fbpx

Conseil de Sécurité : Des pressions sur le Maroc?

Partager

Les pays du Conseil de la Coopération du Golfe, et à leur tête l’Arabie saoudite, ont engagé leur responsabilité de soutenir le Maroc suite à l’accord de partenariat stratégique conclu avec Rabat suite au premier Sommet qui réuni les deux parties. Au moment où le Roi Mohammed VI quittait Ryad vers Abu Dhabi, le président américain Barack Obama rejoignait l’Arabie saoudite pour une réunion avec les Monarchies du Golfe arabe.
Les choses ne se sont pas déroulées comme voulu, les États-Unis n’ayant pas répondu favorablement aux requêtes saoudiennes : Washington a refusé de condamner la politique iranienne dans la région et a écarté toute option d’intervention militaire au sol dans le conflit syrien, alors que pour Ryad c’était chose presqu’acquise; les Saoudiens n’ont pas vu venir ce volte-face américain qui chamboule toutes les stratégies moyen-orientales des pays arabes.
Il n’est pas à écarter que ce retournement de situation trouve son origine (explication?) dans la position intraitable du Maroc qui a refusé, par la voix du Roi Mohammed VI, toute ingérence dans les affaires intérieures des pays souverains, fustigeant au passage, et dans des termes très forts, toutes les formes de complots et d’attitudes belliqueuses à l’encontre des intérêts supérieurs des pays. Et à quelques jours du vote de la nouvelle Résolution sur le Sahara, l’effervescence est à son comble dans les rangs des membres du Conseil de sécurité, car la position américaine n’est pas claire et évolue au fil des heures et des jours. Samantha Power, ambassadrice des Etats-Unis à l’Onu, et son homologue l’ambassadeur de l’Angola, poussent leur lobbying jusqu’au bout à contre-courant des intérêts du Maroc, alors que les 13 autres membres continuent d’étudier, à huis clos, le rapport du Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-Moon, en vue d’une délibération les 28 et 29 avril, la veille du vote prévu le 30.
Des sources proches du dossier, ont indiqué à Le1 que la France, par le biais de sa mission permanente à l’Onu, exerce des pressions sur la Maroc pour un retour au Sahara de la branche civile de la MINURSO qui a été déclarée ‘non grata’ par les autorités marocaines suite à la crise avec le Secrétaire général. Selon un diplomate qui a souhaité garder l’anonymat, Paris anticiperait le vote du Conseil de Sécurité qui pourrait recommander, sous influence américaine, la prorogation, sous conditions spéciales, du mandat de la MINURSO et se retrouver en crise politique avec Rabat qui refuse le retour du staff civil de la mission onusienne.
Le Conseiller politique de la mission permanente de la France à New York, Philippe Bertoux, accompagné de Marie Philippe, diplomate en charge du dossier du Sahara auprès de l’ambassadeur Français, François Delattre, sont mobilisés auprès de leurs homologues marocains pour trouver un terrain d’entente sur cette question. De leur côté, les diplomates marocains ne parlent pas de pressions, mais assurent que les discussions sont tout à fait ordinaires et classiques entre les deux missions, française et marocaine, et que le contact entre le représentant permanent du Royaume Omar Hilale et l’ambassadeur Delattre sont constants et des plus ouverts.
La coordination de la négociation sur le projet de texte qui sera étudié puis voté par le Conseil de sécurité de l’Onu, est orchestrée par l’ambassadeur Alexis Lamek, ancien diplomate en poste à Téhéran et actuellement numéro 2 de la mission française à New York. Spécialiste des Droits de l’Homme, Lamek est très apprécié des 15 membres du Conseil de Sécurité, un peu moins des Chinois dont la délégation à l’Onu soutient clairement la position du Maroc :

 1) en contrepartie du soutien de Rabat quant aux dossiers de Taiwan et du Tibet; 

2) en raison des intérêts économiques majeurs de la Chine en Afrique; 

3) en prélude à la prochaine visite de Sa Majesté le Roi Mohammed VI à Pekin I annoncée par le Souverain lors du Sommet Maroc-CCG.

Abdellah El Hattach.

Tags

Laisser un commentaire

Your email address will not be published.

- Advertisement -