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Le Maroc perdra-t-il l’organisation de la Coupe du monde 2026 au profit des assemblées de la Banque mondiale à Marrakech en 2021 ?

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Les assemblées annuelles du Groupe de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international auront lieu à Marrakech, en octobre 2021, à la suite d’un vote des conseils des gouverneurs des deux institutions, indique un communiqué publié ce mercredi par le FMI. A l’instar de la COP22, cet événement d’envergure mondiale sur le plan de l’organisation, permettra au Maroc d’avoir une influence positive sur l’image du pays et facilitera l’attraction des investissements internationaux, ce qui renforcera inéluctablement les relations avec les partenaires internationaux. Mais cela se fera-t-il au détriment de l’organisation par le Maroc de la Coupe du Monde 2026 pour laquelle le royaume est candidat ?

C’est en tout cas ce que croit savoir Gabriel Sterne, qui est Global economist à Oxford Economics, et non moins ancien haut fonctionnaire du FMI et de la Bank of England. Pour lui, la Banque mondiale et le Fonds monétaire international, en donnant l’organisation de leurs assemblées 2021 au Maroc, ont ainsi voulu compenser le royaume de la non-organisation de la Coupe du monde de football 2026 à laquelle le Maroc est candidat en concurrence avec les Etats-Unis, le Canada et le Mexique.

Candidat à l’organisation des assemblées annuelles du FMI et de la Banque Mondiale, le Maroc y était aux côtés de l’Ukraine qui avait toutes les chances de l’emporter. Surtout que le pays a commencé très tôt ses préparatifs pour accueillir l’événement de 2021, malgré une note de la Banque nationale d’Ukraine qui explique que l’événement exigerait de sérieuses dépenses du budget de l’État. Sauf que le gouvernement ukrainien avait soutenu l’idée de l’organisation de cette manifestation planétaire à laquelle sont attendues 15000 personnes, dont 4000 membres de délégations officielles.

Héberger un tel événement nécessite une capacité d’accueil non négligeable et l’Ukraine avait déjà accueilli en juin 2016 une réunion des États membres du FMI et de la Banque mondiale, donc avec suffisamment d’expérience et de références sur ce plan.

Aujourd’hui, à la surprise générale, c’est le Maroc qui a été choisi pour accueillir les réunions annuelles qui rassemblent tout le gotha des gouverneurs des banques centrales, les ministres des finances et du développement, les dirigeants du secteur privé, la société civile, les médias et les universitaires pour discuter des problèmes mondiaux : perspectives économiques mondiales, stabilité financière mondiale, éradication de la pauvreté, croissance économique inclusive et création d’emplois, le changement climatique et autres.

Mais à quel prix ? C’est un secret de polichinelle que de dire que le FMI et la BM sont sous influence totale de Washington. Si l’Amérique, candidate à l’organisation de la Coupe du monde 2026, lâche du lest en faveur du Maroc et au détriment de l’Ukraine sur le dossier des assemblées annuelles de 2021, c’est qu’elle a garanti quelque chose en contrepartie. C’est ce que signifie justement la déclaration de Gabriel Sterne, fin connaisseur des arcanes du pouvoir politique et financier à Washington.

De plus, le dossier de Morocco 2026 pourrait être mis à mal si les accusations du comité d’éthique de la FIFA venaient à être confirmées. En effet, cette instance accuse la sénégalaise Fatma Samoura, secrétaire générale de la FIFA, d’infraction au code relatif au «devoir de divulgation, de coopération et de déclaration» et de «conflits d’intérêts» parce qu’accusée d’avoir des liens familiaux avec l’ex-international sénégalais, El Hadji Diouf, ambassadeur pour la candidature du Maroc pour l’organisation de la coupe du monde 2026.

Pour sa part, le président de la FIFA, Gianni Infantino, est lui-même accusé d’interférence dans le processus de sélection pour la Coupe du monde en 2026, si l’on en croit la BBC qui rapporte l’information ce mercredi soir.

En effet, le média britannique a appris qu’«Infantino a essayé d’empêcher Maroc d’atteindre la phase de vote, qui aura lieu après deux mois parce qu’il préférait l’organisation conjointe du tournoi par les États-Unis, le Canada et le Mexique.»

Mais le porte-parole de la FIFA a déclaré à la radio britannique que la commission compétente d’examiner et d’évaluer les candidatures des pays, connue sous l’appellation de Task Force, travaille avec des critères transparents et a ajouté que le président de la FIFA n’a pas de rôle dans les travaux du comité ou du processus d’évaluation.

Les propos de Gabriel Sterne, les accusations du comité d’éthique de la FIFA et les révélations de la BBC, le jour de l’annonce du Maroc comme prochaine destination des réunions du FMI et de la BM sont-ils une coïncide ?

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