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Manama, Paris, Ryad, Moscou, épicentres de l’influence diplomatique marocaine

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Le Conseil de la Coopération des pays du Golfe, réuni au complet à Manama au Bahreïn, au niveau des ministres des Affaires étrangères, a tenu une rencontre au Sommet avec le Secrétaire d’Etat américain, John Kerry, avant le déplacement de ce dernier en Irak. A l’ordre du jour de cette réunion, figuraient la situation en Syrie, la crise gouvernementale au Liban et le rapprochement entre Washington et Téhéran.

En marge de cette rencontre hautement stratégique, le Conseil a tenu à rappeler au Secrétaire d’Etat américain, le soutien du CCG à la marocanité du Sahara et son appui au Plan d’autonomie présenté par le Maroc concernant ses provinces du Sud.

Cet engagement politique d’une grande valeur diplomatique, intervient après la tournée du Conseiller de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Fouad Ali El Himma, dans plusieurs capitales du Golfe, dont Ryad où il a rencontré le souverain d’Arabie saoudite et Manama, qui a accueilli la rencontre CCG-Kerry, où il a été reçu par le Roi de Bahreïn. La navette de Fouad Ali El Himma, accompagné de la cheville ouvrière du département des Affaires étrangères et de la Coopération, Nacer Bourita, a donné ses fruits, surtout qu’elle a été précédée par la communication téléphonique entre Sa Majesté Mohammed VI et John Kerry, entretien axé essentiellement sur la question du Sahara.

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De son côté, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Salaheddine Mezouar, était, jeudi soir, l’invité à dîner, au Quai d’Orsay, de son homologue français, Jean-Marc Ayrault. En plus de la discussion des dossiers relatifs aux relations bilatérales et à la préparation de la COP22, les deux ministres ont abordé les derniers développements de la question du Sahara ainsi que le rapport que comptait présenter le Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-Moon, au Conseil de sécurité de l’Onu. Les discussions entre les deux chefs de la diplomatie interviennent également au lendemain de la visite de Jean-Marc Ayrault à Alger et à la veille de celle, en Algérie, du premier ministre Francais, Manuel Valls.

Il est clair que l’ordre du jour des discussions entre Mezouar et Ayrault était très dense et comportait aussi la préparation de l’importante réunion de la mi-avril à New York, de la Conférence des Parties sur le climat, une sorte de station d’étape entre la COP21 et la COP22. La situation au Proche-Orient est tout aussi cruciale dans ces échanges, notamment avec la tournée que compte effectuer le président Français, François Hollande, au Liban, en Égypte et en Jordanie et le déplacment du Roi Salmane Ben Abdelaziz en Égypte.

De son côté, MBarka Bouaida, ministre déléguée auprès du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, a eu jeudi, des entretiens avec son homologue de la République islamique d’Iran, Amir Abdellahyane, signal politique très fort de Rabat qui, avec son engagement historique aux côtés des monarchies du Golfe, adopte une neutralité dans la crise entre Ryad et Téhéran, voire de jouer un rôle de médiation entre les deux capitales.

Par ailleurs, le Maroc, partenaire stratégique de la Russie, elle-même alliée centrale de l’Iran, a atteint un degré de maturité diplomatique tel, qu’il est non seulement capable de tenir ces rôles de réconciliations multilatérales globales, mais également de s’imposer comme un acteur majeur de la Paix dans le concert des Nations. Et la dernière visite de Sa Majesté le Roi Mohammed VI à Moscou en est la meilleure preuve.

Abdellah El Hattach 

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