La France défend l’immunité de Netanyahou face au mandat d’arrêt de la CPI : Macron a-t-il cédé aux pressions israéliennes ?

Le communiqué du ministère des Affaires étrangères français, publié le 27 novembre 2024, a surpris nombre d’observateurs. Tout en réaffirmant son attachement au Statut de Rome et à ses obligations envers la Cour pénale internationale (CPI), la France rappelle que les immunités des dirigeants d’États non parties, comme Israël, doivent être respectées. Une position qui soulève des interrogations, notamment au regard d’un appel téléphonique entre Emmanuel Macron et Benyamin Netanyahou la veille. Bibi a-t-il conditionné le cessez-le-feu au sud du Liban au blocage des mandats d’arrêt de la CPI ?

Dans un communiqué du Quai d'Orsay publié ce mercredi matin, la France insiste sur le respect des immunités accordées par le droit international aux chefs d’États non signataires du Statut de Rome. Ces immunités protègent notamment Benyamin Netanyahou et plusieurs membres de son gouvernement, l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, en l'occurence, même si la CPI devait émettre un mandat d’arrêt à leur encontre.

Le ton du texte se veut équilibré, rappelant l’amitié historique entre la France et Israël, et leur attachement commun à la démocratie et à l’État de droit.

https://twitter.com/francediplo/status/1861720215945351473

L’appel téléphonique Macron-Netanyahou : un tournant ?

Selon plusieurs sources diplomatiques, Netanyahou aurait explicitement demandé à Macron d’intervenir pour protéger les dirigeants israéliens, lui-même inclus, des mandats d’arrêt que pourrait émettre la Cour pénale internationale (CPI). Le communiqué publié par le ministère des Affaires étrangères français, qui insiste sur le respect des immunités des chefs d’État non parties au Statut de Rome, semble étrangement aligné avec cette requête. Ce lien temporel interpelle : la France aurait-elle accepté de défendre ces immunités en échange de l'implication active de Netanyahou dans les pourparlers de cessez-le-feu au Liban ?

La trêve au Liban : un succès diplomatique pour Paris

Le cessez-le-feu, entré en vigueur dans la nuit du 26 au 27 novembre, marque un répit après plus de deux mois de conflit meurtrier entre Israël et le Hezbollah. La France, aux côtés des États-Unis, se positionne comme l’un des principaux architectes de cet accord, qui vise non seulement à apaiser les tensions transfrontalières, mais également à renforcer le déploiement de l’armée libanaise dans le sud du pays. L’annonce a été saluée par la communauté internationale, de la Chine à l’Arabie saoudite, en passant par le Qatar.

Au lendemain du cessez-le-feu, Paris annonce l’immunité de Netanyahou, alimentant les spéculations : le président français a-t-il conditionné son engagement pour la trêve à des concessions sur ce front sensible ?

Et si, finalement, la décision de la Cour pénale internationale, d'émettre des mandats d'arrêts contre Netanyahou n’était pas le dernier recours de la communauté internationale pour l'obliger à mettre fin à la guerre et à la souffrance des civils ?

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