« Les États-Unis ont préparé une offre solide avec le Canada et le Mexique pour la Coupe du monde 2026. Il serait dommage que les pays que nous soutenons toujours fassent du lobbying contre l’offre américaine. Pourquoi devrions-nous soutenir ces pays lorsqu’ils ne nous soutiennent pas (y compris aux Nations Unies)? » Tel est le contenu du tweet incendiaire publié cette nuit par le président américain Donald Trump. Une telle sortie du président de la plus grande puissance mondiale signifie qu’il y a péril en la demeure américaine concernant cette candidature. Cela signifie aussi que le dossier marocain inquiète ses concurrents au point de bousculer et de secouer les arcanes du pouvoir à Washington. Le chantage et la menace sont la pierre angulaire de la politique de Donald Trump face à toute nation qui se dresse, même sportivement, sur le chemin des Etats-Unis.
The U.S. has put together a STRONG bid w/ Canada & Mexico for the 2026 World Cup. It would be a shame if countries that we always support were to lobby against the U.S. bid. Why should we be supporting these countries when they don’t support us (including at the United Nations)?
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) April 26, 2018
Podemos tener diferencias pero el fútbol nos une. Juntos apoyamos la candidatura de México, Canadá y EUA como sede de la Copa Mundial 2026. @realDonaldTrump @JustinTrudeau. https://t.co/Sr0bLAJvy2
— Enrique Peña Nieto (@EPN) April 27, 2018
La devise électorale de Trump, America First, vient de frapper de plein fouet le fair play avec un tweet historique qu’on inscrira dans les annales de la blogosphère et qui promet le bâton à tout pays qui osera apporter son soutien à la candidature du Maroc pour abriter la coupe du monde de football 2026. Ce dérapage du président américain, en violation des dispositions réglementaires de la FIFA, qui interdit au politique de s’immiscer dans les affaires du football, redonne inéluctablement de l’aura à la candidature marocaine qui jouit d’un large soutien international.
La menace franche de Donald Trump intervient au lendemain de sa rencontre tendue avec le président français, Emmanuel Macron, dont le pays envisage officiellement de soutenir le Maroc, alors que la Russie, principal adversaire politique et militaire des États-Unis, et qui accueillera le tournoi de 2018, a déclaré qu’elle voterait également pour la candidature marocaine.
Dans un sport qui n’est qu’un jeu, les intérêts et tiraillement géopolitiques font rage. Le président mexicain, Enrique Pena Nieto, dont le pays vit une crise politique majeure avec son voisin du nord, a immédiatement répondu, et positivement, à Trump sur Twitter également.
« Nous pouvons avoir des différences mais le football nous unit et nous soutenons ensemble la candidature du Mexique, du Canada et des Etats-Unis en tant que siège de la Coupe du monde 2026 ».
Les dés sont jetés, les positions sont désormais claires et le Maroc sait exactement à qui il a à faire. Rabat a secoué le cocotier et tout le monde a rabattu ses cartes.
La crainte des américains vient du fait que les pays membres de la FIFA reçoivent une voix chacun, quelle que soit leur taille, ce qui donne une influence disproportionnée aux « petits » pays du football. À moins d’une entourloupe avec le rôle ambigu de la Task Force ce qui biaisera le jeu et risque de décrédibiliser définitivement la FIFA.