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Comment les services de renseignement algériens ont mené en bateau Emmanuel Macron

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A la veille des élections présidentielles, le patron des services secrets algériens, Mohamed Kaidi, s’est envolé à Paris pour informer l’appareil d’Etat Français que le nom du futur Président de son pays n’était autre que Azzedine Mihoubi. Mais la surprise d’Emmanuel Macron sera grande quand les résultats du suffrage ont donné gagnant, Abdelmadjid Tebboune. L’information révélée par Maghreb Intelligence met la lumière sur la fragilité de l’Etat-major de l’armée algérienne, depuis l’avènement du hirak. Une fragilité que la mort surprise de l’homme fort du régime, Ahmed Gaïd Salah, ne fera qu’accentuer.

«Le jeune général-major Mohamed Kaidi, l’homme qui avait succédé à Bachir Tartag dans le poste de coordinateur des services algériens a mené ses interlocuteurs français en bateau» écrit Maghreb Intelligence dans un article publié juste après l’annonce du décès du général Gaïd Salah par l’agence de presse algérienne.

Maghreb Intelligence croit savoir que quelques jours avant le début de la campagne électorale pour les élections du 12 décembre, le chef des services secrets algériens, Mohamed Kaidi, aurait effectué un voyage important à Paris au cours duquel il aurait organisé une rencontre secrète au sein même de l’ambassade d’Algérie à Paris.

Trois hauts responsables français auraient assisté à cette rencontre. Il s’agit de l’émissaire Bernard Emié, patron de la la DGSE française, un haut responsable du ministère des finances français ainsi qu’un autre représentant de Jean-Yves Le Drian.

Azzedine Mihoubi : la fausse piste

Mohamed Kaidi, le plus jeune général-major de l’Armée à diriger les « services » aurait clairement fait savoir aux français, que le futur Président algérien allait être Azzedine Mihoubi. Le patron des services secrets l’aurait présenté comme « le candidat idéal pour assumer la lourde charge de Président de la République» .

«Les hauts responsables français prennent note et sortent de la réunion avec l’assurance que le pouvoir algérien placera un certain Azzedine Mihoubi comme futur Président de la République» rapporte Maghreb Intelligence.

Finalement c’est un autre candidat, Abdelmajid Tebboune, qui sera déclaré gagnant le 12 décembre. La DGSE et le Quai d’Orsay, découvrent que le groupe de généraux soutenant Azzedine Mihoubi n’était pas du tout crédible ni influent.

Cet épisode passera mal chez Emmanuel Macron qui prendra ses distances tout en exprimant son mécontentement de façon diplomatique. Pire, Paris aurait décidé de «ne plus couvrir le pouvoir algérien», croit savoir Maghreb Intelligence.

Tebboune menacé!

La dernière image du Général Ahmed Gaïd Salah que garderont les algériens, est celle d’un homme visiblement satisfait, au moment de son embrassade avec le président Tebboune, un fidèle, tout juste investi, le 19 décembre. A cette occasion le nouveau président l’avait élevé à une distinction jusqu’ici réservée aux seuls chefs de l’Etat en lui décernant la médaille de l’Ordre de mérite national du rang «Sadr». Gaid Salah avait d’ailleurs félicité à l’occasion le nouveau président en le qualifiant d’« homme qui convient et qui est apte à mener l’Algérie vers un avenir meilleur »

Le nouveau président algérien, Abdelmajid Tebboune, a perdu aujourd’hui son principal allié. Le décès qui survient 11 jours après une élection à la légitimité fortement contestée par le « Hirak », qui y voyait une manœuvre du « système » pour se régénérer.

Aussitôt la mort de Gaïd Salah annoncée, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a nommé le général-major Saïd Chengriha, jusque-là commandant des Forces terrestres, en qualité de chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP) par intérim.

La tension reste à son comble à Alger.

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