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TAQA en difficulté cherche à céder ses actifs pétroliers et gaziers en Amérique du Nord

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Abu Dhabi National Energy Company (TAQA) pourrait céder certains de ses actifs pétroliers et gaziers en Amérique du Nord pour renforcer les capitaux propres de son core business, et ce après trois ans consécutifs de sévère déficit accusant, en 2016, une perte sèche de plus de 5 milliards de dollars et des produits en chute de 17% en une seule année.

Présente dans 11 pays dont le Maroc, Abu Dhabi National Energy Company (TAQA) détenue à 75% par le gouvernement d’Abu Dhabi, a été touchée de plein fouet par la baisse des cours du pétrole.

Accumulant les déficits depuis 2014, elle a enregistré en 2016 une perte nette de 18,55 milliards de dirhams émiratis (5,1 milliards de dollars), par rapport à une perte nette de 1,8 milliard de dirhams émiratis (490 millions de dollars) en 2015.

TAQA, dont l’ensemble des revenus totalisent 16,1 milliards de dirhams émiratis en 2016 (4,35 milliards de dollars), soit une perte de 17 % par rapport à 2015 lorsque les revenus s’élevaient à 19 milliards de dirhams émiratis (5,17 milliards de dollars), a supprimé 1400 emplois depuis 2014 pour en garder 2200 actuellement.

L’annonce de ces résultats a été faite durant l’assemblée générale annuelle des actionnaires tenue hier (19 avril) à Abu Dhabi. Une occasion pour le président de TAQA, Saeed Al-Hajeri, de présenter sa stratégie à court terme pour remonter la pente. Il a ainsi déclaré que l’objectif premier était d’augmenter le capex afin d’accroître les réserves et la production, mais aussi d’examiner des projets de désinvestissements de certains actifs pétroliers et gaziers non essentiels en Amérique du nord dans le but de se recentrer sur les secteurs de l’énergie et de l’eau.

Il est à rappeler que l’activité nord-américaine principale de pétrole et de gaz de TAQA est basée à Calgary en plus de certains actifs dans le sud s’étendant au Montana, au Dakota du Nord et au Wyoming aux États-Unis. TAQA dispose également aux États-Unis d’une centrale électrique à cycle combiné au New Jersey et d’un parc éolien au Minnesota.

ADWEA à la rescousse de TAQA

Au début du mois d’avril, l’Autorité de l’eau et de l’électricité d’Abu Dhabi (ADWEA) a annoncé l’augmentation de sa participation dans TAQA à hauteur de 74%, alors qu’elle en détenait 52,38% auparavant. Une opération qui a été réalisée grâce à une augmentation de capital par apport en nature, sous forme de terrain évalué à 18,7 milliards de dirhams émiratis (5,09 milliards de dollars), une valeur équivalente aux pertes accumulées fin 2016. A en croire le Président Saeed Al Hajeri qui s’adressait aux actionnaires présents lors de l’AG du mercredi, « le terrain ne serait pas à vendre ».

Le Président maintenu et nomination d’un nouveau VP et de 3 nouveaux administrateurs

L’assemblée générale du mercredi 19 avril 2017, a été également l’occasion pour les actionnaires de TAQA de reconduire Saeed Mubarak Al-Hajeri en tant que président du Conseil et d’approuver la nomination de Khalifa Ali Al Qamzi en tant que vice-président ainsi que de trois nouveaux membres du conseil qui se joindront aux membres actuels du board de la société. Il s’agit de Khalifa Ali Al Qamzi, du Dr. Saif Saleh Al Sayari et Mohammad Abdullah Al Suwaidi. Ils s’ajouteront aux membres existants du conseil, Saeed Mubarak Al-Hajeri, Abdul Aziz Abdul Rahman Al Hemaidi, Salem Sultan Al Daheri et Khalid Abdullah Al Mass.

Quid du Maroc ?

TAQA Morocco 1er producteur d’énergie électrique au Maroc s’est imposée en moins de dix ans comme un acteur énergétique, économique et culturel majeur du Royaume. Cotée à la bourse de Casablanca, TAQA Morocco est détenue à 85,79% par Abu Dhabi National Energy Company. Liée à l’Office national de l’électricité et de l’eau potable par un contrat d’exclusivité valable jusqu’en 2040, elle possède au Maroc la centrale thermique au charbon de Jorf Lasfar (ex-Jorf Lasfar Energy Company) laquelle assure 50% de la production électrique du royaume, avec 14 930,8 GWh, devant l’ONEE (10 491,674 GWh).

Outre le charbon, TAQA Morocco projetait également de se lancer dans le gaz et dans le marché de l’énergie propre(1).

Aujourd’hui, avec ce recentrage stratégique de TAQA Global et sa situation financière difficile, y aurait-il un quelconque impact sur le secteur énergétique au Maroc ? La filiale marocaine qui affiche une santé financière correcte, continuera t-elle à accompagner la stratégie énergétique du Royaume ? La baisse de voilure en termes de communication serait-elle une prémisse d’un recentrage de son activité au Maroc?

Des interrogations qui seront probablement au menu de l’Assemblée Générale Ordinaire des actionnaires de TAQA Morocco prévue pour le 28 Avril.

(1) A travers une ferme éolienne à Tanger visant un objectif de production de 140 mégawatts. Projet annoncé en grande pompe en janvier 2016 et qui n’aurait pas encore abouti à date d’aujourd’hui.

LE1

 

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