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Le roi Mohammed VI loue les compétences de Abdellatif Jouahri et fustige le GPBM

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Dans un discours très attendu à l’occasion de l’ouverture de la session parlementaire d’octobre, et au lendemain du remaniement ministériel, le Roi Mohammed VI a défendu le droit des jeunes à accéder au financement. Le souverain qui a loué la solidité du système financier marocain grâce à la qualité et le travail des organes de régulations, a fustigé les banques marocaines au sein desquelles subsistent encore des mentalités qui entravent le développement et l’investissement.

Certains banquiers vont passer des nuits difficiles et pour cause ! Le Roi Mohammed VI leur a réservé son discours de la rentrée parlementaire. Il a comparé la mentalité dominante des banquiers à celle de l’administration publique qui entrave le développement et l’investissement. «Je mesure parfaitement combien il est malaisé de faire évoluer certaines mentalités dans le secteur bancaire. Dans le même ordre d’idées, j’ai déjà souligné la nécessité de changer les mentalités au sein de l’Administration, pour mettre fin à des comportements préjudiciables au développement et à l’investissement.» Sic !

Cette remarque faite au GPBM est venue dans le développement de l’orientation royale d’impliquer le secteur privé dans la stratégie nationale de développement. «Dans ce contrat, sont ainsi impliqués non seulement les institutions de l’Etat et les élus, mais aussi le secteur privé, plus particulièrement les organismes de financement, le secteur bancaire.»  a rappelé le roi Mohammed VI.

Robuste, dynamique, professionnel et crédible, le système financier marocain fait l’objet d’un contrôle rigoureux de la part d’institutions nationales indépendantes, hautement qualifiées, s’est félicité le souverain. Cependant Mohammed VI a pointé du doigt la mauvaise perception dont souffre le système bancaire auprès de certaines catégories de la population, qui le considèrent comme un organisme ne recherchant qu’un profit immédiat et sans risque.

Le Roi Mohammed VI trouve que cette représentation faite par les citoyens est justifiée par des faits, tels que le difficile accès des jeunes entrepreneurs au crédit, le faible accompagnement des diplômés et des petites et moyennes entreprises lors de leur création.

Partant de ce constat, le roi a exhorté le secteur bancaire national à un engagement plus ferme, à une implication positive plus vigoureuse dans la dynamique de développement que connaît notre pays.

«Cet effort doit porter spécifiquement sur le financement de l’investissement, l’appui aux activités productives, pourvoyeuses d’emplois et génératrices de revenus», a-t-il précisé.

Il a également exigé des banques de simplifier et faciliter les procédures d’accès au crédit, de s’ouvrir davantage aux auto-entrepreneurs et de financer les petites et moyennes entreprises. Pour cela, il a chargé le gouvernement et Bank Al-Maghrib, en coordination avec le GPBM, de mettre au point un programme spécial d’appui aux jeunes diplômés, de financement des projets d’auto-emploi.

Pour démontrer l’importance qu’il donne à ce programme, Mohammed VI annonce qu’il en suivrait les différentes phases avec le gouvernement et le reste des parties prenantes. Il va même en fixer les KPIs  :

  1. favoriser l’accès, aux crédits bancaires, du plus grand nombre de jeunes qualifiés, porteurs de projets et issus des différentes catégories sociales, pour leur permettre de s’engager dans l’entreprenariat et de bénéficier des meilleures chances de réussite.
  2. soutenir les petites et moyennes entreprises spécialisées dans les activités d’exportation, notamment vers l’Afrique, et leur permettre de capter une partie de la valeur ajoutée générée au profit de l’économie nationale.
  3. faciliter l’accès aux prestations bancaires et aux opportunités d’insertion professionnelle et économique, à l’ensemble des citoyens, en général et aux travailleurs du secteur informel, en particulier.

Secteur bancaire et financier, clé de voûte de toute stratégie de développement

Ce discours tranche avec les précédents car il met fin à une phase de mise au point et de bilan et engage toutes la parties prenantes à une phase d’action. Après avoir donné les bases du nouveau modèle de développement à l’occasion du discours du 20 août, notamment au sujet de l’insertion professionnelle et des secteurs d’activités stratégiques, Mohammed VI s’attaque à la clé de voûte de toute cette stratégie de développement, qui est le financement.

Le roi veut donner un coup de fouet au système bancaire national qui s’est endormi sur ses lauriers les trois dernières années, en renouvelant l’offre bancaire grâce au digital et le mobile et en jouant pleinement son rôle central dans le financement de l’économie.

On retrouve cette volonté de redynamisation des banques dans le discours du roi, quand il s’est félicité du  taux de bancarisation de la population marocaine durant les vingts dernières années, tout en appelant les banques à redoubler d’efforts pour élargir la proportion des Marocains qui recourent aux prestations bancaires.

«En mettant à profit les technologies nouvelles et les innovations financières, il convient que les banques redoublent d’efforts pour élargir la proportion des Marocains qui recourent aux prestations bancaires et aux dispositifs de financement. Les deux parties pourront ainsi en tirer avantage dans une logique d’équilibre et d’équité, qui profite in fine au processus de développement» a-t-il clarifié.

Nous verrons sans aucun doute une effervescence sans précédent au sein des établissements bancaires nationaux, dont certains attendent depuis 10 ans, restructuration et injection de sang neuf.

Intelligence analyst. Reputation and influence Strategist
20 années d’expérience professionnelle au Maroc / Spécialisé dans l’accompagnement des organisations dans la mise en place de stratégies de communication d’influence.

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