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De Marrakech, Antonio Guterres lance le nouveau réseau des Nations unies pour les migrations

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A quelques heures du démarrage des travaux de la conférence intergouvernementale pour adopter le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a réuni dimanche soir, lors d’une réception donnée à Marrakech, les chefs des délégations des pays présents à ce rendez-vous mondial. Le secrétaire général de l’ONU a longuement salué les responsables marocains sur l’organisation, malgré les délais très serrés, a rappelé les objectifs du Pacte pour les migrations, en choisissant bien ses mots, en réponse aux inquiétudes de quelques gouvernements et, enfin, a annoncé le lancement officiel du nouveau réseau des Nations unies pour les migrations.

C’est sur le site qui abritera, lundi, les travaux de la conférence onusienne sur les migrations, à Bab Ighli, à Marrakech, que le Secrétaire général de l’ONU a réuni les chefs de délégations participantes. Dans une allocution donnée à ce occasion, António Guterres a rappelé la diversité et les horizons différents des représentants qui se sont réunis dans la « ville historique nord-africaine pour s’accorder sur les mesures à prendre lundi et mardi ».

En effet, des représentants gouvernementaux de plus de 150 États ont afflué à Marrakech en vue de l’adoption d’un pacte mondial pour la migration que l’ONU le décrit comme novateur. Dans sa littérature, les Nations unies décrit ce pacte comme étant conçu pour rendre le phénomène de la migration en pleine croissance plus sûr et digne pour des millions de personnes en déplacement.

Dans son allocution, Antonio Guterres a précisé que les «rôles essentiels» seraient «joués par de nombreux acteurs, y compris les gouvernements et les migrants eux-mêmes, mais également par la société civile, les universités, les syndicats, le secteur privé, les groupes de la diaspora, les communautés locales, les parlementaires, les institutions nationales de défense des droits de l’homme et les organisations non gouvernementales. les médias.»

«Votre participation à cette conférence montre bien l’importance que notre communauté mondiale accorde à la poursuite d’une meilleure gestion des migrations internationales, grâce à une approche coopérative fondée sur les principes de la souveraineté des États, du partage des responsabilités, de la non-discrimination et du respect des droits de l’homme » s’est-il félicité
tout en rassurant son auditoire.

Antonio Guterres a, par la suite, exhorté les dirigeants du monde à donner vie à ce qui avait été convenu, en identifiant «l’utilité du Pacte aussi bien pour les gouvernements lorsqu’ils établissent et appliquent leurs propres politiques en matière de migration (…) qu’aux pays d’origine, de transit et de destination; ainsi qu’aux migrants eux-mêmes.»

Genèse du Projet du Pacte mondial pour les migrations


Le Pacte mondial pour une migration sûre, ordonnée et régulière -GCM- est le tout premier accord négocié entre gouvernements, et qui couvre toutes les dimensions de la migration internationale de manière globale.

Ce Pacte est né de la Déclaration de New York sur les réfugiés et les migrants, adoptée à l’unanimité par l’Assemblée générale des Nations Unies en septembre 2016, et est l’aboutissement de 18 mois de discussions et de consultations entre les États membres et d’autres acteurs, y compris des responsables nationaux et locaux, la société civile, les secteurs privé et public et les migrants.

Lancement du Réseau des Nations Unies pour les migrations

Antonio Guterres, a profité de cette réunion, pour lancer officiellement le Réseau des Nations Unies pour les migrations, dans le but de mobiliser toutes les ressources de l’organisation mondiale et de mettre son expertise à la disposition des États membres. Il a annoncé que «l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) jouera un rôle central » dans le réseau.

Exprimant sa confiance dans le nouveau réseau, Antonio Guterres a expliqué certaines de ses caractéristiques essentielles, affirmant qu’il «se concentrerait sur la collaboration ». En outre, le réseau disposera d’une structure inclusive, tout en incarnant les valeurs de l’ONU, telles que la diversité et l’ouverture. Il travaillera avec tous les partenaires, à tous les niveaux, explique-t-il.

D’autres agences des Nations Unies, ayant un mandat ou qui s’intéresse à la question de la migration, feront partie du réseau, y compris l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).

Les responsables onusiens saluent l’engagement du Maroc et la qualité d’accueil et d’organisation

Le Secrétaire général des Nations-unies a partagé avec l’assistance son «émerveillement» quant au travail réalisé par le Maroc pour accueillir dans les meilleurs conditions les travaux de cette grande messe onusienne. «Sachant que quelques semaines à peine auparavant, il n’y avait rien ici, c’est un miracle fantastique – en raison de la capacité extraordinaire de notre hôte marocain – d’avoir un si beau centre de congrès construit à partir de rien en quelques semaines. Je veux donc dire à quel point j’admire ce qui a été fait. Et je sais maintenant que lorsque je devrai organiser rapidement un centre de conférence, je demanderai aux Marocains de venir le faire pour nous » a-t-il reconnu..

S’adressant au ministre des Affaires étrangères du Maroc, Nasser Bourita, le secrétaire général des Nations unies s’est dit «reconnaissant au gouvernement et au peuple marocains pour leur hospitalité remarquable (…) Ils nous ont si chaleureusement accueillis à Marrakech » s’est-il émerveillé.

Plus tôt, dans la matinée du dimanche, la Représentante spéciale du Secrétaire général pour les migrations et responsable de la conférence de Marrakech, Louise Arbour, accompagnée du représentant permanent du Maroc auprès de l’ONU, Omar Hilale, ont procédé à la cérémonie de lever du drapeau des Nations unies sur le site de Bab Ighli dans le cadre d’un transfert d’autorité. « Un acte symbolique de solidarité et d’intention pour le rassemblement de Marrakech, qui a pris des mois de négociations et d’efforts, et vu plusieurs pays hésiter ces dernières semaines en faveur de l’adoption du Pacte » a expliqué la responsable onusienne.

Appelant cela un moment historique pour le Maroc et pour les Nations Unies, Omar Hilale a, pour sa part, déclaré qu’il s’agissait «d’un moment historique pour deux raisons : à la fois en tant que première conférence internationale sur la question et, pour la deuxième raison, elle concerne le document de Marrakech qui sera le premier du genre de l’histoire de l’ONU qui traitera des droits des migrants et les défendra. Marrakech va donner son nom à ce document. »

La représentante spéciale, Louise Arbour, a tenu quant à elle à féliciter le royaume du Maroc d’avoir créé un environnement stimulant pour lancer «l’un des projets déterminants de notre génération», comme elle l’a décrit, ajoutant que «le Pacte de Marrakech restera la référence pour toutes les initiatives futures en matière de coopération transfrontalière et de mobilité humaine. »

À l’heure à laquelle les gouvernements devraient adopter le pacte, Louise Arbour a souligné que la phase suivante était cruciale.

C’est la mise en œuvre du pacte «qui changera à jamais la manière dont la communauté internationale gère la mobilité humaine», a-t-elle conclu.

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