Nasser Bourita frappe fort : « De Mistura doit révéler qui l’a poussé à ressusciter la répartition du Sahara, une proposition morte-née »

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Dans une mise au point diplomatique sans concession, Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères du Maroc, a réaffirmé la position inébranlable du Royaume sur la question du Sahara, fustigeant une tentative de réintroduire des propositions déjà rejetées. En interpellant directement l’envoyé personnel du Secrétaire général des Nations Unies, Staffan de Mistura, Bourita a dénoncé le projet de répartition du Sahara le qualifiant de« mort-né » et réaffirmé que le seul cadre de résolution du conflit repose sur l’initiative marocaine d’autonomie, largement soutenue par la communauté internationale. Cependant, en l’absence d’un engagement clair de la part des autres parties, le Maroc se dispense d’approfondir ce plan, lequel constitue un point d’aboutissement et non un point de départ.

Dans une intervention ciselée et sans équivoque, Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères du Maroc, a marqué les esprits en rappelant les lignes rouges du Royaume sur la question du Sahara. Face à des tentatives récentes de réintroduire la partition du Sahara, une proposition déjà rejetée par le Maroc en 2002, Bourita a directement interpellé Staffan de Mistura, l’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU, en lui demandant de clarifier les intentions derrière cette démarche : « De Mistura aurait dû indiquer qui lui a suggéré ce projet de division et quels sont les acteurs qui l’ont encouragé dans cette voie. S’agit-il d’une initiative personnelle, et avec quelles motivations a-t-il décidé de ressusciter cette proposition, morte-née et rejetée dès ses premières formulations ? »

Le ton est donné : le Maroc ne cédera sur aucun des principes qui fondent son intégrité territoriale. Bourita a rappelé avec fermeté que le Royaume ne négociera jamais ni sur son Sahara, ni sur sa souveraineté, ni sur son unité nationale. En soulignant que ce projet est un “réchauffé”, il a réaffirmé que toute initiative visant à remettre en question ces principes fondamentaux est vouée à l’échec. « Le Maroc ne négocie que sur des questions qui ne touchent pas à sa souveraineté », a martelé le ministre. Pour Rabat, les bases du dialogue sont claires et immuables : l’initiative marocaine d’autonomie est le cadre unique et crédible pour une solution pacifique.

Le plan d’autonomie est un point d’aboutissement et non un point de départ

Dans la continuité de sa mise au point diplomatique, Nasser Bourita a également tenu à répondre aux propos de Staffan de Mistura concernant la mise en œuvre de l’initiative d’autonomie proposée par le Maroc. Ce dernier avait en effet évoqué la nécessité pour le Royaume de donner plus de détail sur son application, une proposition que Bourita a accueillie avec la clarté habituelle de la diplomatie marocaine.

« La position du Maroc est claire », a rappelé le ministre, en définissant quatre principes fondamentaux sur lesquels repose cette initiative.

Premièrement, il a souligné que l’initiative d’autonomie est un point d’aboutissement et non un point de départ. Cette précision revêt une importance capitale : le Royaume considère l’autonomie comme la solution ultime au différend, résultant d’années de négociations et de réflexions stratégiques. Elle n’est en aucun cas une simple porte d’entrée vers d’autres compromis.

Deuxièmement, Bourita a mis en avant le soutien international qu’a reçu cette proposition au fil des ans, notamment grâce à la dynamique créée par le Roi Mohammed VI. Ce soutien s’est matérialisé par l’ouverture de consulats dans les provinces du Sud, ainsi que par les positions des grandes puissances et de l’Union européenne, reconnaissant l’autonomie comme un cadre de solution sérieux et crédible. « Cette initiative a pris son cours comme le cadre que la communauté internationale considère comme la solution à ce conflit régional », a-t-il souligné.

Troisièmement, et c’est là un élément crucial, Bourita a insisté sur les lignes rouges qui balisent cette initiative. Il a reconnu que certains aspects de l’autonomie pouvaient être discutés dans les détails, mais a fermement affirmé que des fondements intangibles ne pouvaient être remis en question. Ces lignes rouges sont non seulement des principes de souveraineté, mais aussi des éléments constitutifs de l’unité territoriale du Royaume, sur lesquels le Maroc ne fera jamais de concessions.

Quatrièmement, le ministre a précisé que seule l’adhésion explicite et sérieuse des autres parties à l’initiative d’autonomie permettrait d’entamer des discussions sur des aspects plus spécifiques. « Le jour où les autres parties exprimeront leur volonté d’adopter cette initiative et de s’engager dans un processus dont la seule base sera l’initiative d’autonomie, avec le respect des lignes rouges existantes, alors il sera possible de discuter des points qui nécessitent des précisions », a déclaré Bourita.

