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Mouvement Maan : La sanctuarisation des libertés est le pilier de la construction démocratique

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L’affaire Hajar Raissouni continue de susciter les réactions des médias et de la société civile, les plus vives. Dernière en date, le jeune mouvement politique Maan, vient de lancer un appel à la sanctuarisation de la liberté d’expression et au respect de la vie privée des citoyennes et des citoyens, compte tenu de la multiplication des dérives qui mettent en péril le pacte social institué par la nouvelle constitution. Un appel aux Marocain(e)s et à l’ensemble des forces vives de la Nation à «penser et co-construire un nouveau Modèle de Société, dont la Liberté serait le pilier». Ci-après le texte intégral de l’appel.

Fondateurs du Mouvement Maan

Texte Intégral de l’appel

En 2011, en votant « oui » pour une nouvelle Constitution, les Marocains.e.s ont montré qu’ils croyaient encore en une transition démocratique douce se nourrissant de la singularité de notre pays : le respect, le pluralisme, la tolérance et la solidarité.

La loi fondamentale marocaine a, en ce sens, jeté les bases d’un nouveau pacte social qui serait porté par l’application effective, au sein de notre société et de notre système judiciaire, des valeurs érigées par le Préambule de la Constitution. Il s’agit en outre, des piliers de la « société solidaire » que souhaite résolument développer le Maroc en conséquence de « son choix irréversible de construire un Etat de droit démocratique », « un Etat moderne ». Il y est ainsi affirmé qu’« il développe une société solidaire où tous jouissent de la sécurité, de la liberté, de l’égalité des chances [et] du respect de leur dignité ».

En 2011, en votant « oui » pour une nouvelle Constitution, les Marocains.e.s ont montré qu’ils croyaient encore en une transition démocratique douce se nourrissant de la singularité de notre pays : le respect, le pluralisme, la tolérance et la solidarité.

Cependant, nous constatons une multiplication de dérives qui mettent en péril ce nouveau pacte. Elles concernent en premier lieu la liberté de la presse. Les récentes affaires impliquant des journalistes, comme notre concitoyenne Madame Hajar Raissouni dont la vie privée a été étalée sur la place publique, incarnent à elles seules une confiscation des libertés des marocain.e.s.

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Que nous arrive-t-il ? Comment sommes-nous devenus si indigents ? N’avons-nous plus d’idéaux ou d’horizons communs qui nous portent ?

Les circonstances de l’interpellation de Madame Hajar Raissouni remettent en question le fondement même de la citoyenneté marocaine en ce qu’elle traduit un Etat de droit, garantissant pour tout.e.s citoyen.ne.s du Maroc « la sécurité », « la liberté », et « le respect de leur dignité ».
 Alors que nous devrions aujourd’hui parachever notre transition démocratique, force est de constater que celle-ci est en passe de stagner . Que nous arrive-t-il ? Comment sommes-nous devenus si indigents ? N’avons-nous plus d’idéaux ou d’horizons communs qui nous portent ?

Nous observons également, l’atteinte à la présomption d’innocence, ainsi que l’appauvrissement de la pensée et du débat politiques, avec des mots lancinants, lénifiants qui ne trouvent plus aucun écho au sein de notre société, nous laissant ainsi, nous, Marocain.e.s, nous embourber dans un marécage nauséabond de ‘’fake news’’ et de haine instrumentalisée contre la presse.

La liberté de la presse est notre bien commun, veiller à sa sanctuarisation relève donc de notre responsabilité collective.

Sancturariser la liberté de la presse ce n’est pas octroyer des droits supplémentaires aux journalistes, c’est garantir à chaque citoyen.e la liberté de s’informer pour faire des choix en exerçant son libre arbitre, car la presse est elle aussi, garante de la diversité des opinions, maillon essentiel de la construction démocratique.

Il est donc de notre devoir, nous fondateurs du mouvement Maan, intellectuels, journalistes, sociologues, étudiants, universitaires, d’appeler à stopper cette dynamique néfaste pour notre pays. Car la vicissitude de crises dans notre société nourrit une méfiance grandissante à l’endroit des institutions.

Nous invitons les Marocain(e)s et l’ensemble des forces vives de notre Nation à penser et co-construire un nouveau Modèle de Société, dont la Liberté serait le pilier.

Tout en restant attachés aux valeurs fondatrices de la Nation, nous appelons à un moratoire immédiat sur les sanctions des libertés individuelles aujourd’hui incriminées par le Code pénal le temps d’un débat national sur la question. Nous invitons les Marocain(e)s et l’ensemble des forces vives de notre Nation à penser et co-construire un nouveau Modèle de Société, dont la Liberté serait le pilier.

Nous appelons enfin à la sanctuarisation de la liberté d’expression et au respect de la vie privée des citoyennes et des citoyens, liberté qui implique le droit d’informer et de s’informer.
 Le Maroc a besoin d’unir son pluralisme dans un collectif singulier pour faire société. Car le Monde bouge autour de nous, alors ne nous mettons pas au ban de l’Histoire.

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