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Maroc et Arabie saoudite : la chute vertigineuse des réserves de change et le déficit en devises inquiètent au plus haut point

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Les réserves de change de l’Arabie saoudite continuent une chute vertigineuse, tandis que le cours du pétrole demeure bas. Le manque de réserves durables est estimé à 30 milliards de dollars par mois, accusant un total de 870 milliards de dollars entre janvier 2015 et avril 2017. Sans commune mesure bien sûr, la situation des réserves de change au Maroc est également critique suite à l’évaporation de quelque 44 milliards de dirhams en devises en trois mois. Et à trois jours de l’entrée en vigueur du système de libéralisation du dirham voulu par le gouvernement marocain, et les mises en garde du ministre de l’Economie et des Finances, Mohamed Boussaid, de voir le Maroc se retrouver dans la situation de l’Egypte, les marocains retiennent leur souffle.

C’est aujourd’hui tout le système du pétrodollar qui est sérieusement remis en question alors que le plus gros producteur de pétrole du Moyen-Orient souffre des cours déprimés du brut, qui ont fait plonger ses revenus. L’Arabie saoudite, l’acteur clé du système du pétrodollar, continue ainsi de perdre ses réserves de change alors que le prix actuel du pétrole ne couvre pas ses coûts de production ni ses frais de fonctionnement.

Après avoir longtemps profité de la rente pétrolière, le Royaume est confronté à la chute du prix du baril -qu’il a pourtant en partie initié pour préserver ses parts de marché, enregistrant un déficit record de plus de 800 milliards de dollars entre 2015 et 2017. Le Royaume a perdu pour 36 milliards supplémentaires de réserves uniquement entre avril et juin 2017.

Si le ministère des Finances saoudien a émis des obligations à hauteur de 20 milliards de dollars à destination du marché intérieur, et que le FMI a conseillé à Ryad de baisser ses dépenses et de diversifier son économie, mettant en garde contre la fonte des réserves extérieures, l’Arabie saoudite, sous la houlette du Prince Mohamed Ben Salmane, a mis en place un ambitieux plan de réformes baptisé «Vision 2030», destiné à diversifier l’économie du Royaume et à préparer l’après-pétrole.

Le 20 mai dernier, suite à sa visite officielle en Arabie saoudite, le président américain, Donald Trump, est reparti chez lui avec, dans les valises, près de 400 milliards de dollars en contrats, dont 110 cash et immédiats, ce qui a aggravé davantage le déficit saoudien en devises.

Les marocains retiennent leur souffle


Au Maroc, nous ne sommes pas bien sûr dans cette situation apocalyptique, mais la sortie médiatique de Mohamed Boussaid dans laquelle il met en garde contre un éventuel retard de l’entrée en vigueur du système de libéralisation, pose un certain nombre d’interrogation. Pourquoi Boussaid compare-t-il le Maroc à l’Egypte ? Que ne nous révèle pas le gouvernement sur les risques de la flottaison du dirham ? Pourquoi le gouvernement n’éclaire-t-il pas l’opinion publique sur les conditions de “sortie” de 44 milliards de dirhams en devises en l’espace de trois mois ? Qui a autorisé ces opérations ? Sans des réponses convaincantes et claires à ce questions, les marocains retiennent leur souffle à trois jours de l’entrée en vigueur de la libéralisation du dirham.

LE1

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