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Nareva va accélérer son rythme de croissance, avec Ayman Taud à sa tête

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Nareva a nommé, ce mardi 14 mars, Ayman Taud au poste de Président Directeur Général de la holding à la place de Said Elhadi. Une décision prise par le Conseil d’administration, consacré à la validation des comptes de l’exercice 2022, qui a pris acte et a accepté la démission de l’ancien homme fort de TMSA.

Said Elhadi jette donc l’éponge après cinq années et demi à la tête de la société d’énergie et un bilan mitigé miné par la conjoncture économique et les incertitudes politiques. Toutefois, M. Elhadi, devrait rester au sein de la société mère, le Groupe Al Mada.

Ayman Taud a été désigné, mardi 14 mars, pour remplacer Said Elhadi à la tête de Nareva, acteur de référence dans les secteurs de la production d’électricité et de la gestion du cycle de l’eau au Maroc. Ce choix, ainsi que le départ de l’ancien protégé de feu Abdelaziz Meziane Belfkih, n’étaient pas inattendus.

La décision du Conseil d’administration de Nareva met fin à plusieurs mois de bruits de couloirs et de «gossips». Il y a un an déjà, on apprenait que l’avenir de M. ElHadi à Nareva était scellé et que son successeur allait être désigné parmi les HiPo du Groupe Al Mada.

Le bilan de Said Elhadi est, de fait, jugé par beaucoup, mitigé.

A son crédit, il faut mettre la mise en exploitation en décembre 2020 du parc éolien de Midelt (180 MW), qui faisait partie du PEI – programme éolien intégré- de 850 MW, réalisé par Nareva, Enel Green Power et Siemens Wind Power pour le compte de l’ONEE.

L’ancien président a également inauguré, le 8 décembre 2018, la centrale thermique de Safi, une centrale électrique au charbon de 1 386 MW.

Il est à préciser que la paternité de ces deux projets ne revient pas à M. Elhadi, le premier ayant été initié par Ayman Taud en 2016 et le second par Ahmed Nakkouch en 2013.

Toutefois, durant son mandat, le président sortant a réussi à décrocher deux projets avec le français Engie. Le premier concerne l’appel d’offre lancé par le Ministère de l’Agriculture pour le dessalement de l’eau de mer à Dakhla. Un projet hybride combinant une station de dessalement (90 000 m³ / jour) et un parc éolien (40 MW), pour une enveloppe financière de 2,5 milliards de dirhams. Le mémorandum d’entente de ce projet a été signé, en juin 2022, durant une cérémonie présidée par le Chef du Gouvernement, Aziz Akhannouch.

Le second projet annoncé par Elhadi est celui d’une centrale solaire en Tunisie d’une capacité de 120 MW. Le consortium composé d’Engie et Nareva a été déclaré, en janvier 2020, adjudicataire provisoire pour la réalisation de la centrale photovoltaïque de Gafsa, lancée en appel d’offres international par le Ministère tunisien de l’Industrie & des PME et la STEG (Société Tunisienne de l’Electricité et du Gaz).

Ce projet est toujours en stand by.

Il faut reconnaitre que Said Elhadi a subit une conjoncture nationale et internationale défavorable. D’une part, le rafraîchissement des relations diplomatiques avec les partenaires européens et le retour en force de l’énergie fossile concomitamment avec l’augmentation des prix du gaz et de l’électricité sur le vieux continent. D’autre part, les répercussions de l’onde de choc qui a frappé la gouvernance du secteur des EnR national, précisemment le top management de Masen.

Saïd Elhadi quitte Nareva, toutefois il devrait continuer à évoluer dans le giron du groupe Al Mada. C’est du moins ce que laisse suggérer le communiqué du Holding, souhaitant «bon succès dans les fonctions qu’il aura dans le Groupe».

Qui est Ayman Taud, le nouveau président de Nareva ?

Ayman Taud est le numéro 2 du Groupe Al Mada. Il en est le Directeur Général Délégué. Il a rejoint le holding royal en novembre 2006, alors sous la dénomination SNI, en tant que directeur en charge du développement et du suivi des participations.

Diplômé de l’Essec, Ayman Taud est un expert reconnu, autant sur le plan national qu’international, en Corporate Finance notamment en ce qui concerne les décisions d’investissement, le pilotage des financements, les cessions/acquisitions, tous secteurs d’activités confondus.

Il a, à ce titre, brillé en 2010, par sa participation active et sa gestion exemplaire de l’opération de fusion-absorption de l’ONA par SNI.

D’un tempérament discret, mais au caractère trempé et de nature bosseuse et déterminée, Ayman Taud a réussi, en tandem avec Hassan Ouriagli, son Président, la transformation de l’EX-SNI en un fonds panafricain moderne et agile. Laquelle transformation a concerné aussi bien le système de gouvernance que la philosophie d’investissement et de gestion, l’image et la culture interne.

Il est depuis ce mardi, le troisième Président Directeur Général de Nareva depuis sa création en 2005. Il en a assuré l’intérim durant 6 mois du 14 février 2017 au 25 août de la même année, après le départ de Ahmed Nakkouch.

Ayman Taud, Nouveau Président de Nareva Holding

Nareva, un potentiel de croissance élevé

Le 2ème Forum annuel MD Sahara, organisé par Maroc Diplomatique le 4 mars à Dakhla, a été l’occasion de capter l’incroyable potentiel de croissance de Nareva. Reda Hamedoun, son directeur exécutif en charge de la stratégie et étoile montante du groupe, s’est exprimé sur le fort potentiel du Maroc et des autres pays africains en matière des énergies renouvelables et des minerais.

