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Rima Khalaf refuse le diktat d’Antonio Guterres et démissionne

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Refusant de retirer un rapport critique sur Israël, Rima Khalaf, secrétaire exécutive de la Commission économique et sociale de l’ONU pour l’Asie occidentale (CESEAO), a présenté vendredi sa démission. La responsable onusienne, de nationalité jordanienne, n’a pas voulu se soumettre à l’injonction du Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui lui a intimé l’ordre de «de repenser sa décision». Récusant cet ordre, elle a préféré présenter sa démission.

Publié mercredi, le rapport  accuse Israël d’imposer un «régime d’apartheid aux Palestiniens » lesquels sont soumis à une « fragmentation stratégique » permettant à Israël d’imposer une « domination raciale » avec des lois différentes en fonction des régions. «Ce qui correspond à un crime contre l’humanité» conclut le texte.

Sans attendre, le ministère israélien des Affaires étrangères s’en est pris à Rima Khalaf l’accusant de répandre de la « propagande antisémite nazie ».

Il ne s’en est pas fallu davantage pour que les Etats-Unis, principal allié d’Israël, réagissent également –et virulemment-  à ce rapport en se disant «outrés» par le texte. L’ambassadrice américaine aux Nations Unies, Nikki Haley, en quasi porte-parole israélienne, a affirmé qu’il n’est pas surprenant qu’«une propagande à ce point anti-israélienne émane d’une organisation dont la quasi-totalité des membres ne reconnaissent pas» (ndlr : la CESAO est composée de 18 pays arabes, dont l’Etat de Palestine comme un membre à part entière).

Et, réponse du berger à la bergère, Rima Khalaf a précisé que tout le monde « s’attendait bien sûr à ce qu’Israël et ses alliés exercent des pressions énormes sur le secrétaire général de l’ONU pour qu’il désavoue le rapport et qu’ils lui demandent de le retirer”, ce qu’a bien sûr refusé la diplomate jordanienne qui a préféré présenter sa démission.

De son côté, le porte-parole de l’ONU Stéphane Dujarric a indiqué que “le rapport  ne [reflétait] pas les positions du secrétaire général”, précisant qu’il avait été rédigé sans consultations avec  Antonio Guterres.

Décision politique

Tentant de dédramatiser l’événement, Antonio Guterres, via son porte-parole a tenté d’expliquer que ce n’est pas tant le contenu du document qui a dérangé mais la procédure qui a été suivie pour sa rédaction. Selon Stephane Dujarric, «le secrétaire général ne peut pas accepter qu’un secrétaire général adjoint ou un autre haut fonctionnaire de l’ONU placé sous son autorité soit autorisé à publier sous le nom de l’ONU, sous le logo de l’ONU, sans consulter ni les services compétents, ni lui-même».

Sauf qu’en claquant la porte, Rima Khalaf a exercé un acte politique majeur. Car elle sait pertinemment que Antonio Guterres n’est pas indépendant dans ses actions et n’a pas agi de son propre chef mais a subi d’énormes pressions de la part de Washington et Tel-Aviv.

 

Abdellah EL HATTACH

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