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Vers une Afrique unie : la première étape pour un marché commun

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Dans l’indifférence patente de l’opinion publique occidentale, le continent africain a placé un jalon fondamental dans son histoire contemporaine. 44 des 55 Etats membres de l’Union africaine ont signé un protocole d’accord sur l’établissement d’un marché unique africain exempt de barrières tarifaires.

L’initiative vise à éliminer les droits sur 90% des biens échangés entre les États africains, en vue de de passer de 6% actuellement à zéro à terme. L’accord a été scellé lors d’un sommet extraordinaire tenu à Kigali, la capitale du Rwanda.

Comme l’a souligné Lorenzo Simoncelli, correspondant du quotidien italien La Stampa, basé dans la ville portuaire sud africaine le Cap, l’accord représente «une tentative pour revitaliser un marché intra-africain qui n’a jamais pu décoller en raison de tarifs trop élevés, l’insuffisance des infrastructures et de la bureaucratie excessive aux frontières nationales. »

D’autre part, et parmi les raisons du retard commercial et industriel atavique de l’Afrique, on avancera également des raisons contraignantes sur le plan de la morphologique du territoire : la côte nord faisant face à l’Europe coupée du Sahel aride par le plus grand désert du monde, alternant avec des savanes et autres forêts tropicales denses, et l’inexistence de ports naturels sur les rivières impropres à la navigation (excepté le Nil).

Certes, on ne fera pas de parallèle avec l’Union européenne, l’exercice serait très imprudent. Cependant, à long terme, le projet africain pourrait s’avérer une véritable révolution pour l’équilibre de la finance mondiale. L’accord sur le marché unique, avec la mise en place d’un passeport commun et d’une monnaie unique, est l’un des points de l’agenda 2063, élaboré par l’Union africaine.

Mais l’accord de Kigali, souligne Simoncelli, reste orphelin de la plus importante des signatures, celle du Nigeria. Le pays, en effet, est la première économie du continent, 26ème dans le monde. Le pétrole, le charbon, l’étain, l’huile de palme, la noix de coco, les agrumes, le maïs, le manioc, l’igname et la canne à sucre font du Nigeria la véritable locomotive économique africaine, un peu comme l’Allemagne pour l’Union européenne.

Francesco Petronella est écrivain, journaliste et blogueur italien. Il est spécialiste du monde arabe.

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