fbpx

Ahmed Abbadi et Ahmed Charai en mission commando contre l’extrémisme religieux

Partager

En marge d’une rencontre avec les ambassadeurs représentants permanents auprès de l’Union européenne et de l’OTAN de plusieurs pays européens et des responsables des institutions européennes chargées de la lutte contre le terrorisme, Ahmed Abbadi a présenté, ce jeudi, devant un échantillon de parlementaires européens de différents courants et obédiences politiques, la singularité de l’expérience marocaine et du modèle de religiosité dans le royaume, basé sur les valeurs d’ouverture, de tolérance, de modération et du juste milieu. La sortie du secrétaire général de la Rabita Mohammedia des Oulémas, a coïncidé avec celle de Ahmed Charai qui a publié le même jour, sur les colonnes du journal américain The Hill, une tribune dans laquelle il met à nu les discours trompeurs de certains milieux islamistes, sunnites comme chiites, lesquels ont échoué dans leurs expériences respectives jusqu’à mettre en danger leurs États, gouvernements et même leurs concitoyens.

Ahmed Abbadi, qui a tenu à mettre en avant l’approche multidimensionnelle du Maroc en matière de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, a choisi une méthode didactique et pédagogique pour convaincre son auditoire de la nécessité de neutraliser les sources nourricières des discours extrémistes.

Si les européens sont sensibles à ce discours, ce n’est pas aussi évident chez les américains. D’où le choix de Ahmed Charai de s’exprimer sur The Hill, plateforme diplomatico-politique proche du Congrès, pour ne pas oser dire son porte-voix. Homme de médias et membre du board du think tank Atlantic Council, et en fin connaisseur des mentalités anglo-saxonnes, Ahmed Charai a opté pour une méthode plus cash : il a clairement et solennellement demandé aux autorités américaines de clarifier leur politique vis-à-vis des groupes et gouvernements islamistes. Tout en rappelant le penchant de l’administration Obama à favoriser l’islam politique, Ahmed Charai s’est interrogé sur les raisons du flou dont fait preuve l’administration Trump à ce sujet.

Le même jour et au même moment les députés et américains européens écoutaient dans des tons différents le plaidoyer du Royaume quant au risque de la radicalisation et l’extrémisme religieux, agavés entre autre par l’issue de la guerre en Syrie, avec un risque de transfert au Sahel.

Il est intéressant de noter comment les deux hommes, Ahmed Abbadi et Ahmed Charai ont distillé le message : le premier optant pour une approche pédagogique, sociale et humaine, plus adaptée aux européens, tout en mettant en valeur l’experience marocaine dans la formation et la lutte contre la radicalisation, le second plus tactique et davantage politique pour pouvoir capter l’attention d’une mentalité américaine très versatile.

Si par exemple Ahmed Abbadi ne pointe du doigt aucun pays en particulier, Ahmed Charai n’hésite pas à le faire. Deux écoles différentes pour la même cause : un premier discours destiné aux européens et un second pour l’establishment de Washington mais dont la genèse est la même, à savoir déconstruire le discours extrémiste et s’attaquer aux phénomènes de radicalisation à la source.

 

Laisser un commentaire

Your email address will not be published.

- Advertisement -