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Nous avons décidé de rentrer à la Maison !

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Dans une allocution empreinte de beaucoup d’émotion et d’affection, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a exprimé d’emblée, lors de Son discours prononcé devant le XXVIIIe sommet de l’Union Africaine, que « l’Afrique est indispensable au Maroc et que le Maroc est indispensable à l’Afrique», et que sans attendre l’achèvement des modalités juridiques du retour du Maroc au sein de sa famille africaine, Sa Majesté a tenu à répondre présent à cet événement en y revenant « par la grande porte » pour consacrer des « liens qui sont resté puissants et jamais rompus. »

«Il est beau le jour où l’on rentre chez soi après une longue absence. Je rentre enfin chez moi, vous m’avez tous manqué », tel est axiome-clé et beau témoignage d’un souverain qui, lors de ce discours concis et pertinent, a exprimé tout l’amour, sincère et profond, qu’il porte à son continent, à l’Afrique.

«Nous avons décidé de rentrer à la maison» a dit Sa Majesté d’une voix pleine d’émoi avant de rentrer dans le vif du sujet et d’énumérer, rapidement et succinctement, les liens fort et indéfectibles qui lient le Maroc à son continent.

Sa Majesté a exprimé son « plaisir d’initier le gazoduc transatlantique (ndlr : qui reliera le Nigeria au Maroc vers l’Europe en passant par l’Afrique de l’ouest) (…) source substantielle d’énergie en vue d’une compétitivité économique (…) relevant d’un mouvement décisif d’impulsion ».
A cet effet, Sa Majesté a expliqué que les «peuples d’Afrique avaient la possibilité et les ressources nécessaires de répondre à leurs (propres) aspirations », et au souverain d’énumérer les différents défis qu’affronte et qu’aura à affronter le continent africain, parmi lesquels ceux relevant de la sécurité alimentaire et de la productivité agricole : «ce ne sont ni le gaz ni le pétrole qui vont nourrir nos peuples » a martelé Sa Majesté, mais des initiatives telles que la triple A approuvée lors de la COP22 en novembre 2016 à Marrakech, ou encore l’accompagnement de petits agriculteurs et la gestion des risques climatiques ainsi que le financement solidaire. Sa Majesté a ainsi rappelé à l’assistance les projets signés (ndlr : par OCP) en Ethiopie, au Rwanda et au Nigeria visant à garantir la sécurité alimentaire du continent. Mais il y a aussi la sécurité au sens propre, pour laquelle le souverain a rappelé les liens puissants et étroits qui lient le Maroc à son continent sur ces problématiques et celles de la Paix au maintien de laquelle le Maroc a participé à six opérations, dont deux en cours en RDC et en RCA, sans oublier les interventions humanitaires via des hôpitaux (militaires) de campagne.

SM le Roi prononce un discours devant le 28ème sommet de l’Union africaine (UA) à Addis-Abeba.

Entre 1956 et 1999 (en 43 ans), le Maroc a signé 515 accords avec des pays africains. Depuis 2000 (en 17 ans), il en a signé 949 a recensé Sa Majesté le Roi, non sans fierté, tout en rappelant qu’il a lui-même effectué 45 voyages dans le continent et rendu visite à 25 pays d’Afrique : « le Maroc partage ce qu’il a sans ostentation (…) et c’est à l’Afrique que le Maroc cherche à donner le leadership » rétorqua Sa Majesté à ceux qui pensent ou croient ou cherchent à véhiculer que le Royaume a des velléités expansionnistes ou hégémonistes sur le continent ! Le Maroc, reconnu désormais par ses pairs africains comme étant un pays émergent, se veut être un «moteur d’une économie africaine commune», et désire « partager son savoir-faire».
Toujours dans sa lancée, Sa Majesté le Roi a expliqué comment « la notion du Tiers-Monde était dépassée », et a appelé que « les richesses de l’Afrique [devaient revenir] à l’Afrique (…) car cette dernière peut être fière de ses ressources et ses valeurs spirituelles ». Si les pillages « doivent cesser », Sa Majesté a expliqué comment certains « pays du nord ont perdu toute capacité de comprendre les attentes de leurs peuples. »

l’UMA est la région la moins intégrée du continent, sinon de toute la planète

Pour conclure, Sa Majesté le Roi a reconnu, avec beaucoup d’humilité, que le Maroc ne faisait pas l’unanimité au sein de la famille africaine, référence faite à l’entêtement algérien, même si notre pays a « toujours considéré qu’il [fallait] d’abord puiser sa force dans l’intégration de sa sous-région maghrébine », en regrettant que, malheureusement, « la flamme de l’UMA s’est éteinte » à cause de la disparition de la foi dans un intérêt commun dans cet espace commun qui était promis à de grands horizons, constatant que « l’UMA est la région la moins intégrée du continent, sinon de toute la planète ». Voué à l’échec avec un « niveau de coopération économique très faible », l’espace maghrébin stagne, en termes de commerce intra-régional à 3% entre les pays le constituant ; en revanche, il est respectivement de 10% et 19% entre les pays de la CEDEAO et ceux de la SADEC.

Devant ce constat, Sa Majesté a rassuré les pays amis et alliés que le Royaume « ne cherche pas à diviser mais à fédérer » et qu’il ne lésinera sur aucun moyen pour affirmer et appuyer « l’intégration régionale et sous-régionale» afin que les générations montantes ne se sentent pas trahies par ceux qui les gouvernent.

Abdellah El Hattach.

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