fbpx

La CGEM enfin débarassée de Mezouar

Partager

Après une première sortie hasardeuse sur l’adhésion du Maroc à la Zlecaf, l’été dernier, Salaheddine Mezouar va récidiver en commentant la situation interne algérienne au World Policy Forum organisé par l’OCP. Le gouvernement qui s’est tenu à une attitude de non-ingérence par rapport aux développements en Algérie, n’a pas laissé passer ce grave dérapage.  Nasser Bourita va ainsi publier un communiqué officiel qualifiant cette intervention de démarche irresponsable, maladroite et irréfléchie. Dans la foulée, Mezouar déposera sa démission.

Toujours habité par ses anciens postes de ministre des affaires étrangères et de chef de parti politique, Salaheddine Mezouar a fini par se faire harakiri. Il vient de démissionner de son poste de président de la CGEM, après un deuxième blâme du gouvernement en moins de 3 mois. Le premier est survenu après une déclaration hasardeuse du président de la commission Sud-Sud, Mohamed Laâziz Kadiri, un inconnu du monde des affaires, dans laquelle il avait transmis les réserves de la CGEM sur la ratification du Royaume de l’accord sur une Zone de libre-échange continentale africaine.

Une déclaration qui va susciter un grand tollé au sein de la CGEM. Plusieurs membres vont pointer du doigts les méthodes de travail de Mezouar et sur la qualité des équipes qu’il a ramené. Immédiatement, trois grandes pontes de la confédération dont le vice-président général, Faiçal Mekouar, vont démissionner. «Mezouar allait se faire jeter cet été. Ses jours sont comptés» nous avait confié un responsable proche du dossier.

Pour se rattraper, Salaheddine Mezouar va mettre les bouchées doubles pour l’université d’été de le CGEM en invitant d’anciens hauts responsables français, à l’image de Nicolas Sarkozy et de Jean-Louis Borloo. Tous venus en conférenciers payés par la confédération.

Mais moins d’un mois après l’université d’été, Salaheddine Mezouar, invité au World Policy Forum organisé par l’OCP, où travaille sa fille en tant que membre du cabinet de Mostafa Terrab, va déraper encore une fois sur un sujet sensible de la diplomatie du royaume. Devant de hauts responsables africains, le président de la CGEM va commenter la situation interne algérienne alors qu’il était sensé s’exprimer sur les perspectives économiques et politiques dans le contexte de la montée de la Chine.

Sachant que le Maroc a décidé, depuis l’éclatement de la crise politique algérienne, de ne pas s’ingérer dans les affaires internes de son voisin, une déclaration d’un ancien ministre des affaires étrangères devant des dirigeants africains pourrait être interprétée comme une position officielle du Royaume.

Le ministère des affaires étrangères n’a pas hésité à réagir en publiant un communiqué de presse d’une rare violence contre un responsable marocain. Nasser Bourita, a ainsi désavoué officiellement Salaheddine Mezouar et a dénoncé ses déclarations sur l’Algérie.

«Le gouvernement de Sa Majesté le Roi dénonce la démarche irresponsable, maladroite et irréfléchie de Salaheddine Mezouar, président de la CGEM qui a cru devoir commenter la situation interne en Algérie lors d’une conférence internationale tenue à Marrakech», a fustigé le département de Nasser Bourita.

«Cette déclaration a soulevé des questionnements au niveau de la classe politique et de l’opinion publique quant à son timing et ses véritables » a indiqué le communiqué.

«La CGEM ne peut se substituer au gouvernement de Sa Majesté le Roi dans la prise de positions sur les questions internationales et notamment le développement dans ce pays voisin. La position du Royaume du Maroc a ce sujet est claire et constante.»

« Le Royaume du Maroc a, en effet, décidé de s’en tenir a une attitude de non-ingérence par rapport aux développements en Algérie. Le Maroc s’abstient de tout commentaire a ce sujet. Il n’a ni a se mêler des développements internes que connaît ce pays voisin, ni à les commenter de quelque manière que ce soit» a rappelé le ministère.

«Mettre Mezouar à la tête de la CGEM», le péché originel

En misant sur les anciennes responsabilités en tant que chef du parti favori pour diriger le futur gouvernement et en tant que chef de la diplomatie, le patronat marocain a fait le mauvais pari. Les membres de la CGEM n’ont pas bien évalué le passif de Salaheddine Mezouar qui reste plus lourd que son actif.  Ils n’ont pas vu venir également ses décisions de gestion ni ses proches qui ont pris en otage leur confédération. Les patrons ont cru que Mezouar disposait de relations de qualité aves les décideurs nationaux et internationaux et que ça leur faciliterait la tâche pour faire du business.

Mezouar a installé une shadow CGEM à l’intérieur de la CGEM, écartant des hommes de valeurs à l’image de Ahmed Rahhou ou Abdou Diop. Dans les coulisses on parle même d’un scandale de harcelèment sexuel étouffé in extremis.

Rappelons que nous avions dans cette rédaction alerté contre le danger que représentait la nomination de Mezouar à la tête de la CGEM.

Le Roi tient sa promesse de changement

Lier la responsabilité avec la reddition des comptes, l’injection du sang neuf dans les organes de décision et l’engagement du Royaume dans une nouvelle phase telles ont été les promesses du roi Mohammed VI à l’occasion de ses derniers discours. La guerre contre les mentalités qui entravent le développement du Maroc est ainsi lancée. Nul aucun doute que le limogeage de Salaheddine Mezouar s’inscrit dans cette dynamique nouvelle voulue par le souverain.

Intelligence analyst. Reputation and influence Strategist
20 années d’expérience professionnelle au Maroc / Spécialisé dans l’accompagnement des organisations dans la mise en place de stratégies de communication d’influence.

1 Comment

Répondre à abderrahim chaouki Annuler la réponse

Your email address will not be published.

- Advertisement -