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Le Maroc baisse son niveau de représentation au Sommet africain de Nouakchott

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Les travaux du 31e Sommet de l’Union africaine se sont ouverts dimanche à Nouakchott sous la présidence de Mohamed Ould Abdelaziz qui a repris le flambeau de son homologue rwandais Paul Kagamé. C’est la première fois dans l’histoire de l’organisation panafricaine que la Mauritanie en organise le sommet. Axée sur le renforcement de l’intégration continentale, la réunion rassemble une quarantaine de chefs d’Etat africains. Le Maroc a décidé de revoir à la baisse son niveau de représentation et c’est le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Nasser Bourita, qui conduit la délégation marocaine.


Le roi Mohammed VI n’assiste pas au sommet africain de Nouakchott. Et ce pour plusieurs raisons. Les relations entre le Maroc et la Mauritanie passent par un épisode de fraîcheur diplomatique sans précédent. Le soutien flagrant et explicite des mauritaniens aux ennemis de l’intégrité territoriale du Maroc n’est pas pour faciliter la reprise de relations cordiales entre Rabat et Nouakchott. Et la nomination récente d’un ambassadeur expérimenté en Mauritanie, en la personne du Wali Hamid Chabar n’a pas encore donné les résultats escomptés. Un tel dossier nécessitant du temps et beaucoup d’endurance.

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De plus, et malgré les fortes pressions de Rabat, le président de la Commission de l’union africaine, Moussa Faki Mahamat, n’a pas daigné supprimer la question du Sahara de l’ordre du jour du sommet. Le Maroc a toujours catégoriquement refusé que ce dossier soit traité par une quelconque organisation autre que le Conseil de sécurité de l’ONU. Moussa Faki était en visite au Maroc durant le mois de Ramadan mais ses entretiens avec les plus hauts responsables du royaume n’ont pas permis de trouver un terrain d’entente sur ce sujet, les pressions algériennes, sud-africaines et mauritaniennes étaient beaucoup plus fortes.

D’autre part, la présence à ce sommet du président d’une ancienne puissance coloniale sous couvert de traiter les questions relatives aux défis de l’organisation sous régionale G5 Sahel qui regroupe la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad sous la coupole de la France, qui conduit également dans la région l’opération Barkhane, biaise les prérogatives de l’Union africaine sur ces questions notamment le Conseil de paix et de sécurité dont le Maroc est un membre éminemment actif.

En revanche, la présence en force de trois ministres marocains (Bourita, Jazouli, Boucetta) à ce sommet signifie que Rabat, malgré son mécontentement, n’a pas coupé le cordon ombilical avec l’organisation panafricaine qu’il vient de réintégrer il y a un peu plus d’un an, mais lance juste un signal fort et sans équivoque qu’il est intraitable quand il s’agit de sa souveraineté et de son intégrité territoriale.

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