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Extraits du discours de Poutine qui a fait basculer la crise en Ukraine

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Le Président russe Vladimir Poutine s’est adressé ce lundi 21 février à ses concitoyens dans une allocution télévisée enregistrée au préalable. Au terme d’un long discours, il a annoncé que la Fédération russe allait reconnaitre l’indépendance des territoires séparatistes dans le Donbass sur fond d’escalade dans cette région de l’est de l’Ukraine. Quelques heures plus tard, il a ordonné à son armée d’entrer dans les territoires des «républiques populaires» de Donetsk et Lougansk, pour y assumer les fonctions de «maintien de la paix». Une décision qui pourrait entraîner une guerre avec Kiev. Vladimir Poutine a démarré son «très long» discours un peu après 19h30 où il a évoqué quelques aspects historiques. En voici les principaux passages retranscrits par Reuters.

SUR LE DONBASS

«Ceux qui se sont engagés sur la voie de la violence, du bain de sang, de l’anarchie ne reconnaissaient et ne reconnaissent aucune autre solution à la question du Donbass, à l’exception de la solution militaire. À cet égard, je considère qu’il est nécessaire de prendre une décision attendue depuis longtemps pour reconnaître immédiatement l’indépendance et la souveraineté de la République populaire de Donetsk et de la République populaire de Louhansk. Je demande à l’Assemblée fédérale de la Fédération de Russie de soutenir cette décision, puis de ratifier les traités d’amitié et d’assistance mutuelle avec les différentes républiques. Ces deux documents seront préparés et signés dans un avenir très proche. Et de ceux qui ont pris et détiennent le pouvoir à Kiev, nous exigeons une cessation immédiate des hostilités».

«Dans le cas contraire, toute la responsabilité de la poursuite éventuelle de l’effusion de sang reposera entièrement sur la conscience du régime au pouvoir sur le territoire de l’Ukraine. En annonçant les décisions prises aujourd’hui, je suis confiant dans le soutien des citoyens de la Russie. De toutes les forces patriotiques du pays.»

SUR L’ADHÉSION DE L’UKRAINE À L’OTAN

«Si l’Ukraine devait rejoindre l’OTAN, elle constituerait une menace directe pour la sécurité de la Russie.»

SUR LES ORIGINES DE L’UKRAINE MODERNE

«L’Ukraine moderne a été entièrement créée par la Russie, plus précisément par la Russie bolchévique et communiste. Ce processus a débuté immédiatement après la révolution de 1917…»

«En conséquence de la politique bolchevique, l’Ukraine soviétique a vu le jour, qui, même aujourd’hui, peut à juste titre être appelée «l’Ukraine de Vladimir Ilitch Lénine». Il en est l’auteur et l’architecte. Cela est pleinement confirmé par les documents d’archives … Et maintenant, les descendants ont démoli les monuments à la gloire de Lénine en Ukraine. C’est ce qu’ils appellent la décommunisation. Vous voulez de la décommunisation ? Eh bien, cela nous convient parfaitement. Mais il est inutile, comme on dit, de s’arrêter à mi-chemin. Nous sommes prêts à vous montrer ce que signifie une véritable décommunisation pour l’Ukraine

SUR L’ETAT UKRAINIEN

«L’Ukraine n’a jamais eu de tradition de véritable État

SUR L’ÉCLATEMENT DE L’URSS

«La Russie a assumé l’obligation de rembourser la totalité de la dette soviétique en échange de l’abandon par les nouveaux États indépendants d’une partie de leurs avoirs étrangers. En 1994, de tels accords ont été conclus avec l’Ukraine, mais ils n’ont pas été ratifiés par celle-ci…»

«(L’Ukraine) préférait agir de telle sorte que, dans les relations avec la Russie, elle avait tous les droits et avantages, mais ne supportait aucune obligation…».

«Dès les premiers pas, ils ont commencé à construire leur État sur la négation de tout ce qui nous unit. Ils ont essayé de déformer la conscience, la mémoire historique de millions de personnes, de générations entières vivant en Ukraine.»

SUR LA PROMESSE D’ADHÉSION DE L’OTAN À L’UKRAINE ET À LA GÉORGIE EN 2008

«De nombreux alliés européens des États-Unis comprenaient déjà parfaitement tous les risques d’une telle perspective, mais ont été contraints de s’accommoder de la volonté de leur partenaire principal. Les Américains les ont tout simplement utilisés pour mener une politique anti-russe prononcée. Un certain nombre d’États membres de l’alliance sont encore très sceptiques quant à l’adhésion de l’Ukraine dans l’OTAN. En même temps, nous recevons un signal de certaines capitales européennes, qui nous disent : “Pourquoi vous inquiéter, ce n’est pas pour demain“. Oui, en fait, nos partenaires américains en parlent également. Eh bien, nous répondons, si ce n’est pas demain, alors après-demain. Qu’est-ce que cela change dans une perspective historique ? Fondamentalement, rien. En outre, nous connaissons la position et les propos des dirigeants américains selon lesquels les hostilités actives dans l’est de l’Ukraine n’excluent pas la possibilité pour ce pays de rejoindre l’OTAN s’il peut satisfaire aux critères de l’alliance nord-atlantique et vaincre la corruption. Parallélement, ils tentent de nous convaincre encore et encore que l’OTAN est une alliance pacifique et purement défensive, affirmant qu’il n’existe aucune menace pour la Russie. Une fois encore, ils nous proposent de les prendre au mot. Mais nous connaissons la valeur réelle de telles paroles».

SUR LES MENACES CONTRE LA RUSSIE

«Nous comprenons clairement que dans le cadre d’un tel scénario, le niveau des menaces militaires à l’égard de la Russie augmentera dramatiquement et considérablement. Je prête une attention particulière au fait que le danger d’une frappe soudaine contre notre pays sera multiplié. Permettez-moi d’expliquer que les documents de planification stratégique des États-Unis contiennent la possibilité d’une soi-disant frappe préventive contre les systèmes de missiles ennemis. Et qui est le principal ennemi des États-Unis et de l’OTAN ? Nous le savons aussi. C’est la Russie. Dans les documents de l’OTAN, notre pays est officiellement et directement déclaré comme la principale menace pour la sécurité de l’Atlantique Nord. Et l’Ukraine servira de rampe de frappe. Si nos ancêtres en avaient entendu parler, ils ne l’auraient probablement pas cru. Et aujourd’hui, nous ne voulons pas le croire, mais c’est vrai.»

SUR LES SANCTIONS

«Ils essaient à nouveau de nous faire chanter. Ils nous menacent à nouveau de sanctions, que, d’ailleurs, je pense qu’ils introduiront de toute façon au fur et à mesure que la souveraineté de la Russie se renforcera et que la puissance de nos forces armées augmentera. De plus, ils trouveront ou fabriqueront toujours un prétexte pour une autre campagne de sanctions, quelle que soit la situation en Ukraine. Ils n’ont qu’un seul objectif : freiner le développement de la Russie. Et ils y parviendront, comme ils l’ont fait auparavant. Même sans le moindre prétexte formel. Simplement parce que nous existons, et que nous ne compromettrons jamais notre souveraineté, nos intérêts nationaux et nos valeurs. Je tiens à dire clairement et directement que dans la situation actuelle, alors que nos propositions pour un dialogue égalitaire sur les questions fondamentales sont en fait restées sans réponse de la part des États-Unis et de l’OTAN, alors que le niveau des menaces contre notre pays augmente de manière significative, la Russie a tout à fait le droit de prendre des mesures de rétorsion pour assurer sa propre sécurité. C’est exactement ce que nous ferons».

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