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  • US Secretary of State John Kerry (L) greets Saudi Deputy Crown Prince Mohammed bin Salman outside Kerry's residence prior to their meeting on June 13, 2016, in Washington, DC. / AFP / MOLLY RILEY (Photo credit should read MOLLY RILEY/AFP/Getty Images)

Washington appuie la ‘Vision 2030’ de Ryad

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C’est en véritable chef d’Etat et avec les honneurs incombant à celui-ci que le vice-prince héritier saoudien a été reçu par les plus hauts responsables américains à Washington.

Le puissant ministre saoudien de la Défense, le prince Mohammed Ben Salmane, a bénéficié d’un accueil exceptionnel, digne d’un roi, tant à la Maison Blanche qu’au Département d’Etat, au Pentagone ainsi qu’au Congrès.

Si les principaux dossiers traités sont relatifs au Yémen, à la lutte contre Daesh et à la coopération militaire conjointe, les craintes saoudiennes vis-à-vis de la recrudescence de l’influence iranienne dans la région ont également été discutées. Ces réunions marathon avec le président Barack Obama, John Kerry, Ashton Carter et plusieurs sénateurs de premier plan, interviennent à un moment où la Coalition arabe au Yémen bat de l’aile avec l’annonce des Emirats arabes unis de leur intention de cesser le feu sur ce front crucial pour l’Arabie saoudite et sa sécurité nationale : les relations entre Ryad et Abu Dhabi sont depuis très tendues, les saoudiens accusant les émiratis d’avoir pris une décision d’ordre stratégique d’une manière unilatérale et sans concertation. Et toute fragilisation de la Coalition arabe risque d’avoir des répercussions néfastes sur les relations diplomatiques entre les pays composant le Conseil de Coopération du Golfe, seule entité régionale arabe toujours debout après la paralysie de facto de la Ligue arabe et de l’Union du Maghreb Arabe.

Interlocuteur de choix de l’Administration américaine, Mohammed Ben Salmane est le canal privilégie des relations entre Washington et Ryad, Washington le préférant au prince héritier et ministre de l’Intérieur Mohammed Ben Nayef lequel est considéré par les Etats-Unis comme trop rigoriste contrairement au jeune fils du roi Salmane Ben Abdelaziz, apprécié pour sa malléabilité et son modernisme.

Mohammed Ben Salmane a fait de le déplacement à Washington pour défendre également la ‘Vision 2030’ de son pays, une sorte de Plan Marshall à la saoudienne qui compte placer l’Arabie saoudite post-pétrole parmi les pays émergents non seulement sur le plan économique et industriel mais également sur les volets culturels et religieux. Porté et conçu par le vice-prince héritier, ce Plan compte révolutionner le rôle et la place de l’Arabie saoudite dans le monde par une transformation de fond en comble de la société saoudienne à l’instar de la politique menée à Dubaï par Cheikh Mohammed Ben Rachid Al-Maktoum. Mohammed Ben Salmane cherche ainsi un soutien institutionnel et politique de l’Administration américaine à quelques mois du départ de Barack Obama et, peut-être, le risque d’un retour d’une Administration Républicaine portée par des faucons à leur tête le trublion Donald Trump. En contepartie, Ryad a présenté des garanties quant au respect des Droits de l’Homme, chantier qui va de pair avec la lutte anti-terroriste sur lequel les Etats-Unis et l’Arabie Saoudite sont intraitables depuis les attaques du 11-Septembre (2001) qui ont causé, à l’époque, la plus grande crise politique entre les deux pays à cause de la nationalité des terroristes dont la majorité était saoudienne.

Abdellah El Hattach.

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