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Crise au Venezuela, la Colombie se prépare au pire

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Après l’escalade dans le conflit politique au Venezuela, et l’isolement croissant du président Nicolas Maduro sur la scène internationale, la Colombie voisine, principale destination des réfugiés vénézuéliens depuis 2014, semble se préparer au pire. Ainsi, des mouvements d’engins militaires lourds ont été observés le soir du mardi dans la ville frontalière au Venezuela, Cucuta.


Dans la soirée du mardi 29 janvier, plusieurs personnes ont signalé sur les réseaux sociaux des mouvements de véhicules militaires dans le secteur de La Parada à Cúcuta en Colombie. Des vidéos qui montrent des chars se dirigeant vers le pont international Simón Bolívar, qui relie la Colombie au Venezuela.

Le mouvement de ces blindés colombiens a alerté plusieurs observateurs qui y voient une forte alerte de Bogota : la Colombie craint en effet de voir son voisin plonger dans une guerre civile, surtout après l’interdiction de quitter le territoire qui a visé le président autoproclamé Juan Guaido et le gel de ses avoirs.

Une note de John Bolton nourrit les spéculations


Le conseiller à la sécurité nationale, John Bolton, a sans peut-être le savoir révélé à l’opinion publique dans une note écrite sur une feuille jaune lundi, qui évoquait un projet d’envoi de troupes américaines en Colombie dans un contexte d’escalade de la tension avec le Venezuela.

Lors d’un briefing à la Maison Blanche pour annoncer des sanctions contre l’industrie pétrolière du Venezuela, Bolton tenait le bloc-notes contre sa veste, ses pages étant tournées vers l’extérieur.

En haut de la page de couverture, deux articles ont été gravés: «Afghanistan -> Welcome the Talks», une référence apparente aux négociations de paix en cours avec les Taliban et «5,000 troops to Colombia».

Face au déchaînement des médias suite à cet incident, les responsables du Pentagone, se sont adressés aux médias, affirmant que le département de la Défense n’avait reçu aucun ordre à cet effet.

Interrogée sur les notes manuscrites visibles par les caméras, la Maison-Blanche a rappelé les déclarations de Bolton et du président Donald Trump, selon lesquelles «toutes les options sont sur la table» concernant le Venezuela.

La Colombie principale destination des réfugiés vénézuéliens


Depuis l’éclatement de la très sévère crise économique, sociale et politique au Venezuela en 2014, quelque 3,5 millions de Vénézuéliens ont préféré l’exil. Souvent à pied. Leur principale destination est la Colombie à laquelle ils arrivent quotidiennement par milliers via le pont international Simon-Bolivar, principale voie terrestre qui relie le Venezuela à la Colombie. d’ailleurs, depuis que Nicolas Maduro a expulsé 22.000 Colombiens du Venezuela, en juin 2015, le pont est fermé à la circulation des véhicules. Un accord d’août 2015 entre les deux gouvernements autorise seulement le passage à pied.

Sur les trois millions de Vénézuéliens qui ont quitté le pays depuis 2014, près de deux millions seraient en Colombie, répartis un peu partout à travers le territoire.

Le nouveau gouvernement colombien de droite soutient Juan Guaido

En juin 2018, la Colombie a changé de gouvernement. La droite dure a récupéré la présidence en Colombie menée par Ivan Duque, vainqueur d’un duel inédit face à la gauche.

Le nouveau président avait dès son ascension au pouvoir, accusé le président Nicolas Maduro d’être à l’origine de la crise humanitaire qui frappe durement le Venezuela. Puis, lors de la dernière réunion du Groupe de Lima, une organisation qui rassemble 13 pays d’Amérique latine et le Canada, la Colombie fait figure de chef de file pur et dur contre le régime de Caracas. Ivan Duque a clairement exprimé son soutien au président intérimaire autoproclamé, Juan Guaido, et réclamé des élections « dans les plus brefs délais et avec les garanties et normes internationales nécessaires à un processus démocratique ».

De plus, une grande diaspora politique vénézuélienne se trouve en Colombie. Tous les leaders de l’opposition qui ont dû fuir le pays s’y sont réfugiés et continuent de militer contre le régime de Maduro à partir de la Colombie. C’est notamment le cas de l’opposant et ex-président du parlement vénézuélien, Julio Borges, qui vit en exil en Colombie depuis février.

Intelligence analyst. Reputation and influence Strategist
20 années d’expérience professionnelle au Maroc / Spécialisé dans l’accompagnement des organisations dans la mise en place de stratégies de communication d’influence.

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