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Mohammed VI et Abdallah II sur la même longueur d’onde

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Les sommets arabes ont toujours «fait face à de nombreux défis et se sont rarement soldés par des résultats fructueux.» C’est par ces propos, sur les colonnes du Huffington Post, que Ahmed Charai entame son analyse sur les tenants et aboutissants du 28ème sommet de la Ligue arabe qui se tient en Jordanie.

En réunissant autour de la même table les principaux dirigeants arabes pour débattre et tenter de trouver des pistes de détentes des multiples tensions qui empoisonnent le climat géopolitique de la région suite aux événements du dit printemps arabe et de la politique du chaos orchestrée par l’administration Obama, le roi Abdallah II de Jordanie doit faire face à de nombreux défis majeurs et faire preuve de beaucoup de tact et de diplomatie pour rapprocher les points de vue parfois diamétralement opposés entre protagonistes et acteurs régionaux.

Le premier défi de ce sommet est la gestion de la présence de plus en plus «accrue de la Russie au Moyen-Orient [notamment] après l’action militaire russe en Syrie, qui a permis à l’armée de Assad de reconquérir Alep et d’autres parties du pays déchirées par la guerre.»

D’autre part, Moscou soutient le général Khalifa Haftar et ses forces à l’est de la Libye, qui sont «fidèles au gouvernement basé à Tobrouk» ce qui fragilise le gouvernement central à Tripoli et accroît le rôle russe dans cette partie méridionale de la Méditerranée.

Le second défi demeure la forte «tension entre les deux grandes puissances du monde arabe sunnite – l’Arabie saoudite et l’Egypte» – que tentera d’apaiser le roi Abdallah II lors de ces réunions, voire les améliorer. Aux dernières nouvelles en provenance de Jordanie, il y aurait quelques avancées majeures sur ce dossier : Ryadh et Le Caire sont en voie de réconciliation, le Roi Salmane Ben Abdelaziz ayant solennellement invité le Maréchal Abdelfattah al-Sissi de se rendre en visite officielle en Arabie saoudite.

Le troisième défi selon Ahmed Charai, est de savoir comment gérer «les conséquences des combats» de Daech à Mossoul et Raqqa sur la sécurité nationale jordanienne sachant que le royaume hachémite est le pays sur lequel comptent les pays arabes du Golfe en tant que tampon face aux raids terroristes de Daech et Al-Qaida.

Les relations Irak-CCG sont le quatrième défi recensé surtout celui de «réconcilier les liens entre les monarchies arabes du Golfe et Bagdad, en particulier avec la forte présence en Irak des milices chiites (soutenues par l’Iran). L’Irak, depuis l’éviction de Saddam Hussein à la suite de l’invasion armée menée par les États-Unis en 2003, est sous l’influence géopolitique de l’Iran.»

Pour le monarque jordanien il existe également, pour son pays, «un lourd fardeau économique (…) en raison de l’afflux des réfugiés fuyant les conflits régionaux qu’il évalue à plus de 1 300 000 syriens stationnés en territoire jordanien.» En tant que cinquième défi, la Jordanie, qui accueille déjà des centaines de milliers de réfugiés irakiens et palestiniens, se joint au Liban, à l’Irak et à l’Egypte qui font également face à des défis similaires à la suite de la guerre en Syrie.

Le sixième défi, et «peut-être le plus redoutable (…) est de travailler avec la nouvelle administration du président américain Donald Trump sur le processus de paix israélo-palestinien. Les dirigeants jordaniens accordent une grande attention à la position de la Maison Blanche sur les colonies juives, à la question du transfert de l’ambassade des États-Unis deTel-Aviv à Al-Qods, et à la pression israélienne pour mettre fin au soutien des Etats-Unis à une solution à deux États. Les capitales arabes voient dans cette décision de déplacer l’ambassade américaine à Al-Qods d’une «ligne rouge» qui risque d’enflammer les rues islamiques et arabes et servirait de cadeau aux extrémistes.» Le Roi Abdallah II, en sa nouvelle qualité de président du Sommet arabe, compte se rendre incessamment à Washington pour y rencontrer Donald Trump et étaler avec lui ces différents dossiers.

Face à tous ces défis, Ahmed Charai conclut son analyse en faisant le parallèle entre le travail de deux souverains, jordanien et marocain, qui partagent parfaitement et clairement l’espoir et les attentes de leurs peuples, et en rappelant que «le roi Mohammed VI avait alerté les chefs d’Etat arabes et avait fait tirer la sonnette d’alarme dans un message (…) au Sommet arabe de l’an dernier en Mauritanie » dans lequel le souverain avait affirmé que l’Unité arabe et la Paix régionale ne peuvent être obtenues par voie militaire ou armée comme ce fut le cas au XXème siècle, mais via le compromis et l’empathie. A défaut, il existe un risque majeur pour la région de s’enliser davantage dans les « déchirures et le chaos ». «Il y a certes un «faux jihad» autoproclamé et porté par des groupuscules comme Daech, mais il y a aussi et surtout un authentique «jihad constructif» qui s’efforce de mettre de l’ordre dans la famille arabe et de résoudre les différends d’une manière pacifique.»

 

LE1

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