes.

Dans son monde virtuel, Zuckerberg serait sur une esplanade, pouvant contenir plusieurs millions de profils, physiquement présents sur plusieurs Etats et plusieurs continents. Lui et son équipe de campagne pourront, en temps réel, capter et mesurer chaque émotion, chaque applaudissement, chaque message. Les sondages d’opinion peuvent être réalisés en temps réel et avec un degré de précision et de fiabilité inégalé car basé sur la bigdata, solide de 17ans de données. Zuckerberg candidat, t’envoie sur WhatsApp et sur Messenger son programme, son discours et ses photos. Une révolution !

La transformation digitale au Maroc, c’est d’abord une histoire de culture

Le souci au Maroc, lorsqu’on évoque les processus de transformation et de ré-engineering est la relation culturelle d’une majorité de nos responsables et de nos organisations qu’ils entretiennent avec le TEMPS.

Si on fait un zoom sur l’histoire du digital dans le Royaume, le tissu économique marocain a complètement raté la deuxième transformation digitale des années 90. Plusieurs champions nationaux ont essayé d’investir cette transformation mais ils y ont vite laissé des plumes à l’image du Groupe Ex ONA avec sa filiale NTIC Mercure.com, du groupe Saham avec Cap’info et Orsys et du Groupe Finance.com avec Finatech, et ça pour diverses raisons.

Le rythme de développement et de transformation des nouvelles technologies est infernal. Les coûts de de recherches et développement sont énergivores et souvent à fonds perdus. La concurrence mondiale et la dominance de quelques nations (USA, Inde, Russie et Israël) et quelques firmes (GAFA), l’étroitesse de notre marché local, sont autant de facteurs qui peuvent expliquer le retard considérable de l’évolution de l’économie numérique de notre pays.

Certaines personnes et certaines entreprises essaient toujours de s’adapter à la transition vers le mobile, la troisième transformation, le chevauchement de la quatrième transformation, qui prendra au moins une décennie pour se dérouler complètement.

Il sera entraîné non seulement par l’essor des nouvelles technologies et le déclin simultané des autres, mais aussi par la montée des jeunes générations et le déclin d’une plus vieille.

Pour qu’elle soit une transformation authentique, plus que la technologie doit changer, c’est à la culture de s’adapter simultanément. La façon dont les gens se rapportent à la technologie doit se transformer et qui va changer la façon dont les entreprises interagissent avec les partenaires, les parties prenantes, les employés et les clients interagissent doivent changer.

La transformation digitale est un processus irréversible vu l’ensemble de l’investissement humain et matériel consenti de par le monde. Seule une prise de conscience réelle des décideurs politiques et économiques de notre pays et notre continent imposent un changement culturel majeur, peut nous protéger contre la prédation et l’influence culturelle et politique d’opérateurs économiques et politiques universels.

Nawfal Laarabi

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Intelligence analyst. Reputation and influence Strategist
20 années d’expérience professionnelle au Maroc / Spécialisé dans l’accompagnement des organisations dans la mise en place de stratégies de communication d’influence.

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