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Le Maroc résiste au «CHAOS » américain

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De mémoire diplomatique , jamais une crise n’avait autant ébranlé auparavant les rapports entre le Maroc et les Etats-Unis comme c’est le cas aujourd’hui. Le dernier rapport du Département d’Etat américain sur les Droits de l’Homme au Maroc, a fait violemment réagir Rabat qui, par la voie du ministère de l’Intérieur, taxe le rapport de Washington de «scandaleux» d’«approximatif et mensonger ».

Quand on voit les images de l’audience accordée par le ministre de l’Intérieur, Mohamed Hassad, à l’ambassadeur américain Dwight Bush, diffusées sur la première chaine nationale, Al-Aoula, on comprend mieux la solennité du moment et la gravité des enjeux. Le diplomate américain, visage pâle, était flanqué de son second faisant face aux pontes de l’Intérieur : Mohamed Hassad, Charki Draiss, Abdellatif Hammouchi, Hamid Chabar et d’autres hauts fonctionnaires. L’évènement est on ne peut plus sérieux : le dernier dérapage des américains était celui de trop. Et selon les propres termes du communiqué du ministère marocain de l’Intérieur, le gouvernement marocain n’a cessé, depuis quelques années, d’attirer l’attention des autorités américaines sur le manque de rigueur et le caractère biaisé et décalé des réalités du rapport du Département d’Etat sur les Droits de l’Homme, ce qui a contraint le Maroc «d’explorer toutes les voies possibles pour dévoiler les dérapages de ce rapport.»

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Les tensions entre le Maroc et les Etats-Unis ont pris leurs origines en 2011, depuis la période dite des ‘Printemps arabes’ qui a conduit à l’arrivée au ‘pouvoir’, dans plusieurs pays de la région, de la mouvance islamiste, avec tout le chaos qui s’en est suivi.

En 2013, il y a eu la proposition américaine, portée par Samantha Power, d’élargir les prérogatives de la MINURSO pour inclure la surveillance des droits de l’Homme au Sahara, ce qui a constitué une grave atteinte à la souveraineté du Maroc, et une déviation du processus de traitement de cette question. Les relations maroco-américaines ont été mises à rude épreuve, mais Rabat su intelligemment déjouer ces manœuvres.

Le Maroc, qui est un allié majeur et incontournable de l’OTAN et des Etats-Unis en Afrique du nord, demeure confiant dans l’évolution de son modèle de société et n’accepte de leçons de quelques parties que se soit, surtout que le rapport 2016 du Département d’Etat américain a coincidé avec la remise, en avril dernier, au Conseil de sécurité d’un avant-projet de résolution sur la question du Sahara, présenté par la même Samantha Power, représentante permanente des Etats-Unis aux Nations Unies. Un texte loin d’être favorable aux intérêts du Maroc, remettant sur la table le Plan obsolète de James Baker qui insistait que la principale mission onusienne au Sahara était d’abord l’organisation du référendum au «Sahara occidental» et non pas uniquement la surveillance du cessez-le-feu de septembre 1991 entre le Maroc et le Polisario.

Ce sont toutes ces pressions, de différents ordres, tantôt sur le terrain des Droits de l’Homme, tantôt sur la question du Sahara, qui ne sont plus acceptées par le Maroc. Désormais, le Royaume dénonce clairement que l’on « fabrique » des faits, que l’on « monte » de toute pièce des « cas » et que l’on fomente de fausses allégations pour des « motivations politiques obscures ».

Le projet démocratique porté par le Maroc, reconnu par la communauté internationale comme étant une exception dans la région, a démontré une solide immunité vis-à-vis de la politique du «chaos constructif » initiée par l’ancienne secrétaire d’Etat Condoleezza Rice et pensée auparavant par Henry Kissinger.

L’ouverture du Maroc sur la Russie, la Chine et l’Inde, ainsi que la forte implantation du royaume en Afrique subsaharienne, sont les marqueurs de sa souverainté nationale et de l’indépendance de ses choix en termes de politique étrangère basées sur une stratégie de non-alignement et de paix.

 

Abdellah El Hattach

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