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Brahim Fassi Fihri : «Non, Monsieur le Président, le Royaume du Maroc n’est pas le vulgaire supplétif de la France»

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Un tweet inutile et déplacé du Président Français envers les autorités marocaines a déclenché une levée de bouclier dans le Royaume. Dans un contexte de crise sanitaire majeure, où des décisions difficiles et inhabituelles devraient être prises, Emmanuel Macron a oublié le temps d’un tweet, le béaba de la diplomatie internationale. «Je demande aux autorités marocaines de veiller à ce que tout le nécessaire soit fait au plus vite» a-t-il écrit.

«Macron est jeune. Très jeune. Trop jeune pour un langage colonialiste» a fustigé la rédaction de Barlamane.com le ton du président français.

Pour sa part, Brahim fassi Fihri, Président de l’Institut Amadeus, s’est fendu d’une publication au vitriol, en direction du président français. «Non, Monsieur le Président, les autorités du Royaume du Maroc, souveraines et indépendantes, ne pourraient être instruites comme le seraient de simples fonctionnaires de l’Hexagone» s’est indigné le fils du conseiller du Roi Mohammed VI.

Après la décision conjointe en Rabat et Paris de suspendre toutes les liaisons maritimes et aériennes, plusieurs ressortissants français ont afflué le matin du samedi à l’aéroport de Marrakech dans l’espoir de trouver un vol vers leur pays.

Alors les diplomates marocains et français tentaient de trouver une solution à cette situation complexe, Emmanuel Macron, en campagne électoral, s’est essayé très maladroitement au Trumpisme. Il a cru pouvoir accélérer une opération d’une grande sensibilité sanitaire et sécuritaire par un simple tweet. «À nos compatriotes bloqués au Maroc -ndlr des électeurs potentiels-: de nouveaux vols sont en cours d’organisation pour vous permettre de regagner la France. Je demande aux autorités marocaines de veiller à ce que tout le nécessaire soit fait au plus vite.» C’est cette dernière phrase qui passe mal, très mal au Maroc. D’ailleurs, sur twitter les réactions de la twittoma ont fusé. Pas moins de 1500 tweets spontanés d’indignation et de colère ont répondu à l’affront de Macron.

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https://twitter.com/zelenyovadil/status/1238869806809600000
https://twitter.com/loulad37/status/1238919742137798658

Brahim Fassi Fihri, Président de l’Institut Amadeus, a publié pour sa part, dans la soirée du samedi, un post sur sa page Facebook d’une rare violence. Sachant que la sémantique de l’école Fassi Fihri est connue pour être plutôt aseptisée, cette publication démontre de la colère qu’aurait suscitée la condescendance d’Emmanuel Maroc envers les autorités marocaines.

BFF a entamé son coup de sang en s’adressant au Président français : «Non, Monsieur le Président, le Royaume du Maroc n’est pas le vulgaire supplétif de la France.» pour conclure dans un ton empreint de colère : «J’ose croire que les sommer de faire “au plus vite” s’apparenterait davantage à un abus de langage plutôt qu’à un esprit de condescendance malvenu correspondant à une époque largement révolue.»

Ci-après le texte intégrale de la publication Facebook du Président de l’Institut Amadeus :


Non, Monsieur le Président, le Royaume du Maroc n’est pas le vulgaire supplétif de la France.

Non, Monsieur le Président, les autorités du Royaume du Maroc, souveraines et indépendantes, ne pourraient être instruites comme le seraient de simples fonctionnaires de l’Hexagone.

Monsieur le Président,

Vous n’êtes pas sans savoir que la décision d’interrompre les liaisons aériennes et maritimes entre nos deux pays s’est faite en concertation et en coordination avec votre gouvernement. De fait, le blocage momentané de vos compatriotes au Maroc ne saurait être considéré comme une surprise. Il aurait pu être anticipé et dûment pris en compte par les autorités françaises dès que la décision fût rendue publique.

Dans le cadre de la relation d’exception qui lie nos deux pays, bâtie, en théorie, sur les principes d’équilibre et de respect mutuel, le Royaume, dont la tradition d’hospitalité séculaire n’est plus à prouver, s’est montré tout à fait disponible, selon les propres mots de votre Ministre des Affaires Étrangères, à coopérer efficacement afin de favoriser le rapatriement rapide de tous les touristes français actuellement en villégiature au Maroc.

En ce moment même, le Royaume facilite d’ailleurs, dans un esprit de coopération et d’amitié, le retour de nombreux ressortissants étrangers également touchés par la fermeture des liaisons aériennes.

Monsieur le Président,

Vous l’avez vous-même très justement rappelé lors de votre intervention télévisée du 12 mars, le combat contre le Coronavirus nécessite de faire preuve de responsabilité et donc de prendre des décisions exceptionnelles. La fermeture des frontières aériennes et maritimes entre légitimement dans cette catégorie de mesures.

Dès lors que cette décision souveraine, légitime et justifiée fût prise en concertation et en coopération avec votre pays, «le nécessaire», concernant le rapatriement en France de vos concitoyens, ne saurait donc être exclusivement l’affaire des autorités marocaines.

J’ose croire que les sommer de faire «au plus vite» s’apparenterait davantage à un abus de langage plutôt qu’à un esprit de condescendance malvenu correspondant à une époque largement révolue.

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