M. Hamedoun n’a pas laissé son auditoire indifférent par son énergie et son enthousiasme contagieux.

«Notre continent dispose des meilleurs gisements du monde en matière d’énergies renouvelables. Rien qu’au Maroc, on dispose d’un potentiel de 190 GW dans l’éolien. Tandis que dans le PV Solaire (photovoltaïque), on compte un potentiel de 6800 GW mais qui reste encore inexploité. De ce fait, nous sommes aptes à produire sur notre territoire l’électricité la moins chère du monde. Une réalité qui a été prouvée notamment avec le parc de Tarfaya. Et ce, parce qu’on dispose des meilleures conditions nécessaires à cette activité avec notamment des vitesses de vent pouvant atteindre, ici même à Dakhla, neuf à dix mètres par seconde», a-il déclaré.

« Al Mada dispose de l’assise financière et de l’expertise nécessaires pour investir des secteurs très capitalistiques où les autres grands groupes marocains n’osent pas s’aventurer vu la dimension risque de ce genre d’activités », nous explique un connaisseur des arcanes de l’ancienne SNI.Avec 65,5 milliards de dirhams (6 milliards d’euros) de capitaux propres consolidés à la fin de 2018, Al Mada dispose, il est vrai, d’une importante assise financière.

L’édition 2022 des chiffres clés des énergies renouvelables (EnR) montre, en 2021, une progression continue de la part des énergies renouvelables dans la production et la consommation d’énergies.

À fin 2021, les énergies renouvelables répondent à 20% de la demande électrique. 4.151 MW ont été d’origine renouvelables, soit 37,7% de la capacité totale de l’installation (10.830 MW). 830 MW proviennent d’énergie solaire, 1.551 MW proviennent d’énergie éolienne, et 1.770 MW proviennent d’énergie hydro-électrique. L’objectif est d’atteindre 52% en 2030 du mix énergétique.

Grâce aux énergies renouvelables, le taux de dépendance énergétique a baissé de 97,50% en 2008 à 90,31% en 2021. Le Maroc vise, par ailleurs, la production de 5.287 mégawatts supplémentaires au cours de la période 2022-2026 à partir de sources renouvelables.

A date d’aujourd’hui, Nareva a mis en exploitation 7 parcs éoliens, l’adduction d’eau d’irrigation de Sebt El Guerdane et la Centrale thermique de Safi. Six autres parcs éoliens sont encours de développement ainsi qu’une station de dessalement à Dakhla.

PARCS EN EXPLOITATIONPARCS EN DÉVELOP. / CONSTRUCTION GESTION DE L’EAU EN EXPLOITATIONGESTION DE L’EAU EN DÉVELOPPEMENTCENTRALE THERMIQUE
Parc éolien
Aftissat 1
(101,8 MW)
Parc éolien
Boujdour
(300 MW) – PEI
Irrigation Sebt El Guerdane
(180 000 m³ / jour)
Projet de dessalement de l’eau Dakhla
(90 000m³/jour)
Centrale thermique
Safi
(1386 MW)
Parc éolien
Midelt
(180 MW) – PEI
Parc éolien
Jbel Lahdid
(270 MW) – PEI
Parc éolien Akhfennir 1 (101,8 MW)Parc éolien
Tiskrad
(100 MW) – PEI
Parc éolien Akhfennir 2 (100,2 MW)Parc éolien
Aftissat 2
(100,2 MW)
Parc éolien
Haouma
(50,6 MW)
Parc éolien de l’unité de dessalement de l’eau de Dakhla (40 MW)
Parc éolien
Foum El Oued (50,6 MW)
Parc éolien
Tarfaya (301,3 MW)
Portefeuille d’actifs énergétiques de Nareva. www.nareva.ma

Durant ses 18 ans d’exercice, Nareva a prouvé ses capacités de conception, financement et mise en exploitation de parcs éoliens, puis dans la gestion du cycle de l’eau. Le secteur mondial de la transition énergétique était embryonnaire et Nareva, à l’image du pays, pionnière, devait faire face au défi de la concurrence de structures privées et étatiques puissantes.

Aujourd’hui les énergies propres et les énergies vertes constituent un enjeu planétaire. Produire de l’électricité à faible coût pourrait accélérer l’industrialisation dans notre pays et sur l’ensemble de notre continent. Un argument défendu, non sans ardeur, Reda Hamedoun au MD Sahara.

«Nous devons garder nos électrons et mettre en place des chaînes manufacturières sur le continent afin de créer des emplois. Sachant qu’un projet d’hydrogène vert d’un million de tonnes d’Ammoniac, 550 mille tonnes d’hydrogène soit plus de deux GW de capacité installée, équivaut à un système de cinq à six milliards de dollars de CAPEX par projet. On peut aussi faire de la métallurgie verte grâce à cette combinaison d’énergies et de minerais.», a-t-il affirmé.

Dans le communiqué de nomination de Said Elhadi, le 25 août 2017, le Conseil d’Administration de Nareva avait précisé la mission de son nouveau président comportant deux objectifs clairs:

  1. Accélérer le ryhtme de croissance de la filiale énergétique d’Al Mada (Ex-SNI)
  2. Piloter le développement à l’international de la Nareva, en ligne avec la stratégie d’Al Mada (Ex-SNI) déssinée pour l’ensemble de ses participations depuis 2014.

En prenant officiellement, ce mardi, les rênes de la filiale stratégique du holding royal, le numéro deux d’Al Mada, Ayman Taud, a la capacité et les compétences de faire de Nareva un atout majeur énergétique marocain, en accélérant sa transformation et son développement.

Intelligence analyst. Reputation and influence Strategist
20 années d’expérience professionnelle au Maroc / Spécialisé dans l’accompagnement des organisations dans la mise en place de stratégies de communication d’influence.

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