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CGEM : La mainmise du politique sur le patronat, un danger pour la stabilité du pays

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À quelques semaines des “élections” du nouveau président de la CGEM, un certain nombre de milieux institutionnels et médiatiques s’interrogent sur les visées, voire les intentions réelles de certaines candidatures en lice. Non pas qu’ils ont un jugement de valeur intuitu personae pour telle ou telle autre liste, mais c’est une question de principe qui se pose, une question fondamentale. Qui a intérêt, aujourd’hui, à “affaiblir la force stratégique du Maroc et de ses institutions” ? Car c’est bien de cela qu’il s’agit.

Peut-on accepter en plus qu’un parti politique, quelle que soit sa bonne foi, veuille s’accaparer la représentation du patronat ?

De la même manière que l’on se doit de respecter la séparation des pouvoirs inscrits dans la Constitution et d’en faire un principe sacro-saint, il est indispensable de sauvegarder l’indépendance des institutions élues, qu’elles soient syndicat des patrons ou ceux des ouvriers. Pour ces derniers, le mélange des genres a donné le résultat qu’on connaît : au fil des années, l’affiliation des centrales syndicales à des partis politiques a donné lieu à un éclatement de la force de proposition de la classe ouvrière. De l’UMT est née la CDT, puis l’UGTM, puis la FDT, puis l’UNMT, l’ODT ensuite…chaque officine étant calée à un bureau politique : USFP, Istiqlal, PJD, PAM etc.

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En revanche, la puissance du syndicat des patrons, la CGEM, émanait toujours de son indépendance des courants politiques. C’est ce qui a fait sa force et sa notoriété. À l’instar des syndicats, le patronat risquerait d’éclater si des courants politiques venait à l’habiter.

Malheureusement, tous les acteurs locaux ne sont pas au même diapason, certains, par leur légèreté, agissent ouvertement contre cette vision des institutions marocaines. – Ahmed Charai

Cette institution emblématique, véritable moteur de notre économie, dotée de réelles compétences construites par moult sacrifices, ne peut pas être “offerte” sur un plateau d’argent à un candidat parachuté par un parti de la majorité gouvernementale et dont il est membre du bureau politique après avoir été plusieurs fois ministre.

J’ai lu avec un intérêt particulier l’éditorial du numéro du 12 avril 2018 du magazine hebdomadaire “L’Observateur”. L’auteur du texte va également dans ce sens, avec ses propres termes bien sûr. Pour Ahmed Charai, ceux qui entretiennent cette politique “d’accaparement, affaiblissent la force stratégique du Maroc et de ses institutions, qui sont les garantes de notre stabilité.”

Des hommes d’affaires démontrent un appétit féroce pour des secteurs de l’Etat qui ne sont pas, officiellement à vendre. – Ahmed Charai

Tout marocain patriote épouserait sans conteste ce point de vue. Car le Maroc a entamé, depuis l’avènement du roi Mohammed VI, un certain nombre de réformes profondes des institutions ainsi que leur modernisation. Nous ne pouvons donc pas nous permettre, à ce niveau, d’entacher ce travail de longue haleine par la remise sur la table de méthodes de gouvernance obsolètes qui nuisent à l’image du pays.

De plus, et là on reprend les mots de Ahmed Charai, “le monde est en ébullition, surtout dans notre zone (…) La guerre contre le terrorisme et la radicalisation est planétaire (…) Et face à cette constellation de défis, le Maroc se tient debout, de manière intelligente, efficace, discrète quand il le faut et plus démonstratrice quand cela est nécessaire.” Pour marteler enfin que “cette attitude est possible, parce que le Roi Mohammed VI, incarnation de la nation, a la main.”

Ces gens, heureusement peu nombreux, animés par le seul désir d’accaparement, affaiblissent la force stratégique du Maroc et de ses institutions, qui sont les garantes de notre stabilité. Il faut y mettre fin.

Face à tant de complexités, de défis, et en pleine réflexion nationale sur le nouveau modèle de développement, certains acteurs, qui ont été en partie à l’origine de l’échec du précédent modèle, “ne sont pas au même diapason (…) par leur légèreté, et agissent ouvertement contre cette vision des institutions marocaines.”

Comment “peut-on accepter en plus qu’un parti politique, quelle que soit sa bonne foi, veuille s’accaparer la représentation du patronat ?” martèle Ahmed Charai.

Plus grave encore, et dans ce même ordre d’idées, certains “hommes d’affaires démontrent un appétit féroce pour des secteurs de l’Etat qui ne sont pas, officiellement à vendre” dénonce Ahmed Charai.

Et pour paraphraser ce dernier, nous dirions qu’il “faut mettre fin” à cette hérésie.

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