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Le Maroc accueille Macron : les relations bilatérales et le Qatar au menu des discussions

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Dans un contexte régional et international particulièrement tendu, et un mois jour pour jour après son investiture à l’Elysée en tant que Président de la République française, Emmanuel Macron a prévu de se rendre au Maroc les 14 et 15 juin pour une visite de travail de deux jours au cours de laquelle il aura des entretiens politiques de haut niveau avec le Roi Mohammed VI.

Emmanuel Macron compte se rendre au Maroc la semaine prochaine pour une visite de travail de deux jours d’une extrême importance. Le voyage sera tout sauf de courtoisie car il intervient dans un climat de tension politique qui englobe toute la région MENA.

Le président français, qui s’attèlera à consolider l’historique “interdépendance de cœur” qui unit le Maroc et la France, cherchera à renforcer davantage les relations bilatérales entre les deux pays et à les développer, notamment après une fructueuse année marocaine en Afrique durant laquelle Rabat a posé des jalons de coopération sud-sud qui peuvent bénéficier à Paris dans un cadre d’échange gagnant-gagnant, vu les intérêts de la France au Maroc et dans le continent.

La visite de Emmanuel Macron est particulière aussi dans le sens où elle intervient entre les deux tours des législatives françaises. Le Président français se déplacera au Maroc avec une idée précise sur la configuration politique de la future majorité avec laquelle il gouvernera son pays durant les cinq prochaines années, ce qui lui donnera une large marge de manœuvre dans ses entretiens avec les responsables marocains. La lutte antiterroriste et la gestion des flux migratoires sont les principaux axes qui seront discutés. Mais pas que. Il y sera aussi question de coopération militaire et de relations internationales.

En effet, en tant que commandant en chef des armées françaises, Emmanuel Macron partagera avec les responsables marocains le contenu de son entretien téléphonique avec l’Emir du Qatar, Cheikh Tamim Ben Hamad Al-Thani. Le Président français, dont le pays dispose d’intérêts énormes au Qatar et ce dernier étant un des plus gros investisseurs en France, ne peut être insensible à la crise qui secoue les pays du Golfe. Les enjeux sont énormes : on parle dans les coulisses d’une éventuelle visite du Cheikh Tamim au Maroc pour solliciter une médiation marocaine en vue de résoudre cette crise qui prend des ampleurs dangereuses qui risque de déstabiliser l’équilibre déjà fragile d’une région au bord de l’implosion. Assistera-t-on à la constitution d’un triumvirat composé du Maroc, de la France et du Qatar ? C’est trop tôt pour le prévoir ni même pour l’imaginer, mais un axe Paris-Rabat pour engager des bons offices n’est pas à écarter, le Maroc et la France ayant d’importants intérêts avec Doha sur le plan bilatéral. Et, surtout, les deux pays cherchent à prendre leurs décisions stratégiques dans un cadre de concertation certes, mais en toute souveraineté, et loin d’éventuelles pressions ou influence de Washington, de Ryadh ou de Abu Dhabi.

Abdellah EL HATTACH

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