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Algérie : lâché par Paris et Washington, le général Gaïd Salah prend pour son grade !

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La candidature du président algérien pour un 5ème mandat a fait déborder tout le pays. Le peuple a exprimé pour la troisième semaine consécutive son refus catégorique de la mascarade. Toutes les manœuvres, les intimidations et les chantages du pouvoir, de l’armée qui détient les rênes et le bloc présidentiel n’ont réussi à briser l’élan de la contestation populaire. Ce vent de changement qui fait chavirer le régime a même gagné les rangs du Front de libération nationale (FLN). Certains membres ont quitté le parti pour prendre le train en marche et se joindre à la rue.

Bouteflika rentré dimanche de Suisse où il se faisait soigner n’a pas eu le réflexe de savoir quitter le pouvoir à temps et de manière honorable. Aujourd’hui, il ne peut que constater les dégâts : le pouvoir est en train de le quitter et l’unanimité de toutes les couches socio-professionnelles est contre lui et son système. D’ailleurs une première a été enregistré ce lundi à Béjaia où des magistrats ont rejoint la manifestation des avocats pour réclamer un Etat de Droit et tourner la page Bouteflika & Co.

 

Or force de constater que l’armée et les généraux et à leur tête Gaïd Salah, véritable maître du jeu dans le pays, n’ont pas voulu entendre les sirènes appelant à leur départ.

Gaïd Salah, se voulant l’homme fort, a commencé par faire le ménage dans les institutions et plaçant ses hommes de confiance dans une lutte fratricide pour le pouvoir et la succession de Bouteflika.

Face à l’ampleur de la contestation, il avait brandi la carte du chantage de la décennie noire qui a vu l’armée mettre un terme dés le premier tour des élections de 1991 qui a vu l’arrivée en tête le Front islamique du salut (FIS). Une véritable guerre de tranchées s’en est suivie entre l’armée et les groupes islamistes avec le bilan de pas moins de 150.000 morts, des milliers de disparus, plus d’un million de déplacés, des dizaines de milliers d’algériennes et d’algériens qui ont pris le chemin de l’exil et des dégâts qui se chiffrent au bas mot à 20 milliards de dollars.

C’est sur ce tableau lugubre qu’à voulu jouer Gaïd Salah pour reprendre l’initiative. Peine perdue, bien au contraire, ses déclarations ont servi de kérosène au mouvement de contestation de tout un peuple qui a brisé le mur du silence et de la peur. Cette dernière a changé de camp et regagné celui du Général Salah.

Sachant que les jours de Bouteflika sont comptés, il n’a pas hésité à chercher à se placer en alternative de la transition de l’après Bouteflika dés l’annonce de l’abandon du 5 ème mandat auprès des grandes puissances occidentales, selon une information exclusive de notre confrère Maghreb Intelligence de ce lundi.

Il a beau activer ses réseaux de lobbying et ses entrées auprès de Paris et de Washington, le Niet a été de rigueur avec le refus catégorique de ramer à contre courants des aspirations du peuple algérien au changement et surtout pas un général à la tête du pays.

Le crédit de la révélation de Maghreb Intelligence est confirmé dimanche soir par le changement à 360 degrés de Gaïd Salah qui semble avoir mis de l’eau dans son vin après le cinglant véto des Américains et des Français en déclarant que « le peuple et l’armée partagent une vision unique de l’avenir ».

Mon œil, lui réplique la rue !

Noureddine Boughanmi, journaliste polyglotte avec plus de trois décennies d'expérience dans différents supports marocains et étrangers. Passionné de littérature, d'actualité et d'art, il a interviewé, en français, en anglais et en arabe des dizaines d'acteurs politiques de renommée mondiale. Durant les années 1980 et 1990 il a roulé sa bosse entre la Tunisie, la France, l'Indonésie, l'Afrique du Sud avant de s'installer définitivement au Maroc

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