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Après l’Afrique et l’Asie, Netanyahu à la conquête de l’Amérique latine

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Jamais un premier ministre israélien en exercice ne s’était rendu auparavant dans un pays d’Amérique latine, et ce depuis la création de l’Etat hébreu en 1948. Benjamin Netanyahu compte ainsi visiter respectivement le Mexique, l’Argentine et la Colombie, un périple de cinq jours qu’il entame dès ce dimanche. Cette tournée latino-américaine intervient une année après celle effectuée par Netanyahu en Afrique de l’Est et qui a conduit le premier ministre israélien en Ouganda, au Kenya, au Rwanda et en Éthiopie. En juin dernier, Netanyahu participait au sommet de la CEDEAO, véritable offensive israélienne en Afrique de l’Ouest avec, comme objectif annoncé, retrouver une place d’observateur au sein de l’Union africaine. Tous ces mouvements ont un but ultime : une normalisation totale des relations avec le groupe des 77 et garantir désormais, à travers cette action, un vote sinon favorable, au moins neutre dans les instances des Nations unies.

Benjamin Netanyahu et sa femme s’envolent vers l’Amérique latine

Historiquement, les pays de l’Amérique du sud sont traditionnellement pro-palestiniens. Dans leur quasi-majorité, ils font partie du G77 réunissant d’anciens pays non-alignés aux côtés de nations africaines et asiatiques. La fameuse Tricontinentale basée à La Havane et dont le Secrétaire général n’était autre que Mehdi Bebarka.

Netanyahu ne se rend pas dans cette région les mains vides. Si pour sa tournée africaine il a misé 1 milliard de dollars pour des projets modernes de troisième génération, en Amérique latine il proposera d’importants contrats d’armement. Il jouera aussi sur la fibre affective et passionnelle en participant à Buenos Aires à une cérémonie à la mémoire des victimes des attentats de 1992 et 1994 contre respectivement l’ambassade d’Israël en Argentine et un centre culturel juif.

Le premier ministre israélien, qui rencontrera également dans la capitale argentine le président paraguayen Horacio Cartes, tentera de convaincre ses interlocuteurs de l’importance de s’allier à un nouveau partenaire au détriment de l’ami palestinien.

Avec ce déplacement en Amérique du sud, Benjamin Netanyahu part armé d’alliances nouvelles et solides en Afrique, ainsi que de nouveaux partenariats en Asie –Inde, Russie, Chine et Japon-  et des contacts avancés avec plusieurs pays arabes, dont des pays importants du CCG et d’autres non signataires d’Accords de Paix avec l’Etat hébreu.

D’ailleurs, en recevant l’année passée le président du Guatemala, Jimmy Morales, Netanyahu avait la certitude que 2017 serait pour son pays celle de la grande offensive diplomatique internationale. Netanyahu ne compte pas s’arrêter là. A New York, il présentera la candidature d’Israël pour un siège permanent…au Conseil de sécurité !

La crise du Golfe, le rapprochement entre Ryad et Téhéran, la suprématie russe dans toute la région du Moyen-Orient, les changements climatiques majeurs qu’on suit désormais on live à la télévision, les flux migratoires de masse ont fait presque oublier la cause centrale des pays arabo-musulmans.

En effet, avec cette vague de normalisations tous azimuts, la cause palestinienne semble être rétrogradée à une place inférieure dans l’échelle des priorités diplomatiques des principales capitales mondiales. Si l’ex-G77 bascule dans le camp israélien, on peut dire de facto que la question palestinienne est pliée.

Abdellah EL HATTACH

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