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President Donald Trump, right, shakes hands with Chinese President Xi Jinping during a dinner at Mar-a-Lago, Thursday, April 6, 2017, in Palm Beach, Fla. (AP Photo/Alex Brandon)

Frappes sur la Syrie : Trump veut refaçonner le monde

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Durant des mois, Vladimir Poutine s’érigeait en seul homme fort de la région du Moyen-Orient sur fond d’une administration Obama trop molle dans la lutte contre le terrorisme et une administration Trump qui se cherchait encore.

Ce matin, le monde s’est réveillé sur l’émergence d’un nouvel acteur de taille qui s’appelle Donald Trump qui veut effacer l’image d’un Président uniquement intéressé par la politique intérieure de son pays.

En ordonnant, aux premières heures de ce vendredi, des frappes sur des sites militaires et industriels sensibles du régime de Bachar al-Assad, le président américain, qui reçoit dans les heures qui viennent son homologue chinois, envoie un message clair à la Communauté internationale selon lequel les États-Unis sont et demeurent le leader du “Monde libre”.

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59 missiles balistiques de type Tomahawk ont été lancés sur des cibles militaires syriennes depuis des destroyers relevant de la VIe Flotte américaine basée en Mer Méditerranée. On compte plusieurs victimes et des dégâts importants.

Si les pays de l’OTAN saluent cette action militaire unilatérale de Washington qui se fait sans l’aval du Conseil de sécurité de l’ONU, Moscou pour sa part dénonce une “agression contre un État souverain”, une violation du droit international et suspend immédiatement le Protocole conjoint Russie-USA de régulation de l’espace aérien syrien qui tend à prévenir des incidents entre avions des différents protagonistes du conflit.

Le but de ces raids est avant tout un message destiné à l’Iran, principal soutien de Bachar al-Assad. Et comme chaque président américain doit avoir “sa propre guerre”, Trump a décidé que son ennemi serait Téhéran. Et l’attaque de cette nuit n’est qu’une répétition à taille réelle de ce que pourrait être une future “campagne militaire” américaine contre l’Iran. Benjamin Netanyahu ne cesse de le réclamer et le nouvel “axe sunnite” Rydh-Amman-Le Caire a été préparé par Washington à cette configuration.

Si la Turquie, la Grande-Bretagne et le Japon ont clairement soutenu l’action américaine, l’opposition syrienne demande à ce qu’elle continue et la classe politique française, comme à son habitude, tient un discours mitigé. Quant à La Ligue Arabe, c’est motus et bouche cousue, aucune réaction jusqu’à l’écriture de ces lignes.

Moscou et Téhéran vont-ils rétorquer militairement ? Rien n’est moins sûr, car toute escalade pourrait non seulement embraser une région déjà dans le KO mais inévitablement pousser Bachar al-Assad à commettre l’irréparable, lui l’adepte de la politique de la terre brûlée.

 

Abdellah EL HATTACH

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