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Gazoduc Atlantic offshore : phosphate contre gaz naturel

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Mohammed VI joint l’acte à la parole et donne un coup de fouet au projet pharaonique du Gazoduc Atlantique offshore, qui devrait relier le Nigeria, troisième producteur de gaz naturel en Afrique, au Maroc, puis à l’Europe. Le souverain, qui a présidé, lundi au Palais Royal à Rabat, la cérémonie de signature d’accords relatifs au projet de la phase la plus importante de ce projet le pipeline Nigéria-Maroc, traduit concrètement l’expression des deux pays en faveur d’un co-développement durable, agissant et solidaire du continent africain, basé sur une coopération sud-sud tangible.


Signé le 3 décembre 2016 à Abuja lors de la visite officielle du roi au Nigeria, le projet de gazoduc maroco-nigérian vise à renforcer la vision commune des deux pays au sujet du développement du continent africain, et ce en droite ligne avec les projets logistiques structurants de grande envergure qu’a lancé le Maroc en Afrique tels la réhabilitation de la baie de Cocody en Côte d’Ivoire, le réaménagement du canal des Pangalanes à Madagascar ou la construction par l’OCP de la méga-usine d’engrais en Ethiopie pensée et pilotée par Mostafa Terrab en personne.

Le pipeline Nigeria-Maroc, qui aura un impact direct sur près de 300 millions d’habitants, est le maillon central du Gazoduc Atlantique offshore qui permettra à tous les pays de l’Afrique de l’Ouest d’avoir accès à un carburant viable, stable et rentable pour subvenir aux besoins de production d’électricité et de développement industriel, sachant que le gaz naturel est considéré comme étant l’une des sources de production d’électricité les plus propres et les moins coûteuses.

Le projet constituera également une opportunité pour tous les pays par lesquels le gazoduc passera et permettra aux pays de la CEDEAO de s’approvisionner sans dépendre de la destination finale et de promouvoir les investissements privés dans un marché plus large, de générer des économies d’échelle et de réduire les risques commerciaux et politiques. En plus d’être un levier de poids pour accélérer l’intégration du Maroc à cet espace stratégique considéré comme la profondeur géostratégique et historique du royaume.

A terme, le Gazoduc Atlantique offshore pourrait aussi bénéficier à l’Europe et permettre au “vieux continent” de diversifier ses sources d’énergie, notamment l’approvisionnement en gaz naturel qui provient du Moyen-orient, d’Algérie et principalement de Russie. Annoncé en grande pompe en 2002, le gazoduc transsaharien qui devait relier Lagos à la Méditerranée à travers le désert algérien n’a jamais vu le jour : 1) L’Algérie étouffe dans une crise économique et financière sans précédent ; 2) Le Nigeria et l’Algérie sont en concurrence directe dans les domaines de l’extraction et l’exportation de gaz.

Concernant la Russie, avec qui le Maroc est lié par un partenariat stratégique, il n’est pas question de rivaliser avec son monopole sur le marché européen, mais Rabat peut être un acteur complémentaire à l’horizon 2040 à cause des besoins grandissants des pays européens en différentes ressources.

Phosphate contre gaz naturel: partenariat win-win

D’où le souci du Maroc de joindre à cet accord un protocole d’entente entre le groupe OCP et l’Association nigériane des producteurs et fournisseurs d’engrais en vue de renforcer les capacités de production et de distribution d’engrais au Nigeria et contribuera à améliorer la productivité agricole et à favoriser la sécurité alimentaire et le développement rural.

Ce partenariat stratégique pour le développement de l’industrie des engrais au Nigeria conjugué au pipeline Nigeria-Maroc permettra non seulement d’instaurer une réelle architecture de la coopération sud-sud et les avantages qu’elle représente pour les pays africains et leurs populations, mais aussi tirer pleinement profit de la complémentarité entre leurs ressources naturelles, le gaz nigérian et les phosphates marocains.

 

LE1

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