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Arrestation à New York de l’ancien ministre sénégalais des Affaires étrangères Cheikh Tidiane Gadio

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La nouvelle de l’arrestation aux États-Unis de l’ex-ministre sénégalais des Affaires étrangères et ancien candidat à la présidentielle de son pays, Cheikh Tidiane Gadio, sonne comme un véritable coup de tonnerre. L’éminent diplomate et influent homme de réseaux risque en effet très gros, jusqu’à 20 ans de prison. Il serait empêtré dans une affaire de corruption à l’échelle mondiale impliquant plusieurs officiels africains de haut rang. Incarcéré depuis vendredi à New York, c’est le juge Kevin Nathianel Fox qui est en charge de cette affaire dont les ramifications risquent de provoquer des secousses dans les chancelleries internationales et avoir des incidences certaines dans les milieux diplomatiques africains.

Chi Ping Patrick Ho, 68 ans, et Cheikh Tidiane Gadio, 61 ans, sont accusés par les autorités américaine d’avoir corrompu pendant plusieurs années, de hauts responsables de ces pays afin d’obtenir des avantages pour une entreprise pétrolière chinoise. Les pots-de-vin représenteraient plusieurs millions de dollars, selon un communiqué du ministère américain de la Justice publié ce lundi.

“Des responsables au plus haut niveau des gouvernements des deux pays sont soupçonnés d’avoir reçu des pots-de-vin”, a indiqué le ministre adjoint de la Justice, Kenneth Blanco, citant le président du Tchad et le ministre ougandais des Affaires étrangères, sans communiquer leurs noms.

Le ministère n’a pas non plus dévoilé le nom de l’entreprise chinoise pétrolière mais dans les détails dans la plainte déposé auprès du procureur l’entreprise est bien identifiée. Il s’agit de la CEFC China Energy,  une compagnie pétrolière opaque qui a démultiplié les acquisitions et les partenariat un peu partout dans le monde. Et rien qu’en 2017 on la vu en Suisse, au Portugal et à la Tchécoslovaquie.

L’ancien ministre sénégalais a été arrêté vendredi à New York et présenté devant un juge le lendemain, tandis que Chi Ping Patrick Ho, ancien ministre de l’intérieur de Hong Kong a été arrêté samedi et présenté à un juge, lundi.

China Energy Fund Committee le bras d’influence en Afrique du CEFC China Energy

Après avoir quitté le ministère de l’intérieur de Hong Kong, Chi Ping Patrick Ho a occupé le poste de Président d’une organisation non gouvernementale, un think tank créé par la CEFC China Energy, l’étoile montante de l’industrie énergétique chinoise. La CEFC China Energy a connu une montée fulgurante en quelques années, prenant des parts majeures dans des projets mondiaux, dont 14% de la société russe Rosneft, et jouant un rôle important dans l’ambitieuse initiative One Belt One Road du président chinois Xi Jinping.

La justice américaine défend la compétitivité de ses entreprises

Dans son communiqué, Kenneth Blanco, a indiqué que la justice américaine était déterminée à poursuivre ceux qui compromettent la compétitivité des entreprises. “Leurs pots-de-vin et leurs actes de corruption portent tort à notre économie et minent la confiance dans un marché libre”, a-t-il commenté.

Plus de 2 millions de dollars de pots de vin

La justice américaine soupçonnent Cheikh Tidiane et Patrick Ho d’avoir, entre autres, fait transiter près d’un million de dollars par l’intermédiaire du système bancaire new-yorkais. Deux autres millions de dollars, auraient servi à influencer le président du Tchad, Idriss Deby, pour offrir à l’entreprise pétrolière chinoise, CEFC China Energy, des droits pétroliers dans le pays, sans passer par un appel d’offres international. L’ancien ministre sénégalais aurait joué un rôle central dans cette affaire.

Chi Ping Patrick Ho aurait également distribué des cadeaux tout en promettant d’autres avantages, dont le partage des profits d’une société commune ainsi que l’acquisition potentielle d’une banque en Ouganda, entre autres à l’ancien ministre des Affaires Étrangères, Sam Kutesa, en vue d’obtenir des avantages pour l’entreprise de l’énergie pour laquelle il jouait le rôle d’intermédiaire.

Fin août, la justice américaine avait condamné l’ancien ministre guinéen Mamhmoud Thiam à sept ans de prison, pour avoir blanchi de l’argent de pots-de-vin reçus d’entreprises chinoises.

Mamhmoud Thiam, ex-ministre des Mines en Guinée, avait été reconnu coupable en mai. Il avait notamment utilisé les 8,5 millions de dollars reçus pour payer l’école de ses enfants et acheter une maison de 3,75 millions près de New York.

LE1 Avec Agences

 

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