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Le fiasco de #Morocco2026 : Quels enseignements ?

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Le 68e congrès de la FIFA a octroyé lors du vote de ce mercredi l’organisation de la coupe du monde 2026 à la candidature «United» composée des Etats-Unis, du Canada et du Mexique au détriment du Maroc qui échoue pour la cinquième fois.

Il est vrai que le résultat du vote a été sans appel. Une défaite à plate couture du royaume en un seul tour. Sur les 203 pays votants, 134 voix sont allées à United soit 67% contre seulement 65 pour le Maroc à savoir 33% et une seule abstention.

Avec l’échec de la candidature marocaine, ce sont les espoirs de tout un peuple et de tout un continent d’abriter le plus grand événement planétaire qui s’évaporent.

Froidement, cet échec interpelle, renseigne et enseigne sur les dérives de l’éthique sportive au profit de la politique du football business que ne cesse de cultiver la FIFA. D’ailleurs, Fouzi Lekjaa, président de la Fédération royale marocaine de football, fair-play et bien qu’il ait affirmé qu’il continuera à travailler avec le patron de la FIFA, n’a pas raté l’occasion de le féliciter pour son «sens de la transparence et du partage» tout en caressant l’espoir de voir un jour le Maroc organiser une coupe du monde. Position qu’il a réaffirmée dans le communiqué publié par la FRMF : «le Maroc se félicite d’avoir présenté un dossier solide où le football est au centre des préoccupations, pour une coupe du monde authentique, profitable et avec un fort héritage».

En effet, si le Maroc a perdu pour la cinquième fois, il gagnera quoi qu’il en soit en infrastructures, et les projets présentés ne demeureront ni sur les papiers encore moins dans les cartons comme l’a réaffirmé Moulay Hafid Elalamy, président du comité de candidature : «Le royaume du Maroc est déterminé à continuer sa trajectoire. Les projets que nous avons présentés dans le dossier de candidature seront réalisés».

Il est vrai que la version 2026 de la Coupe du monde se jouera à 48 équipes. De ce fait, et à deux minutes près de la procédure du vote, la secrétaire générale de la FIFA, la sénégalaise Fatma Samoura a jugé «utile» de rappeler sournoisement aux votants les dossiers techniques des deux candidatures en soulignant que sur 15 stades marocains, 9 sont encore sur le papier.

Le résultat du vote est d’abord la résultante directe de l’interférence de la politique, de l’argent et du lobbying.

Démarche illustrée d’abord par le président américain Donald Trump et ses tweets, en se comportant beaucoup plus avec une mentalité de patron immobilier doublé de cow boy, prônant la politique de la carotte et du bâton faisant du chantage économique et financier à tout pays qui osera voter en faveur du Maroc. Pressions qui ont poussé bon nombre de pays de céder. Une politique qui cadre avec le football business de la FIFA qui cherche à étendre son empire.

Si on omet la récalcitrance ou carrément l’adversité de certains pays hostiles au Maroc, c’est le rôle joué par les saoudiens dans cette affaire et qui ont fait du lobbying en faveur de la candidature United jusqu’à la dernière minute. A quel jeu ils jouent ? Idem pour le Bahreïn. Il est légitime de se poser des questions sur la soi disant solidarité arabe.

En additionnant les pays de la ligue arabe et de l’Union africaine, leur nombre dépasse les 65 !

Rien n’est perdu. Belle leçon. La balle est dans le camp marocain pour revoir la méthode du lobbying et du marketing politique et se dire que l’ami de mon ami n’est pas forcément mon ami et qu’Allah nous préserve de nos «amis».

Bonne chance pour les Lions de l’Atlas avec l’espoir de les voir nous faire oublier le 13 juin 2018 !

Noureddine Boughanmi, journaliste polyglotte avec plus de trois décennies d'expérience dans différents supports marocains et étrangers. Passionné de littérature, d'actualité et d'art, il a interviewé, en français, en anglais et en arabe des dizaines d'acteurs politiques de renommée mondiale. Durant les années 1980 et 1990 il a roulé sa bosse entre la Tunisie, la France, l'Indonésie, l'Afrique du Sud avant de s'installer définitivement au Maroc

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