Dans ce cadre, l’absence d’un engagement clair et sérieux de la part des autres protagonistes rend, selon lui, ces discussions prématurées. « En l’absence d’un engagement sérieux, clair et mondial de la part des autres parties dans un processus fondé sur l’initiative d’autonomie, ces questions ne sont pas à l’ordre du jour et sont prématurées », a-t-il conclu.

Le message de Nasser Bourita est limpide : le Maroc, fort du soutien international et d’une position de principe inébranlable, ne déviera pas de sa ligne de conduite. Toute solution au différend autour du Sahara passera exclusivement par l’initiative d’autonomie, dont les bases sont fermement établies et reconnues. Le Royaume réaffirme ainsi son engagement pour une résolution pacifique et réaliste, tout en repoussant fermement toute tentative de ressusciter des propositions irréalistes ou désuètes.

Retranscription intégrale des remarques de Nasser Bourita lors d'un point de presse avec son homologue estonien, Margus Tsahkna

« Cette idée a effectivement été soulevée lors de sa dernière visite au Maroc, qui a eu lieu en avril de cette année. En effet, le Maroc a réaffirmé sa position claire, qui a toujours été constante. Les instructions de Sa Majesté le Roi Mohammed VI étaient claires depuis 2002, lorsqu’une idée similaire avait été proposée par James Baker, sur suggestion de l’Algérie, comme mentionné dans le rapport du Secrétaire général de l’époque. La réponse du Maroc était claire dès le début.

C’est une affaire ancienne réchauffée. Deuxièmement, la position du Maroc en 2002 est la même qu’aujourd’hui : Sa Majesté le Roi a affirmé que le Maroc ne négocie ni sur son Sahara, ni sur sa souveraineté, ni sur son unité nationale. Le Maroc ne négocie que sur d’autres questions qui ne touchent pas à sa souveraineté. Le Maroc négocie sur un conflit régional avec un voisin qui conteste sa souveraineté sur ses terres, mais la question du Sahara et de l’unité territoriale nationale ne sera jamais sur la table des négociations, et ne sera jamais un sujet de compromis ou d’accords.

Le Maroc a clairement indiqué à M. De Mistura à cette époque que de telles idées étaient totalement inacceptables et ne feraient jamais l’objet de discussions. Il a également affirmé que le Maroc n’a jamais accepté, et n’acceptera jamais, même de les entendre, car elles contredisent la position de principe du Royaume du Maroc et celle des Marocains, à savoir que le Sahara est marocain, et que le Sahara est une partie intégrante du territoire marocain.

Cependant, puisque M. De Mistura a évoqué cette position, il doit nous dire d’où lui est venue cette idée, qui lui en a soufflé l’idée, et qui sont les parties qui l’ont encouragé à la présenter de la même manière qu’il l’a fait en avril. Est-ce une initiative personnelle ou une initiative suggérée par certaines parties qui l’ont poussé à la réintroduire ?

C’est cela qui est important maintenant, et ces parties, avec quel arrière-plan et quelle logique, l’ont incité ou poussé à ressusciter cette proposition, qui était mort-née, puisqu’elle avait été catégoriquement rejetée dès son introduction.

Cela s’applique également à ce que le Représentant personnel du Secrétaire général de l’ONU a mentionné concernant la mise en œuvre de l’initiative marocaine d’autonomie, affirmant qu’il est temps pour le Maroc de la mettre en œuvre. La position marocaine est claire. Elle repose sur quatre points :

Premièrement, l’initiative d’autonomie est un point d’aboutissement, et non un point de départ.

Deuxièmement, cette initiative bénéficie d’un soutien continu au niveau international et européen, dans le cadre de la dynamique créée par Sa Majesté le Roi. Nous avons vu ce soutien à travers l’ouverture de consulats ou les positions des grandes puissances et de l’Union européenne. Cette initiative a pris son cours comme le cadre que la communauté internationale considère comme la solution à ce conflit régional.

Troisièmement, cette initiative comporte des lignes rouges qui ne peuvent être franchies. Il existe des domaines sur lesquels on peut entrer dans les détails, mais il y a des lignes rouges et des fondements intangibles dans cette initiative, sur ses différents aspects.

Le jour où les autres parties exprimeront leur volonté d’adopter cette initiative et de s’engager dans un processus dont la seule base sera l’initiative d’autonomie, avec le respect des lignes rouges existantes, alors il sera possible de discuter des points qui nécessitent des précisions.

Mais en l’absence d’un engagement sérieux, clair et mondial de la part des autres parties dans un processus fondé sur l’initiative d’autonomie, ces questions ne sont pas à l’ordre du jour et sont prématurées. Merci. »

Nasser Bourita, lundi 21 octobre 2024

Nawfal Laarabi

Intelligence analyst. Reputation and influence Strategist
20 années d’expérience professionnelle au Maroc / Spécialisé dans l’accompagnement des organisations dans la mise en place de stratégies de communication d’influence.

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